Des milliers de manifestants de gauche défilent samedi en France contre “le coup de force” du président de la République. Avec quelque 150 mobilisations prévues dans tout le pays, la gauche, La France Insoumise (LFI) en tête, a choisi la rue comme échauffement avant un automne politique qui s’annonce chaud.
« Déni de démocratie », « Les Français n’ont pas voté pour ça », “que(et Macron) démissionner “ :dans les cortèges, les mêmes mots, souvent, pour exprimer l’indignation et la colère face à la nomination de Michel Barnier (Les Républicains, LR) comme Premier ministre.
Cindy Rondineau, photographe de 40 ans, et son compagnon Aubin Gouraud, agriculteur de 42 ans, ont le cœur à gauche mais confient à l’Agence France-Presse ne pas avoir l’habitude de manifester. Samedi matin, ils ont pourtant fait le déplacement de Chaumes-en-Retz à Nantes – une trentaine de kilomètres – pour participer à la mobilisation. « Nous avons vraiment l’impression de ne pas être écoutés en tant qu’électeurs »a déclaré le couple. Leur fille de 8 ans portait une pancarte « Macron, t’es foutu, les CE2 sont dans la rue » au milieu d’un cortège familial et bon enfant qui défilait derrière une banderole « Une seule solution : la destitution »La manifestation a rassemblé entre 2.500 personnes, selon la préfecture, et 8.000 personnes, selon les organisateurs.
La foule était plus petite à BonDans un département où les listes du Rassemblement national (RN), de LR et de l’union Eric Ciotti-RN se partagent les neuf circonscriptions, entre 900 et 1.000 personnes, selon les sources, ont défilé derrière la banderole. «Défendons notre démocratie».
« Je pense que de toute façon, exprimer son vote ne servira à rien tant que Macron sera au pouvoir. »fustige Manon Bonijol, 21 ans, venue manifester à Paris. Place de la Bastille, Abel Couaillier, 20 ans, étudiant, avoue être “étourdi” par nomination de Michel Barnier : « Un vieil éléphant politique qui n’a rien à voir avec les aspirations affichées par les Français. » « Je veux croire que nous pouvons changer les choses et je continuerai à voter, c’est la seule façon dont nous pouvons faire changer les choses »il poursuit. Alexandra Germain, 44 ans, chef de projet, est plus amère : « C’est une dictature qui s’installe. Cela fait un moment qu’on ne nous écoute plus dans la rue, maintenant on ne nous écoute plus dans les urnes. »
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