Scandale en Italie après la commercialisation d’une boîte de pâtes carbonara

Mamma mia ! L’Italie s’étouffe après la commercialisation au Royaume-Uni d’une boîte de pâtes carbonara. Le coupable ? Le groupe agroalimentaire Heinz qui, après le ketchup, s’attaque désormais à la légendaire sauce romaine.

Un produit « destiné à devenir un nouveau plat préféré des jeunes générations, avec un plat délicieux sans aucune compétence culinaire requise »écrit Heinz sur son site. Les étudiants sont particulièrement visés, et pour cause : la boîte coûte 1,75 livre sterling, soit 2,08 euros.

En guise de camouflet, la marque américaine a baptisé son produit « nodramacarbonara ». Trop tard, le « drame » est là.

« La carbonara en conserve est donnée aux rats ! » a réagi la ministre italienne du Tourisme, Daniela Santanchè. Les chefs des médias ont tenu ces derniers jours des propos à peine plus modérés. Outre le sacrilège de la boîte, la recette de l’industriel contient de la crème. Les puristes et les nationalistes des pâtes avalent leurs fourchettes car dans le vrai carbo il n’y a ni crème ni bacon : c’est du guanciale qui est utilisé.

Mais les historiens de l’alimentation soulignent que cette recette n’a été établie que récemment, et que cette tradition italienne est probablement née après la guerre dans les paquets des soldats américains faits de bacon et d’œufs en poudre. « Dire que les glucides en conserve mettent en danger les produits faits maison, c’est comme dire qu’une affiche de la Joconde empêche les gens d’aller la voir au Louvre. » affirme l’historien culinaire Luca Cesari.