PARIS | Les Français sont connus pour avoir un caractère fougueux, tout en respectant les règles. Au tennis, ils incitent leurs joueurs tricolores à crier entre les points. Mais jeudi soir, il y avait un grand malaise sur le court Suzanne-Lenglen.
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Le dernier Français en lice en simple à Roland-Garros, Arthur Rinderknech, a livré une sacrée bagarre face à l’Américain Taylor Fritz, lors d’un match du deuxième tour.
Le 78e La raquette mondiale a failli provoquer un cinquième set, mais Fritz s’est finalement imposé 2-6, 6-4, 6-3 et 6-4 dans le tumulte.
Les spectateurs étaient souvent rappelés à l’ordre par l’arbitre de chaise, qui ne parvenait pas à obtenir le silence à la fin du match. L’ambiance était endiablée, pour le plus grand plaisir de Rinderknech, qui comparait cette ambiance à celle d’un match de « football européen ». Mais ce n’était pas le cas pour Fritz, surtout lorsqu’il servait.
Lorsque le Californien de 25 ans a réussi à mettre fin au match, les huées se sont intensifiées et il a mis son index sur sa bouche à plusieurs reprises tout en regardant la foule. Comme pour dire : il est temps de se taire maintenant.
C’était un jeu équitable, ont dit certains. Des journalistes français ont même affirmé qu’il avait eu raison de réagir ainsi.
Bon pour le sport, selon Rinderknech
Le favori du public s’est retrouvé dans la situation inverse en début de saison en Australie face à Alexei Popyrin.
« Je pense que les Australiens étaient beaucoup plus ivres que les Français ce soir [jeudi], a-t-il déclaré lors d’un point de presse. Je n’étais pas du côté de Fritz, je ne sais pas si on lui chuchotait des mots doux au bord des gradins. Moi en tout cas, ça l’était. C’était très comparable. Ce fut un plaisir. »
Habitué à jouer aux Etats-Unis, le Français de 27 ans confirme que les supporters américains n’hésitent pas à « interagir pendant les points » et il ne croit pas que les Français aient franchi une limite.
« Je vous laisse imaginer si aujourd’hui [jeudi] le public avait le droit de crier à tout moment entre les points. Cela pourrait rendre le match un peu fou. […] Je pense que c’est trop. Tant que pendant le point, [le silence] est respecté, qu’il n’y a pas des gens qui vont hurler dans tous les sens qui n’ont rien à voir avec les encouragements du public, je suis plutôt pour. Cela rend le sport et le jeu tellement meilleurs.
Impossible de placer un mot
Ensuite, l’ancienne joueuse Marion Bartoli n’a jamais pu réaliser l’interview d’après-match sur le terrain. A chaque fois qu’elle commençait une phrase, les huées recommençaient. Elle a tenté de calmer le jeu en criant à la foule : « on n’y arrivera pas ! ».
Pendant ces longues minutes d’attente, le grand bonhomme de 6 pieds et 5 pouces a attendu sagement devant le micro, seul face au monde. Il ne voulait pas être là et son expression faciale montrait qu’il avait hâte de quitter le tribunal. Réprimant ses émotions, Fritz essaya de jouer le jeu, mais il ne put même pas entendre le début des questions de Bartoli. Il a quand même essayé un « j’aime les mecs ! [Je vous aime] ».
Le malaise était insupportable.
Fritz a fini par pouvoir dire une phrase ironique : « La foule était si merveilleuse qu’elle a réussi à allumer quelque chose en moi. Elle m’a tellement encouragé que je n’avais pas d’autre choix que de gagner.
L’Américain a ensuite refusé les interviews et annulé sa conférence de presse, qui est obligatoire selon les règles du tournoi.
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