RATP, SNCF, fonction publique, pompiers… Ces métiers qui menacent de faire grève pendant les JO

Agents de la RATP, de la SNCF ou du service public… Les syndicats de plusieurs secteurs menacent de faire grève à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques.

Faut-il s’attendre à des grèves pendant les JO ? Comme elle l’avait promis début mars, la CGT a déposé des préavis de grève, du 15 avril au 15 septembre. Ces préavis, qui concernent les trois branches de la fonction publique (Etat, territoriale et hospitalière), couvriront donc la période de grève. les Jeux Olympiques, du 26 juillet au 11 août, et les Jeux Paralympiques, du 28 août au 8 septembre, à Paris. Après la grève de la Tour Eiffel et celle de la SNCF en février, les syndicats entendent faire pression sur le gouvernement et profiter de l’événement pour faire entendre leurs revendications. Franceinfo fait le point sur les professions qui ont déposé des avis et celles qui menacent de le faire en vue ou même pendant les Jeux olympiques et paralympiques.

A la SNCF

A la SNCF, les syndicats entendent faire pression avec des grèves persistantes jusqu’aux Jeux olympiques. Les contrôleurs se sont mis en grève pendant les vacances de février. Les switcheurs sont à leur tour appelés à arrêter le travail du vendredi 23 février au samedi 24 février, toujours pendant les vacances scolaires. Les agents ont des revendications similaires : de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Des bonus sont prévus, mais leur montant et leurs bénéficiaires ne sont pas encore connus.

Face aux menaces que font peser ces mouvements sur la bonne tenue des Jeux olympiques et paralympiques, certains responsables politiques veulent renforcer le contrôle du droit de grève. Le sénateur centriste Hervé Marseille a déposé un projet de loi pour durcir la loi de 2007 sur le service minimum dans les transports. A l’instar du modèle italien, l’idée serait de protéger certaines périodes de l’année, comme les fêtes de fin d’année ou les vacances d’été, en rendant impossible la grève. Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, s’est également prononcé en faveur d’un service minimum renforcé, sans en préciser les contours.

A la RATP

A la RATP, la CGT-RATP, premier syndicat des transports publics parisiens, a déjà déposé un préavis de grève jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques. Elle est en vigueur depuis le 5 février et court jusqu’au 9 septembre. Le syndicat réclame d’importantes augmentations de salaire, soulignant l’importance de ses agents pour la réussite des Jeux olympiques. Les syndicats majoritaires FO et CGT des conducteurs de métro et RER sont finalement parvenus à un accord mercredi 24 avril sur les primes pour les JO, après de longs mois de négociations.

Les conducteurs obtiendront une « gratification » de 1 200 euros avant le début des JO et une autre de 1 600 euros s’ils sont absents moins de 5 jours entre le 22 juillet et le 8 septembre, détaille le tract de la CGT. Par ailleurs, “une prime à l’acte” de 44,10 euros par jour pendant les jours de compétition sera versée aux conducteurs et manœuvreurs, notamment sur les lignes A et B du RER. La crainte d’une grève à la RATP cet été s’estompe quelque peu. Durant les Jeux, près de 20 000 agents RATP seront mobilisés chaque jour.

Dans la fonction publique

Dans un communiqué publié mercredi 10 avril, la branche fonction publique de la CGT, premier syndicat du secteur, a déposé des préavis de grève dans les trois branches du secteur. Elle demande notamment “recrutement de longue durée, compensation salariale des contraintes professionnelles générées par les Jeux (…), droits aux congés, télétravail et déconnexion choisis”. « Le gouvernement doit prendre la mesure de l’enjeu social des Jeux et prendre les décisions appropriées »avait alerté, le 7 mars, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, invitée de franceinfo.

Force ouvrière (FO), le deuxième syndicat de la fonction publique, avait déjà déposé début mars un préavis de grève s’étendant sur toute la période olympique, pour exiger de meilleurs salaires pour les fonctionnaires. Les syndicats de fonctionnaires réclament depuis le 5 février des primes de compensation. Ils mettent en avant le cumul des heures supplémentaires, la surcharge de travail, l’impossibilité de prendre des congés cet été ou encore les difficultés d’organisation pour ceux qui ont des enfants, puisque les Jeux tombent en pleine saison. vacances scolaires. La CFDT et l’Unsa, respectivement 3ème et 4ème syndicats du secteur, ont déclaré n’a pas, à ce stade, appelé à la mobilisation pendant les Jeux Olympiques.

