Son shooting phare, l’acquisition de La Madrague, ou encore sa rencontre avec son dernier mari : les histoires de Bardot et de Saint-Tropez sont intimement liées l’une à l’autre. Retour sur cinq dates clés qui ont forgé la réputation de la commune varoise et de BB.
Entre BB et Saint-Trop’, l’amour a toujours été là. Si Saint-Tropez est aujourd’hui un symbole de la France auprès des touristes, la ville varoise le sait : elle le doit en grande partie à Brigitte Bardot. Dans sa vie privée ou à l’écran, elle revient sans cesse dans ce village varois.
Actrice, chanteuse ou militante : la comédienne n’a jamais quitté Saint-Tropez. Un lieu qui occupait indéniablement une place particulière dans son cœur et dans son histoire. Retour sur l’histoire d’amour entre Brigitte Bardot et la ville varoise en cinq dates.
Quand Dieu créa la femme, Saint-Tropez créa BB. Ou peut-être que c’est Brigitte Bardot qui a créé Saint-Trop’. En 1956, l’actrice arrive au Festival de Cannes, après ses premiers pas au cinéma, en jouant dans le film de Roger Vadim Et Dieu… créa la femme.
Elle incarne Juliette, une jeune femme belle et sensuelle à la sexualité libérée, pour qui tout Saint-Tropez s’agenouillerait. Le film dévoile notamment les premiers nus de Bardot à l’écran, et propulsera la jeune femme au rang de star internationale. La plus tropézienne des Parisiennes devient alors un véritable sex-symbol, une allégorie de la femme libérée et impudique des années 1960. Beaucoup, de la France aux Etats-Unis, adoptent alors le style « Bardot », de la petite robe Vichy à la couleur blonde.
Le film met également en lumière le quartier de La Ponche et la plage de Pampelonne. La cabane transformée en cantine pour l’équipe du film est même devenue le célèbre Club 55. “C’était un tournant dans l’histoire du cinéma”, avouait plus tard Brigitte Bardot sur un plateau de télévision devant Lucien Bodard, remerciant Roger Vadim de l’avoir quitté. « gratuit » et « naturel » à l’écran. Le mythe Bardot est ainsi né.
C’est une petite maison de pêcheur qui marquera la relation entre Saint-Tropez et l’actrice. Brigitte Bardot acquiert La Madrague, située route des Canebiers en 1958. Deux ans après la première sortie de Et Dieu… créa la femmela mystification de la Française ne faiblit pas. Dès lors, ce petit village varois deviendra une légende française.
Ce sont les parents de BB, déjà propriétaires de “La Saravia”, un immeuble de la commune, qui l’ont encouragée à venir visiter cette maison “les pieds dans l’eau”. Un véritable coup de coeur qu’elle a acheté pour 24 millions d’anciens francs.
La maison devient un élément indissociable de Brigitte Bardot. Tous les acteurs français amis de la jeune femme sont là. Gunter Sachs, son mari de 1966 à 1969, fera pleuvoir des pétales de roses sur la maison pour déclarer sa flamme à l’actrice.
Pour rendre hommage à La Madrague, Brigitte Bardot a même chanté une chanson éponyme en 1963. La célèbre maison qui devait symboliser la liberté pour Bardot, est néanmoins devenue presque une prison, avec la présence permanente des paparazzi pendant des années.
« Ma vie est comme une grande prison », confiait-elle après la naissance de son fils unique Nicolas-Jacques Charrier en 1960. « J’appartiens à tout le monde. (…) Nous avons l’impression de ne plus être libres.”
Aujourd’hui encore, des vagues de touristes ne manquent pas de venir voir à quoi ressemble cette maison. C’est également à Saint-Tropez, à La Madrague, que Brigitte Bardot a été prise en charge le 19 juillet 2023 après avoir souffert d’une maladie à l’âge de 88 ans ou qu’elle a été convalescente en 1960 après sa tentative de suicide.
C’est au milieu des années 1980 que Brigitte Bardot crée sa fondation éponyme au cœur du Var. Un tournant dans la vie de la star internationale, qui renonce à sa vie d’actrice et se consacre à plein temps à la cause animale.
Elle a eu la percée lors du tournage de son dernier film La très bonne et très joyeuse histoire de Colinot Trousse-Chemise dans les années 1970. « A 38 ans, j’ai tout quitté pour les animaux », racontait-elle en 2018 dans les colonnes du Monde. “C’est la meilleure décision de ma vie.”
