Rêves de juillet en septembre

Connu pour sa série “Jérôme”, co-écrite avec Marie Saur, le dessinateur Nylso continue de vagabonder de prairies en sous-bois avec son nouveau livre “Les Juillets”.

Alors que l’été touche à sa fin, Nylso nous invite à revenir à l’instant où la chaleur nous invite à la rêverie. Juillet (prononcé en anglais), de petits génies féminins, parcourent la campagne, errant ici et là.

Et d’abord laisser le regard errer sur de petites images faites de petits traits, pas vraiment de hachures, mais plutôt des brins d’herbes sauvages, des buissons touffus, des cabanes cachées sous des arbres épais, l’onde d’une rivière ondulant autour de rochers aux grains de granit. Tout cela est mélangé, emmêlé et pourtant distinct, à la fois calme et mouvant.

Dans cette nature apaisante, Nylso met en scène, en noir et blanc, de petits personnages, hauts comme trois pommes, qui se déplacent en bandes, avec des bottes et des capuches. Nylso les appelle ses Juillet – prononcé en anglais, on comprend qu’il s’agit de petites fées de juillet – et qu’elles courent dans la campagne en errant ici et là.

Seul un homme intelligent pourrait tirer péremptoirement une leçon de cette histoire ou donner un sens à la fable. Pour tout commentaire, Nylso fait intervenir un père et son fils, tout aussi minuscules dans le paysage, discutant à vélo puis lors d’une partie de pêche, et qui se demandent ce que peut bien vouloir dire et faire cette cohorte miniature. Est-il préférable de marcher tous ensemble au même rythme ? La solitude n’est-elle pas souvent préférable ? Qui doit décider d’aller à droite ou à gauche ?

On retrouve des échos de Sempé et de Miyazaki dans les dessins et les histoires de Nylso. Et c’est peut-être la chose la plus poétique qui soit arrivée dans la bande dessinée depuis Fred, le créateur de Philémon et de Petit Cirquedans les années 1960 et 1970.

Les JuilletsLe nouveau livre de Nylso est publié par Misma.

Dans le cadre du festival Gribouillis, qui ouvre ses portes le week-end prochain dans toute la ville de Bordeaux, sous le titre “Le trait musardeur”, les planches de Nylso seront visibles à l’Espace Saint-Rémi. “Zénitude” garantie pendant toute la durée de la visite.