RN, Renaissance… Qui sont les grands gagnants et les grands perdants du vote ?

A l’issue du scrutin, le Rassemblement national reste, sans surprise, le grand vainqueur de ces élections européennes, tandis que la majorité présidentielle subit un cinglant revers, conduisant Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. La liste PS-Place publique s’offre une convaincante troisième place, porteuse d’espoir à gauche pour 2027.

Les élections européennes ont rendu leur verdict. Si le Rassemblement national est le grand vainqueur du vote, avec une trentaine de députés qui siégeront au Parlement européen, les listes de gauche reprennent des couleurs, à commencer par les socialistes qui obtiennent une solide troisième place avec près de 14,1% des voix. , suivie par la France Insoumise, qui progresse également avec environ 9,2% des voix, selon les dernières estimations.

A l’inverse, les 14,7% de Valérie Hayer constituent un véritable désaveu pour la majorité présidentielle, qui a conduit le président à prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale, et à convoquer de nouvelles élections législatives qui se tiendront le 30 juin et le 7 juillet prochain. Avec environ 7% Au terme du vote, les Républicains n’ont pas réussi à rassembler leur électorat, tandis qu’EELV et Reconquête sortent tout juste la tête de l’eau, au-delà de la barre fatidique des 5 %.

Le RN grand gagnant, les listes de gauche placées

Alors que les sondages plaçaient Jordan Bardella en tête du scrutin avec environ 29% d’intentions de vote, le candidat du Rassemblement national a dépassé ces pronostics, atteignant le score historique de 31,9% des voix, en nette progression par rapport à 2019 (23,31%). Avec ce score, le Rassemblement national enverrait trente députés au Parlement européen, participant ainsi à la forte progression des droits nationalistes dans toute l’Europe.

Autre grand gagnant du vote : la liste PS-Place publique, qui voit la vie en rose avec un score estimé à 14,1% des suffrages, solidement installée en troisième position et talonne la majorité. Raphaël Glucksmann a visiblement profité de la « droite » d’Emmanuel Macron, de la stratégie de division de la France Insoumise et des difficultés à sortir de Marie Toussaint, pour séduire un électorat de gauche « social-démocrate ». Il obtient ainsi plus du double du score des socialistes en 2019, et se place en position de force pour une potentielle recomposition à gauche en vue de la présidentielle de 2027.

La liste France Insoumise, conduite par Manon Aubry, se porte également bien, bénéficiant d’une forte mobilisation de ses électeurs, notamment en raison du contexte au Moyen-Orient et de la situation à Gaza, dont les insoumises ont fait une priorité de campagne pour ces européennes. élections. Avec 9,2% des suffrages selon les premières estimations d’OpinionWay pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, l’eurodéputé LFI fait mieux qu’en 2019 (6,31%).

La majorité perd, la droite limite les dégâts

Les sondages l’ont annoncé, le résultat du vote le confirme. Face à la large victoire du Rassemblement National, adversaire choisi et revendiqué de la majorité présidentielle pour ces élections européennes, la grande perdante du vote est indéniablement la liste conduite par Valérie Hayer, regroupant Renaissance, Modem, Horizons, UDI et Radicaux. . . Un immense camouflet pour le président de la République, qui a immédiatement annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et convoqué de nouvelles élections législatives.

Un résultat qui clôt trois mois d’une campagne laborieuse, et fait office de vote « sanction », qui s’est exprimé contre un pouvoir aux commandes depuis sept ans, atteint par un effet d’attrition et de lassitude d’une partie de l’électorat. Avec un score estimé autour de 14,7%, la coalition gouvernementale n’a jamais été aussi faible lors d’une élection. Le contraste est d’autant plus saisissant au vu de l’objectif affiché en début de campagne : réitérer le score de 2019, où la liste de Nathalie Loiseau avait obtenu 22,42 % des voix.

Dans une moindre mesure, malgré une campagne « de terrain », la liste des Républicains portée par François-Xavier Bellamy a limité la casse en obtenant un score autour de 7 % selon les dernières estimations. Ce résultat, inférieur aux 8,48% de 2019, démontre la faible mobilisation de l’électorat républicain traditionnel, tiraillé entre la fidélité à son parti et l’attrait des listes du Rassemblement national ou de la majorité présidentielle. Les Républicains ont cependant obtenu 6 sièges au Parlement européen.

A noter le résultat décevant de la candidature écologiste menée par Marie Toussaint, qui a obtenu un score de 5,7%, juste au-dessus du seuil requis pour envoyer des députés au Parlement européen. Il s’agit cependant d’une défaite pour EELV qui avait réalisé un score impressionnant de 13,4% en 2019.