BERTRAND GUAY / AFP
Le journaliste et ancien réalisateur de « Marianne » Jean-François Kahn ici en 2012.
MÉDIAS – Pour Jean-François Kahn, c’est un non catégorique. Le co-fondateur de l’hebdomadaire Marianne a partagé son indignation en Le monde ce jeudi 6 juin, alors que son magazine est sur le point d’être racheté par l’homme d’affaires Pierre-Edouard Stérin.
“Je ne peux pas supporter le fait qu’il y ait un acheteur qui, dans tous les domaines, soit exactement le contraire de ce pour quoi nous avons créé le journal”s’insurge celui qui était le directeur de Marianne depuis sa création en 1997 jusqu’en 2007. L’octogénaire insiste : « Marianne ne peut pas devenir la propriété d’un personnage ultralibéral en matière économique, qui n’est pas laïc, et qui n’est pas patriote, car il est toujours en exil fiscal en Belgique. »
Et même si des désaccords existent déjà avec Natacha Polony, directrice de la rédaction, notamment « sur le souverainisme et le protectionnisme », Jean-François Kahn estime que « ce journal n’avait pas rompu avec ses fondamentaux jusqu’à présent”.
Le président du CMI France Denis Olivennes, propriétaire de l’hebdomadaire, a confirmé fin avril que son propriétaire Daniel Kretinsky souhaitait en céder le contrôle. Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que la ligne « souverainiste radical » défendu par Natacha Polony ne convenait pas au milliardaire tchèque pro-européen.
Très vite, le nom du groupe Otium de Pierre-Edouard Stérin apparaît dans la course au rachat. Libéral et catholique, l’homme d’affaires a bâti son succès sur la société de coffrets cadeaux Smartbox, puis a investi dans le site de réservation de restaurants La Fourchette. Il a fondé Otium Capital en 2009.
Kahn prêt à ” aller au tribunal “
CMI France et Otium Capital sont actuellement en négociations exclusives pour Marianne. Cependant, comme le rappelle Le monde, Pierre-Edouard Stérin a financé plusieurs médias classés à droite voire à l’extrême droite : Le crayon, à qui Emmanuel Macron a accordé une interview mardi 4 juin, le site Factuel ou le mensuel L’incorrect.
« Financer un journal vichy-maurrasien montre bien qu’il a des convictions très profondément ancrées (…). Je refuse que mon nom, encore lié à Marianneêtre associé à M. Stérin alors que je suis très inquiet de la montée de l’extrême droite »ajoute Jean-François Kahn, qui dit « prêt à aller au tribunal » pour protester contre cette prise de contrôle.
Comme Jean-François Kahn, Maurice Szafran, également co-fondateur de Marianne, avait mis en garde contre la vente du magazine au magnat. S’adressant à Denis Olivennes fin avril, rapporte Le monde, il aurait déclaré : « Si Kretinsky vend Marianne un gars comme Stérin prend des seaux de boue. » Et j’aurais ajouté refuser de voir « tombe entre les mains de quelqu’un d’extrême droite ».
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Le journaliste et ancien réalisateur de « Marianne » Jean-François Kahn ici en 2012.
MÉDIAS – Pour Jean-François Kahn, c’est un non catégorique. Le co-fondateur de l’hebdomadaire Marianne a partagé son indignation en Le monde ce jeudi 6 juin, alors que son magazine est sur le point d’être racheté par l’homme d’affaires Pierre-Edouard Stérin.
“Je ne peux pas supporter le fait qu’il y ait un acheteur qui, dans tous les domaines, soit exactement le contraire de ce pour quoi nous avons créé le journal”s’insurge celui qui était le directeur de Marianne depuis sa création en 1997 jusqu’en 2007. L’octogénaire insiste : « Marianne ne peut pas devenir la propriété d’un personnage ultralibéral en matière économique, qui n’est pas laïc, et qui n’est pas patriote, car il est toujours en exil fiscal en Belgique. »
Et même si des désaccords existent déjà avec Natacha Polony, directrice de la rédaction, notamment « sur le souverainisme et le protectionnisme », Jean-François Kahn estime que « ce journal n’avait pas rompu avec ses fondamentaux jusqu’à présent”.
Le président du CMI France Denis Olivennes, propriétaire de l’hebdomadaire, a confirmé fin avril que son propriétaire Daniel Kretinsky souhaitait en céder le contrôle. Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que la ligne « souverainiste radical » défendu par Natacha Polony ne convenait pas au milliardaire tchèque pro-européen.
Très vite, le nom du groupe Otium de Pierre-Edouard Stérin apparaît dans la course au rachat. Libéral et catholique, l’homme d’affaires a bâti son succès sur la société de coffrets cadeaux Smartbox, puis a investi dans le site de réservation de restaurants La Fourchette. Il a fondé Otium Capital en 2009.
Kahn prêt à ” aller au tribunal “
CMI France et Otium Capital sont actuellement en négociations exclusives pour Marianne. Cependant, comme le rappelle Le monde, Pierre-Edouard Stérin a financé plusieurs médias classés à droite voire à l’extrême droite : Le crayon, à qui Emmanuel Macron a accordé une interview mardi 4 juin, le site Factuel ou le mensuel L’incorrect.
« Financer un journal vichy-maurrasien montre bien qu’il a des convictions très profondément ancrées (…). Je refuse que mon nom, encore lié à Marianneêtre associé à M. Stérin alors que je suis très inquiet de la montée de l’extrême droite »ajoute Jean-François Kahn, qui dit « prêt à aller au tribunal » pour protester contre cette prise de contrôle.
Comme Jean-François Kahn, Maurice Szafran, également co-fondateur de Marianne, avait mis en garde contre la vente du magazine au magnat. S’adressant à Denis Olivennes fin avril, rapporte Le monde, il aurait déclaré : « Si Kretinsky vend Marianne un gars comme Stérin prend des seaux de boue. » Et j’aurais ajouté refuser de voir « tombe entre les mains de quelqu’un d’extrême droite ».
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