Pour faire une pause dans mon quotidien « citadin » à Leh, je pars me balader dans la luxuriante vallée de l’Indus. J’ai juste envie de rouler le nez au vent, de cueillir quelques abricots, de marcher tranquillement de village en village, de dormir chez l’habitant et de visiter quelques monastères, parmi les plus beaux et les plus anciens de la région. Pas besoin d’être un grand sportif pour arpenter les sentiers du Ladakh !
Royaume des pierres et des monastères
Quittant la « frénésie » de Leh, nous sommes rapidement propulsés dans ce grand désert d’altitude. Un écrin minéral fait d’imposantes montagnes arides qui se teintent de couleurs chaudes avec ses oasis miraculeuses. Les eaux de l’Indus et les nombreux torrents permettent d’irriguer des patchworks de champs cultivés de blé et d’orge, mais aussi des vergers de pommiers et d’abricotiers. Premier arrêt à Nimmu, à 30 kilomètres de Leh, là où le fleuve Indus rencontre le fleuve Zanskar. Dans ce petit village traditionnel se trouve une maison hors du commun : Nimmu House. Cette noble demeure a été parfaitement restaurée et transformée en maison d’hôtes. J’ai la chance de pouvoir en profiter pour déjeuner dans son verger avant de prendre la route de Likir. Premier monastère et pas des moindres. Celui-ci est placé sous l’autorité du frère du Dalaï Lama et gardé par une statue aussi géante que dorée du futur Bouddha. Sous un ciel bleu imperturbable, nous poursuivons notre incursion dans la vallée de Sham jusqu’à Hemis Shukpachan, le village des genévriers.
Tous ces villages sont sur un sentier de randonnée bien connu des voyageurs : le « baby trek ». Baby car facile, sans franchissement de cols à 5 000 mètres ni dénivelé trop important. Pourtant, les premiers pas dans le village ne sont pas des plus faciles. Surtout sous un soleil de plomb. Difficile de reprendre son souffle quand on n’est pas habitué à l’effort à 3 500 mètres d’altitude. On cherche l’ombre. Magie ou mirage : une véritable prairie verte apparaît avec une forêt de genévriers centenaires.
Nous rencontrons la star d’Hemis Shukpachan, TT Namgyal, l’ancien instituteur du village. Le petit homme d’environ 80 ans ne mâche pas ses mots. Et son anglais parfait nous permet de bien discuter. Comme à la maison, nous faisons le point sur la météo et le changement climatique. Mais aussi sur les dérives du tourisme intérieur, la flambée des prix de l’immobilier à Leh et la fin du trek dans ces villages qui voyaient, chaque été, défiler des petits troupeaux de mules accompagnés de randonneurs, majoritairement français. A l’instar du Zanskar, ou du Markha, le Ladakh a vu la construction de nouvelles routes carrossables mettre un terme aux itinéraires de randonnée classiques. Mais les alternatives ne manquent pas. Il y a toujours mille possibilités de trouver des chemins de traverse en montagne !
Les abricots, un trésor du Ladakh
Le lendemain, direction Temisgam, où les abricotiers envahissent le village. Ici, on en mange matin, midi et soir, sous toutes les formes. Un petit tour au monastère à l’heure de la prière et nous voilà plongés dans la ferveur religieuse, au milieu des moines bouddhistes qui chantent. A l’heure du déjeuner, la chaleur est écrasante, la poussière étouffe parfois, mais c’est le bonheur. Je descends de vélo les yeux écarquillés. La perfection des villages posés au cœur d’oasis verdoyantes me laisse sans voix. On dit qu’on peut être frappé du syndrome de Stendhal, lorsque l’émotion nous submerge devant tant de beauté au point de nous faire défaillir.
Un peu plus loin, nous atteignons le village de Teya. Ici, la douceur de vivre semble un rêve. Les grandes maisons blanches aux fenêtres ouvragées sont séparées par de vastes champs d’orge. Au bord de leurs toits : le foin qui nourrira les mules, les vaches et les dzos (hybrides de vache et de yak) quand viendra l’hiver. Plus loin, un groupe de superbes chörtens (stupas bouddhistes) à côté d’empilements de pierres gravées du même mantra : om mani padme hum. L’endroit est calme… Si calme qu’il en devient euphorique. Une euphorie qui reste intérieure. Comme si le besoin d’être silencieux, discret et respectueux devant tant de beauté était la seule réponse à cette émotion si particulière. Le soir, face aux étagères remplies de casseroles et de poêles, nous nous régalons de spécialités ladakhies cuisinées par notre famille d’accueil avec les ingrédients du jardin. Un moment de partage simple qui nous rappelle que la rencontre ne peut être que réelle, « en personne ». Qu’elle est le sel du voyage !
