Quatrième Américain arrêté pour complot, l’UE et Madrid accusées d'”ingérence” de Caracas

Un quatrième Américain a été arrêté à Caracas pour un présumé complot visant à “assassiner” le président Nicolas Maduro, selon les autorités vénézuéliennes, qui dénoncent “l’ingérence” de l’UE et de l’Espagne dans cette affaire.

“Un autre citoyen d’origine nord-américaine a été capturé (…), nous le suivions, il a été capturé ici à Caracas en train de prendre des photos d’installations électriques, d’installations pétrolières, d’unités militaires”, a annoncé mardi le ministre vénézuélien de l’Intérieur, Diosdado Cabello, devant le Parlement.

“Soyez sûr qu’il fait partie du complot contre le Venezuela : assassiner le président Nicolas Maduro, (la vice-présidente) Delcy Rodriguez et moi-même”, a-t-il ajouté.

Les autorités vénézuéliennes ont annoncé samedi l’arrestation de trois Américains, deux Espagnols et un Tchèque, affirmant avoir saisi quelque 400 fusils en provenance des Etats-Unis. M. Cabello a alors évoqué un plan présumé destiné à “générer la violence” et à “déstabiliser” le pays.

On ne sait pas où sont détenus les sept ressortissants étrangers, quelles sont les accusations qui pèsent sur eux et s’ils ont été présentés devant un juge malgré les demandes de Washington, Madrid et Prague.

« Ils demandent où ils sont, quel mal nous leur faisons. Nous respectons les droits de l’homme et ils sont protégés par les autorités vénézuéliennes dans un endroit sûr », a simplement déclaré Cabello.

Ces arrestations interviennent dans un contexte de tensions accrues entre le Venezuela et les États-Unis, ainsi qu’avec l’Espagne, au sujet de la réélection contestée du président Maduro.

Les pays de l’Union européenne refusent jusqu’à présent de reconnaître un vainqueur à l’élection présidentielle du 28 juillet, tandis que Washington a reconnu le candidat de l’opposition Edmundo Gonzalez Urrutia. Menacé de prison dans son pays, ce dernier s’est exilé depuis une semaine en Espagne, qui lui a accordé l’asile.

– “Interférence” –

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil, s’est entretenu mardi avec son homologue espagnol, José Manuel Albares, demandant à l’Espagne de “rectifier immédiatement” sa position.

« Le Venezuela ne tolérera pas une escalade d’agression et d’ingérence de la part de l’Espagne, qui est devenue ces dernières années un refuge pour les terroristes et les criminels liés au fascisme dans notre pays », a écrit Gil sur Telegram.

M. Albares a exigé la confirmation de l’identité, des charges et des lieux de détention de deux Espagnols détenus et a assuré qu’il leur fournirait une “protection diplomatique et consulaire”. Le ministre a certifié qu’ils “n’ont aucun lien avec aucun organisme public espagnol, et encore moins avec le CNI”, le service de renseignement espagnol, et a précisé qu’il était “en contact (…) avec les familles” dans ces “moments très complexes et difficiles”.

Auparavant, le vice-ministre vénézuélien des Affaires étrangères pour l’Europe, Coromoto Godoy, avait « remis une note de protestation au chef de la délégation de l’Union européenne » à Caracas « après les déclarations continues d’ingérence du haut représentant Josep Borrell ».

“Nous ne tolérerons plus aucune ingérence (…) L’Union européenne doit s’occuper de ses problèmes”, a-t-il ajouté.

Dimanche, Josep Borrell a déclaré à la chaîne de télévision privée espagnole Telecinco qu'”au Venezuela, plus de 2 000 personnes ont été détenues arbitrairement après les élections. Le leader de l’opposition a dû fuir. Les partis politiques sont soumis à mille restrictions dans leurs activités (…) Comment appelle-t-on tout cela ? Bien sûr, c’est un régime dictatorial”.

“Ne nous trompons pas sur la nature des choses”, a ajouté M. Borrell, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères. “Le Venezuela a convoqué des élections, mais ce n’était pas une démocratie avant et ce l’est encore moins après.”

Le Conseil national électoral (CNE) a déclaré Maduro vainqueur de l’élection avec 52% des voix. Mais l’opposition affirme que Gonzalez Urrutia a remporté plus de 60% des voix.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est entretenu par téléphone avec lui et la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, leur assurant que la Maison Blanche “continuera à plaider pour le retour des libertés démocratiques” au Venezuela et “se battra pour garantir que la volonté des électeurs soit respectée”, selon le porte-parole du département d’Etat.

ba-jt/mel/lab/cco

Anna

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