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Qui est Anne Genetet, ministre de l’Éducation nationale ?


CC’est l’histoire d’une personnalité inconnue du grand public, sans expérience dans le monde de l’éducation, qui a été placée à la tête du ministère de l’Éducation nationale. Alors que le nom de Violette Spillebout, députée Ensemble pour la République (EPR) du Nord, était sur toutes les lèvres, c’est finalement Anne Genetet, elle aussi macroniste et députée du XIet circonscription électorale des Français établis hors de France, dont le siège est rue de Grenelle.

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Le choix est surprenant. La macroniste de la première heure, âgée de 61 ans, n’est pas issue du cercle restreint, contrairement à nombre de ses prédécesseurs. Nicole Belloubet a été rectrice d’académie. Jean-Michel Blanquer aussi, mais il a aussi été directeur général de l’enseignement scolaire et directeur de l’Essec. Pap Ndiaye, lui, avait enseigné à Sciences Po et à l’EHESS.

Non, Anne Genetet ne s’est pas particulièrement illustrée sur des sujets liés à l’éducation dans sa carrière, à l’instar de Gabriel Attal ou d’Amélie Oudéa-Castéra lors de leur nomination. Elle n’a même jamais pris parti sur ces questions. Après des études de médecine, puis une licence de journalisme médical et de communication, Anne Genetet a travaillé pour le magazine Médecine d’impact avant de rejoindre le groupe Scorpion Communication pendant cinq ans.

Anne Genetet, spécialiste des conditions de travail du personnel de maison

C’est après cette expérience qu’elle s’installe à Singapour en 2005, où elle travaille avec des ONG sur les conditions de travail du personnel de maison et les relations avec leurs employeurs. Quatre ans plus tard, elle crée une société de conseil dédiée à ces questions, à destination des familles expatriées à Singapour. Avant de s’engager auprès d’Emmanuel Macron en 2017.

Seul fait notable : en tant que députée, Anne Genetet a été rapporteure d’un projet de loi visant à modifier la gouvernance de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger et à créer des instituts régionaux de formation.

Sinon, la femme politique, originaire de Neuilly-sur-Seine, s’était plutôt spécialisée dans la diplomatie. Depuis 2017, elle travaillait au sein de la commission des Affaires étrangères, avant de devenir secrétaire de la commission de la Défense nationale et des Forces armées en 2022.

Une « erreur de casting » ?

Cette nomination – inattendue donc – n’a pas été du goût des syndicats enseignants. Sophie Vénétitay du Snes-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré, a adressé un message cinglant sur X : « Anne Genetet a travaillé sur l’optimisation fiscale des expatriés et le conseil pour la gestion du personnel de maison. Pas sur les urgences et les défis de l’École ! Un casting raté comme Amélie Oudéa-Castéra ?! Quel mépris pour les personnels, l’École et la démocratie. »

“Une fois de plus, sous Macron, l’école est utilisée comme variable d’ajustement. Or, cela nécessite une véritable expertise et ne peut pas être un simple objet d’équilibres politiques !”, a déploré auprès de l’AFP Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa.

Du côté de la FSU-Snuipp, principal syndicat de l’enseignement primaire, la secrétaire générale Guislaine David a exprimé sa “colère” et dénoncé un “clone de Gabriel Attal”. La nomination d’Anne Genetet, proche de l’ancien Premier ministre, est en effet vue comme une continuation de la politique du “choc des savoirs”, qui suscite des remous au sein de la profession.

Désormais à la tête de l’Éducation nationale, la députée va devoir faire face à de multiples défis. Entre la crise d’attractivité de la profession, la défiance des personnels face à l’instabilité ministérielle – cinq locataires en moins de deux ans ! – et la potentielle refonte de la formation des enseignants, nul doute que les prochains mois risquent d’être périlleux pour la locataire de la rue de Grenelle. Elle-même avoue être « consciente » de ces enjeux, et a déclaré vouloir « travailler sur la dévalorisation du métier et la solitude des enseignants, ainsi que sur la nécessité de la formation continue ».


Anna

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