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« Quel médecin voudra travailler le 14 juillet pour 5 euros de plus ? »

Dans les Bouches-du-Rhône, le nouvel accord médical, sur le point d’être signé par les syndicats de médecins généralistes et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), suscite un tollé tout particulier. Dans un courrier adressé vendredi 24 mai aux tutelles du monde médical, ministère des Solidarités et de la Santé et Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur (ARS PACA) en tête, quarante-quatre cabinets médicaux aux horaires élargis (CHE ) dénoncent l’impact qu’auront les modifications tarifaires imposées par le texte.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Revalorisation de la consultation chez le médecin généraliste à 30 euros : le soutien des syndicats est acquis

« La plupart des CHE n’ouvriront plus le soir, le week-end et les jours fériés. Certains arrêteront définitivement leur activité, d’autres changeront leurs habitudes afin de maintenir une stabilité financière. Cela entraînera (…) un transfert d’activité vers des services d’urgence et des médecins généralistes déjà saturés »alerter les cosignataires, qui demandent aux autorités « discussions rapides et constructives ».

Basés à Marseille, Aix-en-Provence, Istres et Salon-de-Provence, ces cabinets aux horaires élargis accueillent quotidiennement plus de 4 000 patients, dont 10 % après 20 heures, et emploient près de 350 médecins généralistes. Leur taille et leur profil sont hétérogènes. Certains fonctionnent uniquement sur rendez-vous. D’autres se présentent comme des « cabinets de groupe », où les médecins traitants se relaient, en plus de leurs patients. Tous ouverts au moins jusqu’à 22h et le week-end. Ces dernières années, ils ont fleuri dans les Bouches-du-Rhône, territoire pionnier en la matière avec les Alpes-Maritimes, et jouent, de l’avis général, un rôle important dans l’offre départementale de soins.

« Système vertueux »

La raison de l’inquiétude du CHE se trouve à la page 90 du congrès. L’article 50-2 définit les tarifs des consultations dites « non réglementé »c’est-à-dire non gérés par le système permanent de soins ambulatoires (PDSA) mis en place par les conseils de l’ordre et contrôlé par les centres 15 des services d’aide médicale d’urgence.

Alors que les consultations après 20 heures sont actuellement rémunérées 45,56 euros et celles des jours fériés et week-end, 61,50 euros, l’accord prévoit que le tarif hors PDSA ne sera dans les deux cas que de 35 euros. Soit le nouveau prix de la consultation de base (30 euros) majoré de 5 euros.

« Quel médecin voudra travailler le 14 juillet, le dimanche de la fête des mères ou tout simplement le week-end pour cinq euros de plus ? », s’exclame, derrière son bureau, le docteur Aurore Baudoin-Haloche. En 2020, cette médecin généraliste de 40 ans a transformé le cabinet tenu par ses parents en CHE ouvert la semaine et le week-end jusqu’à 22 heures. La structure, au centre de Marseille, opère en dehors du PDSA et connaît un grand succès.

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Celine

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