Alors que la session parlementaire approche, Sophia Chikirou avait rendez-vous avec les juges d’instruction, comme l’a indiqué Le mondeMardi 24 septembre. A l’issue de son audition, la députée parisienne, réélue au premier tour fin juin, pourrait se voir notifier une mis en examen pour « escroquerie aggravée » dans l’affaire des comptes de campagne 2017 de La France Insoumise.
La justice lui reproche principalement d’avoir facturé, via sa société Mediascop, des prestations avec des marges bien supérieures à celles des autres professionnels du secteur. Or, toute facture supérieure au prix du marché est illégale, car les prestations fournies dans le cadre des campagnes font l’objet d’un remboursement par l’Etat, parfois modulé suite au contrôle de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Des faits qu’elle conteste fermement.
L’élu « insoumis » avait déjà été convoqué pour mise en examen en août 2022, mais la réunion avait été reportée par la défense pour des raisons de calendrier : Mmoi Chikirou venait d’être élue députée de Paris pour la première fois. A moins qu’elle ne demande la levée de son immunité parlementaire, la justice ne pouvait pas la contraindre à assister à ces réunions.
Faire payer – au prix le plus élevé du marché – le travail de bénévoles ou d’employés peu rémunérés est depuis longtemps une pratique utilisée par les partis de gauche pour se financer en l’absence de grands donateurs. Le remboursement par l’État de ces services servait à remplir une caisse noire en prévision d’une élection à venir.
Exception
Lors de la campagne de 2017, Mediascop, deuxième prestataire de campagne avec 1,16 million d’euros facturés, faisait figure d’exception parmi les prestataires des “insoumis”. Selon un expert-comptable mandaté par la justice, Sophia Chikirou s’est versée, en plus de sa rémunération de directrice de Mediascop, la quasi-totalité des bénéfices de cette campagne en bonus et dividendes, soit 64 000 € de dividendes bruts sur les 76 000 € de bénéfices générés par sa société en 2016 et 65 000 € au titre de l’année 2017.
Cette exception peut-elle s’expliquer par les multiples rôles de Sophia Chikirou durant cette campagne ? La « rebelle » était à la fois la patronne du prestataire Mediascop, mais aussi la directrice de la communication de la campagne – et donc une cliente de sa société – et très proche du chef des « rebelles », Jean-Luc Mélenchon. Leur relation amoureuse intermittente – connue des responsables du parti depuis 2011 – était inconnue du grand public jusqu’au 16 octobre 2018, date à laquelle les enquêteurs venus perquisitionner à l’aube le domicile de Jean-Luc Mélenchon l’y ont retrouvée.
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Alors que la session parlementaire approche, Sophia Chikirou avait rendez-vous avec les juges d’instruction, comme l’a indiqué Le mondeMardi 24 septembre. A l’issue de son audition, la députée parisienne, réélue au premier tour fin juin, pourrait se voir notifier une mis en examen pour « escroquerie aggravée » dans l’affaire des comptes de campagne 2017 de La France Insoumise.
La justice lui reproche principalement d’avoir facturé, via sa société Mediascop, des prestations avec des marges bien supérieures à celles des autres professionnels du secteur. Or, toute facture supérieure au prix du marché est illégale, car les prestations fournies dans le cadre des campagnes font l’objet d’un remboursement par l’Etat, parfois modulé suite au contrôle de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Des faits qu’elle conteste fermement.
L’élu « insoumis » avait déjà été convoqué pour mise en examen en août 2022, mais la réunion avait été reportée par la défense pour des raisons de calendrier : Mmoi Chikirou venait d’être élue députée de Paris pour la première fois. A moins qu’elle ne demande la levée de son immunité parlementaire, la justice ne pouvait pas la contraindre à assister à ces réunions.
Faire payer – au prix le plus élevé du marché – le travail de bénévoles ou d’employés peu rémunérés est depuis longtemps une pratique utilisée par les partis de gauche pour se financer en l’absence de grands donateurs. Le remboursement par l’État de ces services servait à remplir une caisse noire en prévision d’une élection à venir.
Exception
Lors de la campagne de 2017, Mediascop, deuxième prestataire de campagne avec 1,16 million d’euros facturés, faisait figure d’exception parmi les prestataires des “insoumis”. Selon un expert-comptable mandaté par la justice, Sophia Chikirou s’est versée, en plus de sa rémunération de directrice de Mediascop, la quasi-totalité des bénéfices de cette campagne en bonus et dividendes, soit 64 000 € de dividendes bruts sur les 76 000 € de bénéfices générés par sa société en 2016 et 65 000 € au titre de l’année 2017.
Cette exception peut-elle s’expliquer par les multiples rôles de Sophia Chikirou durant cette campagne ? La « rebelle » était à la fois la patronne du prestataire Mediascop, mais aussi la directrice de la communication de la campagne – et donc une cliente de sa société – et très proche du chef des « rebelles », Jean-Luc Mélenchon. Leur relation amoureuse intermittente – connue des responsables du parti depuis 2011 – était inconnue du grand public jusqu’au 16 octobre 2018, date à laquelle les enquêteurs venus perquisitionner à l’aube le domicile de Jean-Luc Mélenchon l’y ont retrouvée.
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