Brigitte Bardot a d’abord financé sa fondation grâce à une vente aux enchères d’objets, bijoux et effets personnels qui lui a rapporté les trois millions de francs nécessaires à la FBB. Si le siège de la fondation était transféré à Paris en 1988, BB assurerait sa pérennité en lui faisant don de La Madrague en 1991.
C’est grâce à la célèbre maison du pêcheur que la Fondation Brigitte Bardot obtient un an plus tard la reconnaissance d’utilité publique et peut poursuivre toutes ses actions symboliques. Toujours à Saint-Tropez, BB a également organisé une manifestation sur la place des Lices en 1994 avec la présence de 300 personnes lors d’un comité entre les chasseurs varois et la municipalité.
La militante a d’ailleurs déjà menacé de quitter La Madrague pour s’installer à Paris, preuve de l’ancrage culturel et symbolique fort de Brigitte Bardot à Saint-Tropez.
Si le grand amour de l’ex-poupée est bien la cause animale, Brigitte Bardot a eu quatre maris dans sa vie. Le dernier, Bernard d’Ormale, sera celui qui a partagé le plus longtemps sa vie. C’est aussi celui qu’elle rencontrera à Saint-Tropez.
Ce n’est pas la première fois que BB vit une idylle dans la commune varoise. Avec son premier mari, Roger Vadim, ils adoraient flâner dans les rues de la petite ville. Mais ce n’est que des années plus tard, et deux mariages plus tard, que BB se retrouve nez à nez avec Bernard d’Ormale à Saint-Tropez. En juin 1992, les deux passionnés d’animaux se retrouvent lors d’un dîner avec une amie, Jany Le Pen, épouse de Jean-Marie Le Pen. Bernard d’Ormale était alors conseiller de l’homme politique.
Dans ses mémoires publiées en 1996, Brigitte Bardot évoque « un coup de foudre mutuel », un homme qui l’a conquise d’un baiser. Ils se marieront quelques semaines plus tard, mais loin de Saint-Tropez : le couple se dira « oui » en Norvège.
Cette union définitive s’est déroulée la plupart du temps loin des caméras. Le couple a vécu ensemble des années, entouré de leurs animaux à La Madrague, à Saint-Tropez. Bernard d’Ormale représentera néanmoins souvent Bardot, notamment lors des hommages qui lui sont rendus dans le Var.
La ville de Saint-Tropez n’a cessé de mettre en avant son égérie intemporelle. Huit ans après la création de sa fondation, Brigitte Bardot affiche sa légitimité dans le combat pour la protection animale. En 1995, elle reçoit la grande médaille de la ville de Saint-Tropez.
Régulièrement, des expositions retracent la vie de l’ancienne poupée dans la commune varoise et continuent d’attirer touristes et fans de Brigitte Bardot. Mais son ancrage dans la ville a été officialisé en 2017. Le jeudi 28 septembre, date de son anniversaire, une statue a été inaugurée place Blanqui, face au musée de la gendarmerie et du cinéma. Le mythe BB est éternel.
“De toutes les célébrités qui ont marqué récemment notre ville, (…) Brigitte Bardot est sans doute la personnalité tropézienne qui aura eu le plus grand impact sur nos contemporains au point que Saint-Tropez et BB se confondent. en termes d’image et de notoriété”, a lancé le maire de l’époque Jean-Pierre Tuvéri dans son discours d’investiture.
Inspirée d’un dessin de l’artiste italien Milo Manara, la statue en bronze mesure 2,5 mètres et pèse 700 kilos. Si son mari Bernard d’Ormale était présent lors de la révélation de la statue au grand public, Brigitte Bardot n’était pas là.
À l’été 2021, la statue a subi une rénovation et a été recouverte de feuilles d’or, afin de faire briller « celle que Dieu a créée ».
Certains s’interrogent déjà sur l’après-Bardot. La Madrague pourrait notamment devenir un musée au décès de l’artiste. En 2018, Brigitte Bardot déclarait dans Le monde vouloir être enterrée dans son jardin et conserver La Madrague dans son état d’origine pour en faire un musée à 2 ou 3 euros l’entrée pour sa fondation.
« Je préfère m’y reposer plutôt qu’au cimetière de Saint-Tropez, où une foule de connards risquerait d’abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents. Je veux qu’on les laisse tranquilles ! », a-t-elle expliqué au journal, fidèle à elle-même et à Saint-Tropez.
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