Sept ans plus tard, le « cambrioleur au marteau » est toujours en liberté

Il y a sept ans, un mystérieux cambrioleur armé d’un marteau frappait à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne. Malgré six ans d’enquête, il n’a jamais été retrouvé. Selon les informations publiées par Le Parisien, l’affaire pourrait être transférée à la cellule des cold cases de Nanterre, où neuf nouveaux enquêteurs et magistrats spécialisés étudieront le dossier.

Le modus operandi méticuleux de l’attaquant

« Plus rien n’était comme avant (…) il a gâché le reste de ma vie », confesse Joséphine, piégée à l’été 2018. Armée d’un masque et d’un marteau, l’agresseur a menacé de violer la retraitée si elle ne lui donnait pas ses bijoux. « Parasite », Joséphine a heureusement été sauvée par l’arrivée de son fils qui a mis en fuite le voleur, qui a pourtant emporté pour des milliers d’euros de bijoux. Depuis, la maison de Joséphine et de son mari est criblée d’alarmes. Un autre couple de Brétignolais a déménagé un an après leur agression. Un mois après Joséphine, l’agresseur, armé d’un maillet, les a cambriolés mais est vite reparti, s’apercevant qu’ils n’avaient pas de coffre-fort.

Ordonner aux victimes de se coucher sous les draps fait partie de son mode opératoire récurrent. Choisir ses habitants dans les impasses, aussi. Et attaquer le samedi matin. Le visage caché, il réclame les coffres ou les bijoux, armé d’un maillet ou d’un marteau. Entre 2017 et 2019, on compte douze victimes à Brétigny-sur-Orge. En 2018, l’une d’elles est morte des suites des coups reçus. Denise Le Pohon, une retraitée de 78 ans qui vit seule dans une impasse, est agressée un matin de septembre ; son fils la retrouve dans son lit l’après-midi, couverte de bleus dus aux coups de marteau. Elle décède à l’hôpital.

Un suspect disparaît dans la nature

Selon les informations obtenues par Le Parisien, le suspect est un “jeune homme, de corpulence normale, de peau noire, mesurant entre 1,70 m et 1,80 m”. L’ambiance est un temps à la “paranoïa générale” dans la commune de Brétigny-sur-Orge, selon l’élu Steevy Gustave, nouveau député (NFP) de l’Essonne.

La police a veillé, en vain. Les cambriolages ont brusquement cessé à l’automne 2018. Avant que plusieurs tentatives de cambriolages infructueuses, au printemps 2019 puis en décembre 2019, n’alertent à nouveau les enquêteurs. L’homme correspondait aux descriptions mais n’a pas réussi à pénétrer dans les habitations.

L’enquête piétine, les analyses ADN sont vaines, les traces téléphoniques ne donnent rien. En juillet 2024, trois hommes sont placés en garde à vue, sans suite. L’un d’eux aurait acheté à coups de marteau le téléphone portable volé de l’agresseur, mais il n’a pas parlé. « C’est rageant quand on sait qu’ils (les policiers) étaient probablement à une personne de l’agresseur. Ils sont arrivés trop tard », regrette une personne au courant du dossier.