Qui sont les multipropriétaires qui possèdent une grande partie des logements privés dans les centres-villes ?

Marseille, le 12 mars 2024.

Les grandes villes françaises appartiennent-elles à une poignée de propriétaires ? La part des Français propriétaires d’un logement stagne depuis dix ans (57,2 % des ménages en 2024). Cependant, certaines personnes les accumulent. En 2021, une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) révélait l’ampleur de la concentration immobilière en France, notamment dans les centres-villes des grandes villes.

Depuis la publication de cette étude, les profils et les stratégies de ces multipropriétaires font l’objet d’une attention plus soutenue de la part des chercheurs et des experts. Cet intérêt est d’autant plus grand que de nombreux logements échappent désormais au marché locatif traditionnel et manquent à ceux qui recherchent un logement. De nombreux biens immobiliers sont mis en location touristique de courte durée, servent de pied-à-terre ou restent inoccupés pendant une longue période. Au point d’alerter les élus alors que le phénomène contribue à accentuer la crise du logement dans les zones en tension.

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Un million de ménages possèdent au moins cinq logements

Selon l’étude que l’Insee a commencé à publier en 2021, la France compte 24 % de ménages possédant au moins deux biens immobiliers. Ce groupe de « multipropriétaires » possède 68 % des logements appartenant à des particuliers. Et au sein de ce groupe, les « maxi » propriétaires se démarquent : un million de ménages, soit 3,5 % des Français, sont propriétaires de cinq logements ou plus, qui combinent résidences principales ou secondaires, biens loués pour de longues ou courtes durées ou logements vacants.

Ces chiffres ont été obtenus à partir d’une base de données nouvelle et exhaustive du patrimoine immobilier des Français, réalisée en croisant des données fiscales et cadastrales, mais aussi des registres de commerce et des sociétés permettant d’identifier les propriétaires fonciers par l’intermédiaire d’une société immobilière (SCI). basé d’abord sur des données de 2017. Ce travail à grande échelle, « révélateur de tendances structurelles » selon Mathias André, du département d’études économiques de l’Insee, se poursuit puisque l’institut intègre progressivement des données plus récentes.

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Ils concentrent les logements privés dans les grandes villes

Les propriétaires d’au moins cinq biens immobiliers détiennent une part très importante des logements privés situés dans les grandes métropoles : ils détiennent 37 % des logements dans les centres-villes des agglomérations de plus de 700 000 habitants et jusqu’à 40 % à Paris. .

Cela s’explique par la part des logements locatifs au sein de leur patrimoine, la rentabilité étant meilleure dans les zones où la demande de logements est forte. Ainsi, les « maxipropriétaires » détiennent 50 % des logements locatifs détenus par des particuliers en France. Ce pourcentage s’élève à 58 % des logements locatifs situés à Paris, 57 % à Lyon, 56 % à Marseille ou encore 62 % à Lille.

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