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Real Madrid. Carlo Ancelotti, 300 matches à la tête du Real et autant de moments mémorables

« Ce n’est pas un miracle, mais presque. » Le sourcil droit levé, les cheveux blancs soigneusement peignés et le haut de survêtement frappé du logo du Real collé à sa peau, Carlo Ancelotti (65 ans) semble conscient de la performance. Avec son calme olympien traditionnel, l’entraîneur italien évoque ses 300et apparition sur le banc du Real Madrid (215 victoires, 45 nuls et 39 défaites), ce mardi 24 septembre contre Alavés (21h).

Une longévité solide au sein du meilleur club du monde – traditionnellement impatient et prompt à appuyer sur le bouton du siège éjectable – qui le place en deuxième position parmi les entraîneurs les plus capés de la Maison Blanche (derrière l’historique Miguel Muñoz avec 605 matches, juste devant Zinédine Zidane et ses 263 matches, et Vicente Del Bosque, 248). Cela le place comme un entraîneur de légende.

Retour sur dix moments forts des deux passages de Carlo Ancelotti avec les Merengue.

Son premier match officiel

Après une année fructueuse dans la capitale parisienne (et un titre de champion de France en 2013), Carlo Ancelotti a pris ses cliques et ses clacs pour rejoindre l’institution madrilène à l’été 2013 en remplacement de José Mourinho. Pour son premier match officiel de Liga au Bernabeu, son équipe a dû lutter face à une séduisante équipe du Betis.

Carlo Ancelotti et son assistant Zinedine Zidane lors du premier match officiel de l’Italien au Real Madrid. | PHOTO : GERARD JULIEN / AFP

Carlo Ancelotti et son assistant Zinedine Zidane lors du premier match officiel de l’Italien au Real Madrid. | PHOTO : GERARD JULIEN / AFP

Le coach italien, épaulé par Zinedine Zidane comme adjoint, compte finalement sur Isco pour sauver la mise. Le jeune milieu offensif espagnol délivre d’abord une passe décisive sur l’égalisation de Benzema (1-1, 26′), avant d’offrir la victoire au Real Madrid en fin de match (2-1, 86′). Un premier succès qui lance parfaitement l’aventure madrilène de l’ancien milieu polyvalent de l’AC Milan.

Son premier trophée en Coupe du Roi

On se souvient toujours des premières fois. Surtout quand on remporte un trophée face à son ennemi juré. Lors de cette finale de Coupe du Roi face au FC Barcelone, la bande de Carlo Ancelotti a finalement réussi à venir à bout du signe indien en s’imposant dans les derniers kilomètres, 2-1 (ils avaient été battus deux fois par les Catalans en Liga).

Un succès mérité pour les Madridistas sans Cristiano Ronaldo qui s’appuyait tout de même sur un sprint mémorable et un exploit de Gareth Bale face à Marc Bartra en fin de match pour s’imposer (2-1, 85′). Cette Coupe du Roi lançait officiellement le début de la conquête du trophée du Real Madrid.

Une « Décima » historique

C’est peut-être le plus beau titre de sa carrière. Après douze années de disette sur la scène européenne, le Real Madrid retrouve enfin le chemin de la victoire en Ligue des champions le 24 mai 2014, sous les ordres de Carlo Ancelotti. C’est aussi le 10et La coupe aux grandes oreilles (La Decima, en espagnol) remportée par les Merengue, au terme d’une finale haletante face à l’Atlético de Madrid, tout juste sacré champion d’Espagne (4-1 a.p.). Menés jusqu’au temps additionnel, les joueurs du Real ont réussi à égaliser dans les derniers instants grâce à une tête de Sergio Ramos sur corner (90’+3), avant d’aller en prolongation.

Carlo Ancelotti avec Decima du Real Madrid. | PHOTO : FRANCK FIFE / AFP

Carlo Ancelotti avec Decima du Real Madrid. | PHOTO : FRANCK FIFE / AFP

Avec ce succès historique, Carlo Ancelotti entre immédiatement dans le cœur des supporters, mais aussi dans l’Histoire. En effet, il devient le premier entraîneur à remporter trois Coupes d’Europe avec deux clubs différents (l’AC Milan en 2003 et 2007 et le Real Madrid, Bob Paisley l’avait fait avec Liverpool en 1977, 1978 et 1981). A noter qu’il avait également remporté deux C1 avec l’AC Milan en tant que joueur (1989 et 1990).

