Des camions conduits par des postiers bĂ©nĂ©voles sillonneront les routes de cinq dĂ©partements Ă partir de la semaine prochaine, pour permettre aux habitants de dĂ©poser des lettres ou d’effectuer des opĂ©rations bancaires.
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La Poste teste dès la semaine prochaine des bureaux de poste mobiles en zone rurale dans cinq départements. Nathalie Collin, adjointe au grand public et directrice numérique du groupe, a fait cette annonce vendredi 19 avril dans le quotidien Ouest de la France. Cinq camions jaunes Renault Truck Masters, conduits par des postiers bénévoles, circuleront dans les villages.
“C’est une reprise d’un vieux concept”, prĂ©cise le directeur gĂ©nĂ©ral adjoint du groupe. A savoir le retour du fourgon de La Poste, le CitroĂ«n type H qui allait Ă la rencontre des Français sur leur lieu de travail, Ă la plage ou au camping dans les annĂ©es 1960-1970. Voici quatre questions sur cette expĂ©rimentation qui va durer un an.
Quels départements sont concernés ?
Ces camions de bureaux sillonneront les routes de l’Orne, de la Creuse et de la Haute-Marne Ă partir du mardi 23 avril, et celles du Gers et du Jura Ă partir du samedi 27 avril. Ces camions doivent s’arrĂŞter dans 40 communes diffĂ©rentes, soit 13 000 habitants au total, donc principalement dans les petites villages. Le camion doit s’arrĂŞter une demi-journĂ©e par semaine du mardi au samedi midi, en restant environ 3 heures selon les lieux.
Quels services offrent ces camions ?
Les utilisateurs pourront acheter des produits postaux, des affranchissements de lettres, de colis, de recommandĂ©s, souscrire Ă des services seniors ou encore effectuer des opĂ©rations bancaires pour les clients de la Banque Postale. Il sera Ă©galement possible de prendre rendez-vous avec un conseiller (particulier ou professionnel). Il sera toutefois impossible de retirer de l’argent liquide, sauf dans la Creuse oĂą un distributeur est installĂ© dans le camion. C’est un test dans un test, “ce qui coĂ»te cher” selon le groupe, car cela nĂ©cessite un postier supplĂ©mentaire dans le camion pour des raisons de sĂ©curitĂ©.
Pourquoi La Poste lance-t-elle cette expérimentation ?
L’expĂ©rimentation coĂ»tera 1 million d’euros et est cofinancĂ©e avec la Banque des Territoires. La Poste tire un trait sur l’idĂ©e de faire du profit : “C’est un projet de service public, qui ne gĂ©nĂ©rera pas de marge, on le sait dĂ©jĂ .” Si le groupe met en place de tels dispositifs, c’est aussi parce que son activitĂ© Ă©volue. Au moins 90 % de la population française doit se trouver Ă moins de 5 kilomètres, soit moins de 20 minutes en voiture, d’un point de contact La Poste,“sauf circonstances exceptionnelles”.
Au niveau national, 97 % des Français se trouvent Ă moins de 5 kilomètres mais il existe des disparitĂ©s, comme la Haute-Marne avec 89,6 % de la population, le Gers Ă 82 % ou l’Orne Ă 91,3 %. . Avec cette expĂ©rience, «La Poste veut rĂ©investir ces lieux (ces zones rurales) de manière mobile”explique Nathalie Collin dans Ouest de la France.
Ce test s’inscrit-il dans une stratégie de groupe ?
Depuis dix ans, le dĂ©clin du courrier provoque un trou de plus de 6 milliards d’euros dans le chiffre d’affaires de La Poste. Le groupe cherche donc Ă se diversifier. « Vous le voyez comme nous, le courrier s’effondre, le numĂ©rique progresse, inventons de nouveaux modèles », recommande Nathalie Collin. Selon le patron de La Poste, en 2035, l’activitĂ© première des facteurs sera la livraison de repas.
Concernant l’expĂ©rimentation des camions de bureau, la Poste fera un bilan dans un an pour savoir s’il est nĂ©cessaire d’adapter les territoires concernĂ©s et s’il existe un rĂ©el besoin pour la population. S’il est nĂ©cessaire de dĂ©velopper le système, le groupe “discutera avec les diffĂ©rents acteurs pour financer les projets (…) notamment en lien avec les Ă©lus locaux, dont les services de proximitĂ© sont concernĂ©s.”