Qui est Geneviève Darrieussecq, la nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins ?

Centriste, femme, discrète, plusieurs expériences ministérielles et surtout allergologue. Geneviève Darrieussecq cochait toutes les cases pour devenir une ministre de la Santé et de l’Accès aux soins rapidement opérationnelle. Mais surtout pas trop remuante.

La députée des Landes, âgée de 68 ans, n’a quasiment pas quitté le gouvernement depuis 2017 : secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées (2017-2020), ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants (2020-2022), ministre déléguée aux Personnes handicapées (2023-2023). Habituée aux rôles secondaires, sans en paraître frustrée, elle gagne du terrain auprès d’un ministère toujours dans l’actualité, entre dossiers brûlants et faiblesses chroniques du système de santé.

Défenseur des « traditions locales »

Née dans le Sud-Ouest, mariée à un kiné, la fille d’agriculteurs n’est entrée en politique qu’à 48 ans (il y a vingt ans tout de même). Conseillère régionale d’Aquitaine, puis maire de Mont-de-Marsan de 2008 à 2017, elle a toujours affiché l’étiquette des partis de François Bayrou. C’est peut-être par sa défense des « traditions locales » du Sud-Ouest, corridas et chasses locales, qu’elle serait la plus controversée. Ceux qui l’aiment la jugent affable et accessible, d’autres lui reprochent ses manières sèches.

Durant ses fonctions gouvernementales, elle a notamment travaillé sur la loi de « reconnaissance » et de « réparation » pour les harkis. Elle a également supervisé les dernières Assises nationales du handicap. Un rendez-vous boycotté par de nombreuses associations, où Emmanuel Macron avait, comme à son habitude, réservé les annonces pour lui-même.

L’allergologue n’a plus exercé depuis son premier mandat de maire (après 25 ans d’exercice), mais elle avait discrètement remis son manteau au début de la pandémie, en rejoignant une unité Covid à l’hôpital militaire Percy (Clamart) plusieurs matinées par semaine. Auprès des professionnels, son parcours médical, de praticien libéral mais aussi de médecin rattaché à un hôpital, est un atout. Aura-t-elle la latitude de s’affirmer, notamment dans les batailles budgétaires qui s’annoncent difficiles ?