A partir de mercredi, l’accès à la pilule du lendemain est plus souple en Pologne. Il est disponible directement en pharmacie, sans ordonnance, mais les règles de livraison restent floues. Reportage de Varsovie, où la nouvelle est reçue de manière mitigée.
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Après un vote en février, la libéralisation de l’accès à la pilule entre en vigueur mercredi 1euh Mai en Pologne. Il est disponible en pharmacie, sans prescription médicale, et à partir de 15 ans. Une avancée pour ce pays encore très restrictif en matière de droits reproductifs et contraceptifs. En revanche, vous devrez quand même faire une ordonnance en pharmacie, et la tâche pourrait s’avérer plus compliquée que prévu.
Le changement de règle est passé quelque peu inaperçu en Pologne. Alors que le président polonais avait opposé son veto à la libéralisation de la pilule du lendemain disponible sans ordonnance, le gouvernement a quand même fait adopter son plan B visant à la rendre disponible sans visite chez le médecin et à en faciliter l’accès.
De quoi soulager Daria, 16 ans, qui n’en avait même pas conscience. “Tu me dis que c’est disponible à partir d’aujourd’hui, c’est super.” Amelia, 19 ans, ne le savait pas non plus, mais pour elle, c’est une avancée logique. “Non, je ne savais même pas qu’elle était entrée en vigueur aujourd’hui, mais il est quand même scandaleux qu’elle ne soit introduite que maintenant en Pologne.”
“C’est un grand pas en avant pour les droits des femmes.”
Les femmes peuvent désormais demander la pilule du lendemain sans avoir à prendre au préalable un rendez-vous chez le médecin. Mais, à la pharmacie, vous devrez quand même répondre à un questionnaire pédagogique. Cela reste un poids en moins pour Amelia. “Bien sûr, je le ferais si j’en avais besoin. Je l’ai déjà utilisé, mais je pense qu’il devrait être facilement accessible à toutes les femmes.”
En pharmacie, la nouvelle règle est encore floue. On ne sait pas encore quelles questions poser, à qui refuser l’ordonnance ? Qui doit l’autoriser ? Beata, qui travaille à Varsovie, n’a pas envie d’écrire ces prescriptions. “Honnêtement, je ne sais pas ce que je vais faire. Je ne me considère pas comme un médecin et je ne suis donc pas prêt à prescrire de tels médicaments.”
L’ordre national des pharmaciens doit encore régner
D’autres pharmacies attendent toujours le feu vert de l’Ordre national des pharmaciens. Elzbieta ne veut pas prendre de risques juridiques. “C’est maintenant aux avocats de décider. Même si le Parlement décide quelque chose, ce que nous faisons doit être validé par les avocats. Car si un pharmacien dit oui à la délivrance d’une pilule et que les pharmaciens de l’Ordre national disent finalement non, vous risquez d’être licencié. “.
Soyez donc prudent pour l’instant. D’autant que l’Ordre national des pharmaciens semble assez fermé sur la question. Il a même déjà annoncé vouloir s’opposer à la délivrance de ces timbres aux mineurs non accompagnés d’un représentant légal.