Le Global Commodities Summit du quotidien économique britannique Temps Financier s’est tenue, comme chaque année, sous les ors du Beau-Rivage, palais historique de Lausanne, du 8 au 10 avril. Les dirigeants des entreprises extractives les plus puissantes de la planète et les grands négociants en matières premières ont célébré leur insolente santé. Ils n’ont jamais été aussi beaux.
Parmi eux, la société de trading Trafigura, enregistrée à Singapour mais dont le siège historique est en Suisse, a annoncé jeudi 11 avril entrer en négociations exclusives avec la branche française d’ExxonMobil en vue d’acquérir, pour un montant non précisé, la société Fos. -sur-Mer et les terminaux pétroliers de Toulouse et Villette-de-Vienne (Isère). Une opération réalisée à travers un consortium baptisé Rhône Energies, qui associe Trafigura à l’opérateur de raffinerie américain Entara. Le communiqué annonçant l’opération précise que « Trafigura devrait conclure un accord exclusif d’approvisionnement et d’enlèvement de pétrole brut pour une durée minimale de dix ans. (…). Rhône Energies accepterait également de continuer à approvisionner Esso dans la région. »
Ce n’est pas un acteur mineur du négoce pétrolier qui met un pied dans les infrastructures pétrolières françaises. LE Temps Financier mets-le dedans « une poignée d’entreprises privées qui contribuent à former l’épine dorsale de l’économie mondiale, transportant de tout, du pétrole et du gaz aux métaux et à l’électricité, dans le monde entier ». La société dirigée par l’Australien Jeremy Weir négociera 5,5 millions de barils par jour en 2023, soit l’équivalent de la demande pétrolière du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne réunis. Elle a vendu 100 millions de tonnes de matières premières la même année et a atteint des sommets sans précédent lors de son dernier exercice, clos fin septembre 2023 : 244 milliards de chiffre d’affaires, pour un bénéfice net de 7,4 milliards. Un jackpot, qui sera majoritairement partagé par les 1.300 cadres supérieurs, tant salariés que actionnaires de cette société non cotée.
«On mesure l’effet de ces merveilleuses performances dans le canton de Genève, affirme Adria Budry Carbo de l’ONG suisse Public Eye, qui surveille ce secteur peu réglementé par les autorités suisses. Les achats de villas pour plusieurs dizaines de millions par les commerçants de Trafigura se multiplient dans les quartiers huppés de la Rive Gauche. » Selon certaines indiscrétions, ces acquisitions immobilières auraient atteint plus de 260 millions de francs suisses (267 millions d’euros) en 2023.
Il vous reste 49,4% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
NARRATIF - L'entreprise Cebon ne comprend pas pourquoi son produit star, exporté depuis 2022, est soudainement banni de l'UE. Les…
La RATP fête ses 75 ans lors des Journées Européennes du Patrimoine. Le public peut découvrir le site d'entretien et…
Dans ce travail, BalkansJean-Arnault Dérens et Benoît Goffin proposent "UN "Le voyage de Vienne, haut lieu des diasporas balkaniques, jusqu'à…
Une attaque frontale. « Une femme sur trois en Amérique vit dans un État où l'avortement est interdit à cause…
TémoignagesArticle réservé aux abonnésLe gouvernement BarniercasMobilisés pendant la campagne des législatives pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir, plusieurs étudiants…
Depuis début septembre, la Martinique est secouée par un mouvement de protestation contre la vie chère. Lors de ces rassemblements…