AAgir vite et fort. Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déclaré lundi soir vouloir “prendre tous les moyens” pour “réduire l’immigration en France”. “J’ai un objectif, car comme des millions de Français, je pense que l’immigration de masse n’est pas une chance pour la France et ce n’est même pas une chance pour ces migrants qu’on envoie parfois périr en mer”, a déclaré le nouveau locataire de la place Beauvau au journal de TF1.
“Je veux donc prendre tous les moyens pour réduire l’immigration en France”, a déclaré Bruno Retailleau, ancien chef de file des sénateurs LR et figure de la droite conservatrice. Il a exprimé sa volonté d'”utiliser (son) pouvoir réglementaire pour aller jusqu’au bout de ce que l’on peut faire” pour réduire l’immigration illégale, “je peux aller assez loin”, a-t-il assuré.
À LIRE AUSSI « Bruno Retailleau est totalement en phase avec les attentes du public »Retailleau entend ainsi « commencer par réunir dans quelques jours les dix préfets des dix départements où il y a le plus de désordre migratoire pour leur demander d’expulser plus et de régulariser moins », et les interroger sur d’éventuels « trous dans le racket ».
Réformer l’aide médicale d’État
Il y a aussi “des mesures législatives à prendre”, a-t-il poursuivi. “Je ne veux pas (…) que la France soit le pays le plus attractif d’Europe pour un certain nombre de prestations sociales, l’accès aux soins”, a-t-il dit, assurant vouloir réformer l’aide médicale d’Etat (AME). Cette aide sociale garantit aux étrangers en situation irrégulière présents sur le territoire français depuis au moins trois mois des soins médicaux gratuits.
Le ministre a également proposé de rétablir “le délit de séjour irrégulier”, supprimé sous la présidence de François Hollande. “Quand on entre illégalement en France, c’est contre la loi”, a-t-il fait valoir. Il n’a pas exclu de mettre en place des contrôles aléatoires aux frontières. “On verra jusqu’où on peut aller”, a-t-il indiqué. Il a également exprimé sa volonté de comparer les législations européennes, et de “former une sorte d’alliance avec les pays qui veulent plus de fermeté sur l’immigration pour revoir des textes européens qui ne sont plus du tout adaptés aujourd’hui”.
À LIRE AUSSI Le gouvernement Barnier entre continuité macroniste et virage à droiteIl s’est enfin dit favorable à l’idée que le gouvernement revienne sur certains accords avec l’Algérie, qui facilitent l’arrivée de ressortissants algériens sur le territoire, ou de “passer des accords avec les pays du Maghreb pour qu’il y ait une rétention de l’immigration”.
Retailleau plaide pour une loi sur le trafic de drogue
Son autre grande priorité est de lutter contre l’insécurité. “Toutes les 20 minutes, il y a un refus d’obtempérer. Toutes les heures, une agression avec une arme. Chaque jour, cela fait environ 1 000 agressions recensées”, a énuméré le ministre, qui dit vouloir mettre fin à “l’hyperviolence”.
“Je commencerai par faire respecter la police. Ceux qui mettent une cible dans le dos des gendarmes et des policiers, je leur barrerai la route”, promet-il, précisant qu’il travaillera en tandem avec son nouveau collègue de la Justice, Didier Migaud.
À LIRE AUSSI Bruno Retailleau : les passions cachées du nouveau ministre de l’IntérieurSur les refus d’obtempérer, “il faut qu’il y ait des peines prononcées, il faut les exécuter, il faut construire des prisons”, insiste le locataire de la place Beauvau. Il fera aussi le point sur les opérations Place Net mises en place par Gérald Darmanin : “Je les réexaminerai, je n’écarte rien. Si c’est positif, je les poursuivrai”. Sur le trafic de drogue, enfin, il estime qu’il doit y avoir “un changement complet de cadre. Il faut une loi. C’est trois à six milliards d’euros par an. Elle commence à pourrir (la France, NDLR). Il y a des territoires perdus de la République”.