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Silence de cathédrale, supplice de la photo officielle… Dans les coulisses de l’incroyable défaite de l’OL face à l’OM

Le 124e duel entre l’OM et l’OL, qui s’est soldé par une incroyable victoire marseillaise dans les ultimes instants, laisse déjà des traces sur les joues des Lyonnais. La capacité de réaction du groupe, joueurs comme staff, sera scrutée dans un contexte qui rappelle furieusement le cru 2023-2024.

Un OL-OM sème très souvent les graines de la suite de la saison : ce fut le cas dans les heures « d’après » le 4 février où l’OL, vainqueur de justesse (1-0) dans une période difficile, avait entamé une série de 13 matches dont 10 victoires. Le début d’une remontée fantastique conclue en mai par une belle 6e place synonyme d’Europe.

Que va-t-il advenir de l’incroyable débâcle de l’OL ce dimanche face à son rival marseillais (2-3), pourtant réduit à 10 dès la 5e minute ? Les attitudes lyonnaises dans les jours et semaines à venir seront particulièrement observées de près pour comprendre de quoi sera faite cette saison 2024-2025.

Les joueurs marqués et assommés

Michael Gerlinger, directeur mondial du football d’Eagle Football, sort des vestiaires la tête basse, juste derrière Matthieu Louis-Jean, le directeur du recrutement, qui le suit d’un regard vide. Le passage furtif de deux dirigeants de l’OL devant la zone mixte où sont installés les journalistes en dit long sur l’ambiance de cet après-match.

C’est un club tout entier qui est marqué par un scénario aussi cruel en ce dimanche 22 septembre 2024 qu’il avait été heureux à maintes reprises lors du « miracle » de la première mi-temps. Dans les vestiaires, les joueurs rivalisent de visages tristes et abattus, quand l’entraîneur Pierre Sage prend la parole pour remobiliser tout le monde. Mais a-t-il été entendu, comme dans les têtes qui rejouent en boucle ces secondes marquantes, à 11 contre 10 qui plus est ?

« C’est forcément inaudible », imagine un proche du staff.

Aucun joueur n’a pris la parole dans le silence de cathédrale du vestiaire. Logiquement, la nuit ne sera pas totalement réparatrice. « Vous pouvez imaginer ce que c’est qu’une nuit après une défaite, alors celle-là », a tout simplement répondu un joueur. Heureusement, la séance de récupération est prévue en fin d’après-midi, juste après la photo officielle où ils devront poser avec le sourire dans le théâtre même – les tribunes et les couloirs du Groupama Stadium – où le match a connu sa pire fin il y a moins de 24 heures.

Défait dans le temps additionnel après avoir mené 11 contre 10, réussi 22 tirs et obtenu (et raté) un penalty, face à un adversaire qui repart habituellement bredouille du Rhône (une seule victoire en 18 matches depuis 2007 jusqu’à ce dimanche soir), l’OL a la gueule de bois en ce lundi matin.

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La libération de Rayan Cherki

Dès la fin du match, Rayan Cherki a eu des mots très durs. « C’est dommage, a-t-il déclaré. Ils sont réduits à dix depuis la 5e minute. Cela fait des années et des années qu’on mène ici et on est en train de reculer. Tout le temps. Encore. Le match avance, on a 3 500 occasions, mais malgré ça, on est en train de reculer. Quand on mène, on va devoir enterrer les équipes qui viennent jouer ici. »

Il « fait du Rayan », commentent en chœur les habitués du groupe avec deux écoles de pensée. La première n’apprécie pas son acidité : « c’est incompréhensible de se disculper comme ça. Personne ne peut comprendre sa réaction. C’est ‘moi, moi, moi’. Avec cette sortie, il se disculpe. C’est une catastrophe ». La seconde, plus calmement, souligne son aspect « sain » : « il dit ce qu’il pense et tout le monde devrait avoir ça en tête pour se rebeller ».