Une série de disques

Le 29 novembre 2014, lors d’un match contre Malaga (victoire 2-1 grâce à Benzema et Bale), Carlo Ancelotti bat le record de victoires consécutives détenu par José Mourinho et Miguel Muñoz (15).

Mais le coach italien et son équipe de galactiques ne s’arrêtent pas là. Ils vont prolonger la série à 22 matches remportés d’affilée. Une performance de taille ! Mais toutes les séries doivent prendre fin, et l’invincibilité madrilène a pris fin face aux voisins de l’Atlético, en Coupe du Roi (0-2) en huitième de finale aller.

La Coupe du Monde des Clubs 2014

Pour terminer en beauté son année 2014 et étoffer encore son palmarès, l’ancien international de la Nazionale a remporté la Coupe du monde des clubs face aux Argentins de San Lorenzo en finale (2-0). Il est ainsi devenu le premier entraîneur de l’histoire du Real Madrid à remporter quatre titres en une seule année, dont la Supercoupe d’Europe face au FC Séville (2-0).

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Cette victoire au Mondial des clubs le fait également entrer dans le cercle très fermé des multiples vainqueurs de l’épreuve, après un premier succès avec l’AC Milan en 2007. Seul Pep Guardiola et ses trois titres à ce jour, avec Barcelone en 2009 et 2011, et avec le Bayern en 2013, pouvait s’en vanter.

2014-2015 : trois échecs fatals

Malgré le soutien public des joueurs du Real Madrid et même des médias, Carlo Ancelotti a été limogé de son poste d’entraîneur le 25 mai 2015. Une décision qui fait suite à une saison finalement décevante pour le Real Madrid.

L’élimination en Coupe d’Espagne face à l’Atlético Madrid a été suivie de la défaite en demi-finale de la Ligue des champions contre la Juventus Turin (1-2 ; 1-1) et de la deuxième place en Liga derrière son rival, le FC Barcelone, portée par la MSN. Ces trois échecs dans les compétitions majeures marquent la fin de l’aventure de Carlo Ancelotti au Real Madrid.

Florentino Perez a annoncé le départ de Carlo Ancelotti le 25 mai 2015. | PHOTO: GUILLERMO MARTINEZ / AFP

Florentino Perez a annoncé le départ de Carlo Ancelotti le 25 mai 2015. | PHOTO: GUILLERMO MARTINEZ / AFP

Après cette déception, l’Italien a annoncé qu’il prenait une année sabbatique. Mais sa présence sur le marché a inévitablement attiré l’intérêt de nombreux clubs. Après un an d’inactivité, il rejoint le Bayern Munich, mais est licencié après seulement dix matches lors de sa deuxième saison bavaroise. L’entraîneur a ensuite connu deux expériences, à Naples puis à Everton. Pendant ce temps, le Real a remporté trois Ligues des champions consécutives avec Zinedine Zidane, entre 2016 et 2018.

Un retour fracassant et une première Liga

Le 1er juin 2021, Carlo Ancelotti est libéré de son contrat avec Everton, et retourne au Real Madrid. Il prend la relève de son ancien adjoint Zidane, lui aussi revenu à la Maison Blanche après une pause de neuf mois en 2018-2019. L’Italien retrouve alors une équipe bien différente de celle de son premier passage, mais avec quelques joueurs clés venus épauler les plus jeunes. Ainsi, autour de ses hommes forts Thibaut Courtois, Dani Carvajal, Eder Militao, Luka Modric, Toni Kroos, Casemiro, et surtout Karim Benzema, il fait de Federico Valverde et Vinicius Jr des joueurs indispensables dans son 11 de départ.

Il n’a concédé que quatre défaites en Liga et a dominé les autres équipes, mettant 13 et 15 points au FC Barcelone et à l’Atlético de Madrid. Il a ainsi remporté son premier titre de champion d’Espagne, le seul championnat du top 5 qui manquait à son palmarès, après la Série A avec l’AC Milan en 2004, la Premier League avec Chelsea en 2010, la Ligue 1 avec le Paris-SG en 2013, et la Bundesliga avec le Bayern Munich en 2017. Il est le seul à avoir accompli un tel exploit.

