Feindre l’indifférence. Ce vendredi 12 avril, Emmanuel Macron dîne, après la cérémonie de remise de la Légion d’honneur à l’avocat Jean-Michel Darrois, aux côtés de l’écrivain François Sureau. L’atmosphère est banalités, on parle de tout et de rien, au rez-de-chaussée de l’Elysée. La candidate du camp présidentiel pour les élections européennes du 9 juin, Valérie Hayer, peine à exister.
Mais le chef de l’Etat ne laisse rien paraître, comme convaincu qu’à l’approche du jour J, l’écart va se réduire avec Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national (RN). Quand soudain une ombre traverse le visage du chef de l’Etat. François Sureau, qui a pris ses distances avec Emmanuel Macron depuis le vote, en décembre 2023, du projet de loi sur l’immigration, ose évoquer devant le président le “belle campagne” mené, à ses yeux, par Raphaël Glucksmann, candidat de la gauche modérée. “Il manque d’expérience managériale”rétorque le locataire de l’Elysée, dépêche-toi de passer à un autre sujet. A ses troupes, Emmanuel Macron a lancé une stratégie simple à l’égard du fils du philosophe André Glucksmann : « Nous ne savons pas. »
Un mois plus tard, impossible de faire semblant de ne pas voir l’adversaire. L’eurodéputé gagne des points dans les sondages, semaine après semaine, se rapprochant dangereusement de Valérie Hayer. Dans les rangs socialistes, on commence à rêver « franchissement des courbes » ce qui propulserait le défenseur ouïgour à la deuxième position du scrutin, derrière Jordan Bardella. La tactique traditionnelle du président de la République visant à instaurer, comme en 2019, un duel entre « progressistes » et « nationalistes », est déjouée par ce porte-parole d’une gauche modérée. Les électeurs “défouler” pour un « Votez pour le plaisir »soupire-t-on depuis l’Elysée, où l’on compare l’engouement pour la tête de liste du Parti socialiste (PS) et Place publique à l’engouement suscité, en 2019, par Yannick Jadot, candidat des Verts. “Glucksmann, ça finit à 13%”on sous-estime au sein de l’équipe de campagne Renaissance.
Mais sur les marchés, cadres et militants du camp présidentiel sont inquiets. Les anciens électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 refusent poliment leurs tracts en vantant leur choix pour “Glusckmann”. “Raphaël Glucksmann nous enlève des voix parce que nous avons orienté notre discours à droite et cela déçoit nos électeurs de centre-gauche”» déplore la députée Renaissance du Loiret Caroline Janvier.
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