« Si on ne le récupère pas, on aura une carotte », à la mort de Raiola, les racketteurs de Pogba voulaient devenir son agent

À la mort de Mino Raiola, des amis proches de Paul Pogba, mis en examen pour enlèvement et tentative d’extorsion, ont imaginé devenir l’agent du joueur.

Parmi les six individus mis en examen dans l’affaire d’enlèvement et de tentative d’extorsion en bande organisée visant Paul Pogba, deux d’entre eux imaginaient devenir l’agent du footballeur à la mort de Mino Raiola. C’est ce que révèle un extrait d’un documentaire de L’Équipe, diffusé jeudi 13 juin.

Le 30 avril 2022, Mino Raiola, agent historique de Paul Pogba, décède à Milan. L’avocate Rafaela Pimenta, qui travaillait déjà avec lui, lui succéda ensuite. Mais ce lieu privilégié, Mamadou M. et Adama C., deux amis d’enfance du joueur, le convoitaient.

« Si on ne le récupère pas, on va avoir une carotte », écrivait Mamadou M. le soir de la mort de Mino Raiola. Avec l’espoir que Paul Pogba cède et leur permet donc d’être un interlocuteur direct de présidents de clubs comme Nasser Al-Khelaïfi (Paris Saint-Germain) et Florentino Pérez (Real Madrid).

Enquête terminée

Dans cette affaire révélée en août 2022, la juge d’instruction chargée de l’enquête a achevé ses investigations fin mai, comme le rapporte l’AFP. Il appartient désormais au parquet de faire valoir ses réquisitoires pour les six individus mis en examen, dont l’un est toujours en détention provisoire. Les suspects sont tous proches de Paul Pogba, dont son frère aîné, Mathias.

Le 19 mars 2022, le joueur, suspendu depuis quatre ans pour dopage, a été kidnappé et braqué en banlieue parisienne par deux hommes non identifiés qui lui ont réclamé 13 millions d’euros. Trois amis d’enfance et deux vieilles connaissances du quartier où a grandi le Pogba, à Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne), sont présents. Ils ont été mis en examen à Paris pour extorsion avec arme et enlèvement en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs. Tous nient, affirmant être également « victimes » des braqueurs et avoir été agressés parce que Paul Pogba refusait de payer. Mathias Pogba est de son côté soupçonné d’avoir apporté une « aide active » pour convaincre son frère de payer les braqueurs.

En janvier dernier, Mathias Pogba avait déclaré au juge d’instruction qu’il espérait « revoir Paul le plus rapidement possible » et ne croyait plus à la version des autres mis en examen. Ce revirement s’est produit lorsque le juge l’a confronté à de nouveaux éléments recueillis par les enquêteurs et révélés en avril par l’AFP. Parmi ces éléments, les échanges téléphoniques ont accru les soupçons envers au moins deux suspects : ces amis d’enfance, Adama C. et Mamadou M., qui auraient « organisé » la nuit fatidique.