“La mission de la presse n’est pas de relayer la communication officielle des entreprises et des institutions”, ont clamé lundi une quarantaine de sociétés de journalistes pour protester contre l’établissement d’une liste noire des médias attribuée au milliardaire Bernard Arnault.
Propriétaire du numéro un mondial du luxe LVMH, M. Arnault a adressé à sept médias une “interdiction absolue de parler” aux dirigeants du groupe, dont l’un, La Lettre, a affirmé le 18 septembre, en reproduisant un courriel attribué au PDG.
Outre La Lettre, les médias concernés sont Glitz.paris (qui appartient au même groupe, Indigo Publications), Miss Tweed, L’Informé, Puck (un site américain), Mediapart et Le Canard enchaîné.
A la suite de ces déclarations, que LVMH n’a pas démenties, une quarantaine de Sociétés de Journalistes (SDJ) ou rédactions ont exprimé “leur solidarité avec les rédactions des médias visés”, dans un texte publié en ligne.
Parmi les signataires figurent le SDJ ou les rédactions du Monde, de Libération, du Figaro, les rédactions nationales de France Télévisions, de TF1, de Radio France et de l’AFP, ainsi que celles de trois médias concernés, L’Informé, Mediapart et Miss Tweed.
Ces SDJ « rappellent avec fermeté que la mission de la presse n’est pas de relayer la communication officielle des entreprises et des institutions, mais d’informer, et que cela constitue l’un des piliers de la démocratie ».
Ils considèrent une telle interdiction comme « illégale dans la mesure où elle tente de contrecarrer les dispositions protectrices des lanceurs d’alerte » au sein des entreprises.
Dans les médias, la SDJ est une association dont les membres sont élus par leurs pairs et dont le rôle est de veiller aux questions d’éthique et d’indépendance.
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