LA LISTE DU MATIN
En ce début d’automne, les chroniqueurs du “Monde” ont sélectionné pour vous quatorze albums, entre évasion d’une adolescente devenue très célèbre, confinement volontaire, faits divers retentissants, effervescence amoureuse et camp nazi réservé aux femmes.
Dans le magazine d’avant-garde japonaise Garô où elle fut l’une des éminentes écrivaines, Murasaki Yamada fit exception en livrant un témoignage intime et langoureux de la vie d’une femme au foyer dans les années 1980. Un exercice d’équilibriste entre une domesticité lourde et un désir de liberté que l’auteure aura elle-même éprouvé.
Disparu en 2009, le mangaka était remarquable bien au-delà des thèmes qu’il aborde : par la modernité d’un trait de plume économique et fluide, mais aussi une mise en scène mêlant des protagonistes parfois sans visage, ou très fugaces, mais particulièrement vifs. P.Cr.
De Murasaki Yamada, traduit du japonais par Sara Correia, Kana, 384 p., 18,50 €.
Le moindre dessin sur la déportation révèle une nuée de questions éthiques. Malsain? Voyeur? Complaisant ? Obscène? Et que dire de la logique de rentabilité du monde de l’édition, qui rend suspect tout projet littéraire autour des camps nazis ? Entouré d’avertissements, Ivan Gros a passé des années à chercher le ton juste.
La proposition est finalement remarquable : le dessinateur l’a adaptée en bande dessinée Chambre d’enfantroman de Valentine Goby (Actes Sud, 2013) sur le camp de femmes de Ravensbrück. Pour ce faire, il a patiemment rassemblé les dessins réalisés par les détenus, puis les a reliés entre eux, utilisant le texte de Valentine Goby comme fil invisible. C’est le tour de force d’Ivan Gros : créer une œuvre parfaitement originale, tout en disparaissant derrière les histoires des autres à chaque page. AL G.
Par Ivan Gros, Actes Sud BD, 400 p., 33,50 €.
Créateur de deux collections mêlant bande dessinée et sciences humaines à La Découverte, Sylvain Venayre sait ce que la bande dessinée peut apporter en termes de partage des connaissances. L’historien et scénariste le démontre avec brio à travers l’évocation d’un fait divers qui eut un fort retentissement en 1907 : l’affaire du Soleilland, du nom d’un ébéniste parisien qui viola et tua une petite fille. Faisant l’objet d’une couverture journalistique sans précédent, l’affaire avait ému l’opinion publique alors même que le gouvernement Clemenceau entendait abolir la peine de mort – un projet qui a échoué sous l’effet d’un référendum organisé par le quotidien. Le petit parisien.
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