Carlo Ancelotti porté en triomphe par ses joueurs après sa première Liga. | PHOTO : GABRIEL BOUYS / AFP

Carlo Ancelotti porté en triomphe par ses joueurs après sa première Liga. | PHOTO : GABRIEL BOUYS / AFP

La campagne européenne insubmersible 2021-2022

Mais cette année-là a été marquée par l’une des campagnes européennes les plus mémorables de l’histoire, avec la 14e participation du Real Madrid à la Ligue des champions. Son équipe a puni le PSG alors qu’il était mené 2-0 à 30 minutes de la fin en huitièmes de finale, a survécu à un déficit de 3-0 face à Chelsea en quart de finale retour et, surtout, a renversé Manchester City dans les cinq dernières minutes de la demi-finale retour.

Menés 1-0 à la fin du temps additionnel, les Madrilènes ont attendu la 90e minute pour égaliser, par l’intermédiaire de Rodrygo. Mais après les deux matches, Manchester City était toujours devant. Le Brésilien a récidivé une minute plus tard pour pousser Guardiola et ses coéquipiers en prolongation. Karim Benzema s’est imposé et a transformé un penalty, et le Real Madrid a gagné. Une nouvelle fois. En finale, les Reds de Liverpool ont subi la loi d’Ancelotti (1-0), qui a alors remporté sa quatrième Ligue des champions en tant qu’entraîneur.

Un quintuplet pour compléter l’oeuvre

L’année 2022 marque sans aucun doute la meilleure année d’Ancelotti en termes de récompenses. En plus de la Liga et de la Ligue des champions, le Real Madrid repart avec une nouvelle Supercoupe d’Espagne (2-0 contre l’Athletic Bilbao en finale après avoir battu le Barça en demi-finale, 3-2 a.p.), une nouvelle Supercoupe d’Europe (2-0 contre l’Eintracht Francfort) et une nouvelle Coupe du monde des clubs (5-3 contre Al-Hilal en finale).

Après le quadruplé de 2014, Carlo Ancelotti signe un quintuplé, où seule la Coupe du Roi lui échappe, éliminée en quarts de finale par Bilbao. L’année suivante, ce sera le seul titre remporté par le Real, mais la confiance dans l’entraîneur italien est maintenue.

La dernière réalisation

Sagement. Après avoir remporté la Liga pour la deuxième fois en trois ans, une nouvelle ligne s’ajoute au palmarès. Dernier titre en date pour Mister Ancelotti : une Ligue des champions. Ce soir de juin 2024 face au Borussia Dortmund, l’entraîneur italien était aux commandes de sa sixième finale de C1, un record. Et grâce à la victoire convaincante de ses joueurs, il a remporté sa cinquième coupe aux grandes oreilles en tant qu’entraîneur. Un record de plus. Face aux Allemands, le Real Madrid n’a pas tout fait comme il faut, mais est resté fidèle à sa tradition : gagner en finale.

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En fin de match, Dani Carvajal et Vinicius Junior ont anéanti les espoirs du Borussia de faire tomber les Madrilènes. Deux buts dans le dernier quart d’heure, au moment où les différences comptent le plus. Un succès signé Ancelotti. Les Merengue rangent ainsi une quinzième Ligue des champions dans leur armoire. Et l’Italien a été à la base de trois d’entre elles. Rien que ça.

Et maintenant ?

Dans les commentaires relayés par le Sports mondiaux Monsieur a parlé de son avenir dans la capitale espagnole : “J’aime faire ce métier. C’est pour ça qu’il ne faut pas comparer ma fatigue à celle des joueurs. La mienne peut être mentale et je n’en ai pas du tout. C’est vrai qu’il y a de la pression et des responsabilités, mais j’aime ça. Les joueurs ont cette usure physique qui est le vrai problème. Pour l’instant, je n’ai pas de date limite, j’aimerais rester ici encore de nombreuses années.”

Fleur

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