Pour faire une pause dans mon quotidien « citadin » à Leh, je pars me balader dans la luxuriante vallée de l’Indus. J’ai juste envie de rouler le nez au vent, de cueillir quelques abricots, de marcher tranquillement de village en village, de dormir chez l’habitant et de visiter quelques monastères, parmi les plus beaux et les plus anciens de la région. Pas besoin d’être un grand sportif pour arpenter les sentiers du Ladakh !
Royaume des pierres et des monastères
Quittant la « frénésie » de Leh, nous sommes rapidement propulsés dans ce grand désert d’altitude. Un écrin minéral fait d’imposantes montagnes arides qui se teintent de couleurs chaudes avec ses oasis miraculeuses. Les eaux de l’Indus et les nombreux torrents permettent d’irriguer des patchworks de champs cultivés de blé et d’orge, mais aussi des vergers de pommiers et d’abricotiers. Premier arrêt à Nimmu, à 30 kilomètres de Leh, là où le fleuve Indus rencontre le fleuve Zanskar. Dans ce petit village traditionnel se trouve une maison hors du commun : Nimmu House. Cette noble demeure a été parfaitement restaurée et transformée en maison d’hôtes. J’ai la chance de pouvoir en profiter pour déjeuner dans son verger avant de prendre la route de Likir. Premier monastère et pas des moindres. Celui-ci est placé sous l’autorité du frère du Dalaï Lama et gardé par une statue aussi géante que dorée du futur Bouddha. Sous un ciel bleu imperturbable, nous poursuivons notre incursion dans la vallée de Sham jusqu’à Hemis Shukpachan, le village des genévriers.
Tous ces villages sont sur un sentier de randonnée bien connu des voyageurs : le « baby trek ». Baby car facile, sans franchissement de cols à 5 000 mètres ni dénivelé trop important. Pourtant, les premiers pas dans le village ne sont pas des plus faciles. Surtout sous un soleil de plomb. Difficile de reprendre son souffle quand on n’est pas habitué à l’effort à 3 500 mètres d’altitude. On cherche l’ombre. Magie ou mirage : une véritable prairie verte apparaît avec une forêt de genévriers centenaires.
Nous rencontrons la star d’Hemis Shukpachan, TT Namgyal, l’ancien instituteur du village. Le petit homme d’environ 80 ans ne mâche pas ses mots. Et son anglais parfait nous permet de bien discuter. Comme à la maison, nous faisons le point sur la météo et le changement climatique. Mais aussi sur les dérives du tourisme intérieur, la flambée des prix de l’immobilier à Leh et la fin du trek dans ces villages qui voyaient, chaque été, défiler des petits troupeaux de mules accompagnés de randonneurs, majoritairement français. A l’instar du Zanskar, ou du Markha, le Ladakh a vu la construction de nouvelles routes carrossables mettre un terme aux itinéraires de randonnée classiques. Mais les alternatives ne manquent pas. Il y a toujours mille possibilités de trouver des chemins de traverse en montagne !
Les abricots, un trésor du Ladakh
Le lendemain, direction Temisgam, où les abricotiers envahissent le village. Ici, on en mange matin, midi et soir, sous toutes les formes. Un petit tour au monastère à l’heure de la prière et nous voilà plongés dans la ferveur religieuse, au milieu des moines bouddhistes qui chantent. A l’heure du déjeuner, la chaleur est écrasante, la poussière étouffe parfois, mais c’est le bonheur. Je descends de vélo les yeux écarquillés. La perfection des villages posés au cœur d’oasis verdoyantes me laisse sans voix. On dit qu’on peut être frappé du syndrome de Stendhal, lorsque l’émotion nous submerge devant tant de beauté au point de nous faire défaillir.
Un peu plus loin, nous atteignons le village de Teya. Ici, la douceur de vivre semble un rêve. Les grandes maisons blanches aux fenêtres ouvragées sont séparées par de vastes champs d’orge. Au bord de leurs toits : le foin qui nourrira les mules, les vaches et les dzos (hybrides de vache et de yak) quand viendra l’hiver. Plus loin, un groupe de superbes chörtens (stupas bouddhistes) à côté d’empilements de pierres gravées du même mantra : om mani padme hum. L’endroit est calme… Si calme qu’il en devient euphorique. Une euphorie qui reste intérieure. Comme si le besoin d’être silencieux, discret et respectueux devant tant de beauté était la seule réponse à cette émotion si particulière. Le soir, face aux étagères remplies de casseroles et de poêles, nous nous régalons de spécialités ladakhies cuisinées par notre famille d’accueil avec les ingrédients du jardin. Un moment de partage simple qui nous rappelle que la rencontre ne peut être que réelle, « en personne ». Qu’elle est le sel du voyage !