DEn Tunisie, dans les années 1930, un jeune intellectuel brillant, Tahar Haddad (1898-1935), veut révolutionner une société sous protectorat français. Son nouveau livre, sur l’émancipation des femmes, le condamnera au pilori. Il ne survivra que cinq ans à son ostracisme. Tahar Haddad sera reconnu tardivement par la Tunisie, alors que le pays lui doit le Code du statut personnel, adopté en 1957 par Bourguiba.
Amira Ghenim, qui enseigne à l’Université de Sousse, introduit ce combattant éclairé dans la littérature, dans une fresque familiale cousue au petit point, absolument captivante, et dont il n’est pas le personnage principal mais celui par qui arrive le scandale. Représentant de la quatrième génération de la famille Naifer, Hend raconte le secret qui a séparé deux familles, celle des conservateurs, les Naifer, et celle des progressistes, les Rassaa.
Cinquante ans d’histoire tunisienne se déroulent avec une fluidité remarquable
Elle le fait en donnant successivement la parole aux acteurs, actrices et témoins du naufrage du mariage entre Moshen Naifer et Zeibda Rassaa, la grand-mère adorée de Hend. Car le cœur de Zeibda battait pour le poète et militant Tahar Haddad, qui lui enseignait la langue et la littérature arabes à domicile, en plus de sa scolarité dans un établissement religieux français. Ali, le père de Zeibda, était certes un homme ouvert d’esprit, mais pas au point d’accepter de donner sa fille à Tahar. Et c’est Moshen qui l’épousera…
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