Laurent Berger reprendra-t-il son bâton pour diriger le peuple de gauche aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet ? L’hypothèse a fait irruption depuis que Raphaël Glucksmann, qui conduisait la liste PS-Place publique aux élections européennes, a proposé lundi son nom comme Premier ministre aux 20 Heures de France 2.
“Une figure de la société civile capable d’apaisement, qui est l’antithèse de l’actuel président, qui ne jouera pas avec les institutions, qui réconciliera les Français, qui portera un projet de justice sociale et d’écologie”, a développé celui-ci. qui a obtenu 13,83% des voix concernant l’ancien secrétaire général de la CFDT.
“Je pense que c’est une initiative individuelle”, a immédiatement réagi Manuel Bompard, des Insoumis sur BFMTV. Toutefois, Raphaël Glucksmann n’est pas le seul à avoir pensé à l’ancien dirigeant syndical pour jouer un rôle dans ces élections législatives. « Son téléphone chauffe depuis dimanche soir », confie un membre de son entourage. Il a reçu de nombreux appels de responsables ou de personnalités politiques de gauche. »
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Douze mois après avoir quitté la tête de la CFDT, qu’il a dirigée pendant onze ans, Laurent Berger reste populaire. Celui d’un leader réformateur, qui a mené son syndicat à la première place dans le privé, avant de s’opposer avec ténacité à la dernière réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, avec qui les relations sont glaciales.
Son engagement lui a également valu d’être courtisé par le monde politique lors de son départ de la direction de la CFDT, le 21 juin 2023. Mais il a exprimé à plusieurs reprises son refus de se lancer dans l’arène politique. Il a également rejoint en septembre le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, où il a depuis construit l’Institut mutualiste pour l’environnement et la solidarité.
« Je suis concentré sur ma nouvelle mission au Crédit Mutuel, enthousiaste comme un enfant », confiait-il en septembre 2023. Cet organisme a été créé par le groupe bancaire pour financer et accompagner la transformation écologique de la banque et de ses clients. “Je peux comprendre qu’il y ait des questions mais je ne les comprends pas : l’entreprise est le champ d’action d’un syndicaliste, donc j’ai eu envie de revenir dans l’entreprise”, a-t-il encore confié. La nouvelle situation politique pourrait-elle le faire changer d’avis ? « C’est à lui de répondre mais il a toujours dit qu’il ne se lancerait pas en politique », nous fait remarquer Marylise Léon, qui lui a succédé à la tête de la CFDT. Contacté, Laurent Berger n’a pas répondu à nos demandes.