POLITIQUE – ” Agent du Kremlin “, ” petit opérateur télégraphique du Kremlin »… A quatre semaines des élections européennes (le 9 juin en France), les adversaires de Jordan Bardella continuent de pointer du doigt le neuvième nom de la liste du Rassemblement national. Connu pour être proche de Moscou, soutenant l’annexion de la Crimée en 2014, Thierry Mariani embarrasse un parti déjà pointé du doigt pour sa proximité avec la Russie de Vladimir Poutine.
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Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en en-tête de l’article, l’eurodéputé, qui a rejoint le Rassemblement national en 2022 après avoir fait toute sa carrière au sein de la droite traditionnelle, assume cette proximité. Il refuse de parler d’annexion de la Crimée, préférant le terme de « rattachement » soutenu par le Kremlin. Et juge Kiev « tout aussi responsable » que Moscou de la guerre actuelle.
“C’était le ministre de Nicolas Sarkozy”
Face à la polémique qui continue de rythmer les débats et interviews liés à la campagne, Jordan Bardella et Marine Le Pen ont trouvé leur carte joker. Interrogés sur les propos de Thierry Mariani, loin de les condamner, ils se sont justifiés : « Thierry Mariani était le ministre de Nicolas Sarkozy », répètent-ils au fil des entretiens. ” Il a une sensibilité sur ce sujet qui n’est peut-être pas la mienne, qui n’est peut-être pas celle de Marine Le Pen, qui est justement celle de l’ancien chef de sa famille politique. s’est notamment justifié Jordan Bardella lors d’un débat avec Valérie Hayer, tête de liste Renaissance, sur BFMTV le 2 mai.
En août 2023, l’ancien président de la République avait effectivement créé la polémique dans une interview accordée à Figaro Magazine, dans lequel il prône le maintien du dialogue avec la Russie de Vladimir Poutine et l’organisation d’un nouveau référendum en Crimée. “ Concernant ce territoire qui était russe jusqu’en 1954 et où une majorité de la population s’est toujours sentie russe, je pense que tout retour vers le passé est illusoire », il croit.
Mais contrairement à son ancien ministre des Transports, Nicolas Sarkozy considère l’annexion de la Crimée comme un « violation du droit international » et non une décision légitime de la part du Kremlin. Aussi, quelques semaines plus tard sur BFMTV, il considérait qu’il y avait une victime, l’Ukraine, et un agresseur, la Russie. Loin du discours de Thierry Mariani.
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