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Santé. De nouvelles pistes pour mieux traiter les troubles de l’attention chez l’enfant

Trouble du déficit de l’attention, hyperactivité, impulsivité… Diagnostiquer le plus tôt possible les enfants et adolescents souffrant de TDAH est essentiel, selon la Haute Autorité de santé (HAS), qui publie lundi une liste de recommandations pour améliorer leur prise en charge, actuellement inégale.

5% des enfants touchés

Pendant longtemps, ce trouble a été une « réalité souvent niée », explique Christine Gétin, directrice de l’association HyperSupers – TDAH France, qui a saisi la HAS auprès du ministère de la Santé pour faire avancer le sujet. « On les voyait comme des enfants agités et pas très sages. Le problème viendrait de leur éducation avec une grande culpabilité placée sur les mères, comme s’il n’y avait aucune réalité scientifique derrière ces troubles », poursuit-elle.

Classées dans la catégorie des troubles neurodéveloppementaux, leur prévalence chez l’enfant est estimée à environ 5 % dans le monde. « Lorsqu’un trouble est aussi fréquent, on ne peut pas réserver le diagnostic et le traitement à un nombre très restreint de spécialistes », explique Olivier Bonnot, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris Saclay, qui a présidé le groupe de travail de la HAS.

En 2015, la Haute Autorité de Santé formulait pour la première fois des recommandations pour mieux identifier ces troubles neurodéveloppementaux. Près de 10 ans plus tard, elle va plus loin en expliquant comment poser un diagnostic.

Comment établir le diagnostic ?

Selon elle, celle-ci doit s’appuyer sur un entretien avec l’enfant et ses parents afin d’évaluer le développement de l’enfant dans toutes ses dimensions (neurologique, psychomotrice, affective, etc.). Elle doit également inclure un examen clinique et un recueil d’informations auprès de son entourage (famille, école, etc.).

« Ce qui rend le diagnostic subtil, c’est que beaucoup d’enfants peuvent paraître impulsifs ou avoir des troubles de l’attention », rappelle Olivier Bonnot. « Cette fois, nous avons enfin une procédure claire pour établir un diagnostic médical structuré qui sera gravé dans le marbre », se réjouit Christine Gétin.

Quel traitement donner ?

La Haute Autorité de Santé va plus loin en émettant des recommandations de prise en charge. En première intention, des interventions « non médicamenteuses » sont recommandées, comme la psychoéducation, qui consiste à fournir des informations sur le TDAH, ses impacts et comment fonctionner avec ce trouble. « La reconnaissance et la compréhension des difficultés présentées par l’enfant ont un impact positif sur sa qualité de vie et ses relations intrafamiliales », écrit-elle.

En complément, si nécessaire et en fonction de la gravité du trouble, un traitement médicamenteux peut être prescrit, recommande la HAS. La seule molécule disponible en France pour le traitement du TDAH chez l’enfant à partir de six ans et l’adolescent est le méthylphénidate, plus connu commercialement sous le nom de Ritaline.

Former plus de professionnels

Actuellement, seuls les pédiatres, les psychiatres et les neurologues pour enfants sont autorisés à initier un tel traitement.
En France, « les professionnels prenant en charge les enfants atteints de TDAH sont encore peu nombreux et inégalement répartis sur le territoire », regrette la HAS, ce qui entraîne une augmentation des délais de diagnostic et d’intervention.

Dans l’objectif d’élargir l’offre de soins, la HAS appelle les pouvoirs publics à étendre ces compétences à d’autres médecins (notamment généralistes) en mettant en place des formations structurées et certifiantes. « Aujourd’hui, les délais pour obtenir un rendez-vous avec un psychologue sont tellement longs que les parents, démunis, dépensent souvent des sommes astronomiques pour faire faire toutes sortes d’évaluations qui ne sont pas forcément utiles », alerte Christine Gétin. « Le délai moyen avant le bon diagnostic est actuellement estimé entre trois et six ans », rappelle Olivier Bonnot. Or, pour un enfant, « six mois, c’est presque une année scolaire ».

Anna

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