Les primes pourraient monter jusqu’à 1 500 euros, a assuré Matignon. Mais les policiers mobilisés lors des JO ont déjà obtenu une dérogation et pourront percevoir entre 1.900 et 3.000 euros d’indemnisation. “Pourquoi est-ce la police ? Les autres fonctionnaires ne pourraient-ils pas l’avoir ?”, avait fustigé Sophie Binet début mars. Les douaniers demandent également à être traités de la même manière, arguant qu’ils seront eux aussi en première ligne.

Chez les pompiers et policiers

Parmi les pompiers mobilisés lors des épreuves olympiques, le syndicat Sud-Solidaires a déposé un préavis de grève pour toute la durée des Jeux, du 26 juillet au 11 août. Ce préavis ne concerne pas les pompiers de Paris et de Marseille, qui sont des militaires. et ne sont donc pas syndiqués. En revanche, les pompiers des départements du Nord, de la Gironde et même de la Loire-Atlantique, où se dérouleront certaines manifestations, auront la possibilité de faire grève. Ils ne peuvent pas prendre de vacances cet été, alors qu’ils sont censés prendre 21 jours de congé en juillet ou en août et qu’ils subissent déjà une charge de travail excessive.

Les policiers municipaux, en grève à Noël et au Nouvel An à l’appel du collectif « Policiers municipaux en colère », pourraient aussi reconduire leur mouvement à l’aube des Jeux olympiques. Ils réclament notamment une augmentation de leurs salaires.

À l’hôpital

Les hôpitaux seront confrontés à un afflux de touristes l’été prochain, ce qui privera les soignants de leurs congés. Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, appelle à un “grève zélée”. “Nous ne voulons bien sûr pas paralyser les JO, mais nous ne dévoilerons nos horaires que lorsque nous saurons comment nous serons payés, et si cette rémunération est bien égale pour tous ceux qui travaillent à ce moment-là”, a-t-il déclaré à France Inter. Une prime est promise aux soignants mobilisés, mais son montant varie entre infirmiers et médecins. Et d’autres soignants ont même reçu des demandes pour travailler bénévolement sur certains sites olympiques.

Le numéro un de la CGT a également tiré la sonnette d’alarme sur la situation des hôpitaux en Île-de-France. “On nous annonce un afflux de millions de visiteurs à Paris et il n’y a pas de moyens supplémentaires dans les hôpitaux franciliens”a souligné Sophie Binet. « Nous sommes très, très, très inquiets »indiqua-t-elle. « Il nous faut dès maintenant un plan de recrutement très rapide, avec des effectifs adéquats pour pouvoir assurer cette activité supplémentaire qui sera importante »» a demandé le dirigeant syndical qui réclame l’organisation prochaine d’un meeting à Matignon.

Vers la tour Eiffel

Le célèbre monument parisien a fermé pendant six jours fin février en raison d’une grève. C’était la deuxième fois que la Tour Eiffel était fermée pour cause de grève en quelques mois. La CGT et Force ouvrière ont dénoncé la mauvaise gestion financière de la mairie de Paris. La Ville avait décidé d’augmenter la redevance annuelle du monument de 16 millions à 50 millions d’euros par an, en comptant sur l’augmentation du nombre de visiteurs due aux Jeux Olympiques.

A partir de décembre, les grévistes avaient assuré que le monument parisien serait « fermé pendant les Jeux Olympiques » si la Ville de Paris refusait « revoir son modèle de gestion irréaliste ». Une menace qui pourrait s’éloigner : le 24 février, les syndicats du personnel et la société exploitante de la Tour Eiffel ont trouvé un accord sur “un investissement ambitieux de 380 millions d’euros jusqu’en 2031” avec un “point de suivi” tous les six mois.

Une « trêve olympique » dans le secteur aérien

De son côté, le principal syndicat des contrôleurs aériens a assuré qu’il ne ferait pas grève avant la fin des Jeux. Il s’est engagé à observer une « trêve olympique » jusqu’en septembre prochain, c’est-à-dire pendant toute la séquence des Jeux olympiques et paralympiques. Cette annonce a été faite le 12 septembre, après que les deux principaux syndicats ont obtenu un accord avec leur direction. Ils avaient émis un préavis de grève en pleine Coupe du monde de rugby, également organisée par la France. Une idée reprise par Tony Estanguet : fin février, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) a réclamé un “Trêve sociale olympique” Pour “ne gâche pas la fête”.

Elise

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