Jordan Veretout passe quelques minutes (de réflexion) plus tard et peaufine son sentiment, plus collectif. « Déçu, frustré, en colère, car on n’a pas le droit de perdre ce match. Quand on joue à 11 contre 10 tout au long du match, et qu’on a la possibilité de mener, il faut savoir tuer le match. C’est dur car en deuxième mi-temps, ils viennent trois fois dans notre camp et ils marquent trois buts. Donc c’est une erreur professionnelle ce soir. »

En conférence de presse, Pierre Sage a remis les choses dans l’ordre. “Je n’ai pas vraiment honte. Je pense que c’est un mot fort, mais on a de bonnes raisons de s’en vouloir, c’est sûr. A l’inverse, je n’ai aucune raison de blâmer les joueurs, car ils ont fait un match correct avec la volonté de gagner. En fait, ce soir, je ne suis pas déçu d’avoir perdu, je suis déçu de ne pas avoir gagné. C’est plutôt ce sentiment qui m’a envahi, à titre personnel.”

Un ascenseur émotionnel inversé pour les supporters

Quelques sifflets déçus, grognements sur les buts encaissés « comme des U15 », plaintes sur le manque de rythme donné par leurs joueurs malgré la supériorité numérique, surtout à partir du moment où l’OL mène, les 53 228 spectateurs ont quitté le stade sans montrer le moindre signe d’agacement. Comme groggy ou détachés. Ou KO.

“J’ai été frappé de plein fouet par le scénario qu’ont vécu les autres équipes tout au long de la deuxième partie de saison dernière”, confie un supporter ultra. Pas de retournement de situation à Brest (4-3 à la 90e+16), ni à Lille (3-4 à la 90e+4) ou plus récemment, contre Strasbourg, le 30 août (1-3 à la 61e et 4-3, 633 secondes plus tard).

La seule manifestation indirecte de mauvaise volonté envers la direction a été une banderole déployée en deuxième mi-temps par le Kop Virage Nord, domicile des Bad Gones, pour rendre hommage à un ancien membre de leur équipe, Anthony Lopes.

“A Gone, ici depuis l’âge de 8 ans, mérite un meilleur traitement. Force à toi Anthony”, peut-on y lire.

Anthony Lopes, désormais numéro 4 dans la hiérarchie, n’a pas manqué de partager la photo sur ses réseaux sociaux, tandis que son ami Baptiste Couilloud, demi de mêlée du Lou, a fait de même en postant une photo personnelle avec un maillot de Lopes parmi les fans. Lucas Perri, dont la fin de match est intrigante, ne l’a peut-être pas vu pendant la partie, mais ce soutien à son ancien concurrent ne passe pas inaperçu tant en interne qu’en externe, l’écho donné par les réseaux sociaux l’amplifiant.

La Ligue Europa comme thérapie

“Heureusement que l’Europe revient…” Cette phrase lâchée par un membre du staff donne la clé et les ingrédients du rebond déjà attendu ce jeudi pour le retour de la Ligue Europa à Lyon, 30 mois après son dernier passage le 14 avril 2022 en quarts de finale de l’épreuve (0-3 et une élimination sèche après un match aller, plutôt réussi, 1-1).

“Une grande équipe ne perd jamais deux fois de suite”, rappelle un historique du club paraphrasant Gérard Houllier, entraîneur entre 2005 et 2007.

Le résultat face aux Grecs, à partir de ce jeudi à 20h45 au Groupama Stadium, en dira long sur la capacité de réaction des leaders du groupe et donnera le ton de ce retour en Europe, dont l’institution n’a jamais fait salle comble. Ne pas changer ses habitudes à ce niveau serait une bonne chose face au 3e du championnat grec, battu également ce week-end (à l’Aris Salonique, 2-1) avant son déplacement en France après un début de saison réussi. Contrairement à l’OL…

Anna

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