Ça y est, la flamme olympique a quitté Athènes samedi 27 avril et arrivera à Marseille le 8 mai. Si la flamme a bien été allumée à Olympie le 16 avril, le fameux relais de la flamme olympique ne vient pas des Jeux grecs antiques.
Ce sont les nazis qui ont lancé cette fameuse tradition. Deux ans avant l’ouverture des Jeux olympiques de Berlin, en 1936, Carl Diem, secrétaire général du comité d’organisation des Jeux de la 11e Olympiade, proposa d’instaurer ce relais de la flamme olympique. Cette tradition se perpétue depuis plus de 70 ans.
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Depuis 2008, et suite à de nombreuses manifestations rencontrées lors de son trajet entre Olympie et Pékin, la flamme ne voyage plus qu’en Grèce, dans un premier temps, puis dans le pays organisateur.
Mais avant même les vicissitudes de la flamme des Jeux en Chine, les relais de la flamme olympique étaient marqués par quelques ratés ou autres faits marquants insolites… Faux relais, envoyés sous l’eau, dans l’espace, voire sur le toit du monde : le La flamme olympique en a vu de toutes les couleurs.
Barry Larkin n’a pas accepté cet héritage nazi. Ce jeune étudiant vétérinaire de Melbourne n’est pas du tout reconnu pour ses performances sportives mais plutôt pour son canular réalisé lors du parcours de la flamme olympique dans les rues de Sydney, quelques jours avant son arrivée à Melbourne pour les Jeux olympiques. 1956. Avec l’aide d’un ami qui connaissait l’organisateur du relais, Barry Larkin avait préparé son coup : fabriquer une fausse torche et courir à travers la foule en se faisant passer pour le porteur officiel du flambeau.
Avec un pied de chaise peint en argent, incrusté dans une boîte de pudding aux fruits secs, et des sous-vêtements imbibés d’un produit hautement inflammable, le jeune Australien ne s’attendait pas à ce que sa farce fonctionne à ce point. Car Barry Larkin a même eu droit aux acclamations de la foule, avant d’être escorté par la police jusqu’au maire de la ville, Pat Hills. Ce dernier brandit d’ailleurs le faux flambeau devant la foule. Et alors qu’il commençait son discours, un de ses conseillers lui murmura à l’oreille : «Ce n’est pas la torche !“
En effet, alors que Barry Larkin était parti depuis un moment, le véritable porteur de la flamme olympique est arrivé quinze minutes plus tard.
La séquence a horrifié plus de deux milliards de téléspectateurs. En direct, et alors que les images sont diffusées en mondovision, l’allumage de la flamme olympique prend une tournure inattendue le 17 septembre 1988 au stade olympique de Séoul. Plusieurs colombes blanches, qui devaient être lâchées au moment de l’allumage du feu comme le veut la tradition, ont été brûlées alors qu’elles étaient encore tranquillement perchées sur les bords de la vasque olympique.
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Les organisateurs ont fait comme si de rien n’était, poursuivant la cérémonie normalement, et le producteur du signal de télévision international a attendu plusieurs longues secondes avant de passer à un plan large du stade. Depuis cette malheureuse séquence, le lâcher des colombes lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques s’effectue après l’allumage de la flamme olympique.
Les Australiens sont souvent connus pour être originaux. Ils ont également envoyé un message très fort lorsque Cathy Freeman, la première personne autochtone de l’histoire à participer aux Jeux olympiques, a été nommée dernière porteuse du flambeau olympique. Quelques jours auparavant, les organisateurs avaient plongé le flambeau au fond de l’océan pour visiter la Grande Barrière de Corail.
L’image, visiblement très connue, a immédiatement fait le tour du monde. On peut y voir la biologiste et plongeuse australienne Wendy Craig-Duncan brandir la flamme olympique des Jeux olympiques de Sydney sous l’eau bleu marine. Quatre scientifiques ont ainsi trouvé le moyen de laisser la flamme active dans l’océan où elle brûle à plus de 2 000°C pendant près de trois minutes.
C’est la dernière fois que la flamme quitte Olympie pour rejoindre la ville organisatrice des Jeux. Une décision prise par la commission exécutive du CIO en mars 2009 en raison d’incidents survenus lors du voyage de la flamme à travers le monde. Si depuis 1936, son parcours est régulièrement perturbé par des manifestations en tout genre, cette année 2008 est unique par l’ampleur des contestations. Les Chinois avaient organisé un voyage extraordinaire de plus de 137 000 kilomètres, traversant pas moins de 23 pays sur cinq continents.
Avant d’atterrir définitivement à Pékin, la torche est envoyée pour gravir l’Everest (voir vidéo d’actualité du 8 mai, à partir de 1’20”). Pour gravir la plus haute montagne de la planète, de grands moyens sont déployés par la Chine. Une deuxième flamme olympique a même été allumée et c’est le 8 mai 2008 que cette dernière, spécialement conçue pour résister à des températures extrêmement basses, a atteint le Toit du monde, à 8 848 mètres d’altitude. Et, pour le symbole envoyé par le gouvernement chinois, c’est un Tibétain qui porte la flamme jusqu’au sommet…
Si le parcours de la flamme olympique est désormais « limité » au pays organisateur, la Russie n’est pas du genre à faire comme tout le monde. La taille XXL du pays a permis à Vladimir Poutine et à son comité d’organisation de concocter un gigantesque parcours de 65 000 kilomètres, visitant les 83 régions de la Fédération de Russie. Tout a été conçu pour que presque tous les Russes profitent de cette célébration, en faisant en sorte que 90 % des 145 millions d’habitants soient à moins d’une heure du passage de la flamme. Cela n’a pas évité des ratés dès le premier jour de son passage, à Moscou, aux abords du Kremlin.
Le 7 octobre 2013, quelques minutes après une cérémonie sur la Place Rouge, le deuxième relayeur, Chavarch Karapetian, voit la flamme s’éteindre progressivement alors qu’il court au ralenti dans les rues de Moscou. L’ancienne légende de la nage avec palmes est obligée de demander de l’aide à un agent de sécurité, obligé de rallumer la torche avec un briquet ordinaire. Durant ces premiers jours de relais, la torche est éteinte puis rallumée plusieurs fois.
Un mois plus tard, les Russes étaient les premiers à envoyer la flamme olympique dans l’espace. Partie le 7 novembre à bord d’un Soyouz, la torche a passé quelques heures dans la Station spatiale internationale (ISS). Elle revient sur la terre ferme le 11 novembre et reprend sa route vers Sotchi.
Jusque-là, le relais de la flamme olympique se déroulait sans encombre à travers le Brésil où les cinq régions étaient visitées au cours d’un copieux parcours de près de 35 000 kilomètres. Jusqu’à ce lundi 20 juin 2016, où la fête est gâchée. Un jaguar, roi de l’Amazonie en voie de disparition et plus grand félin des Amériques, a été tué par balle par les autorités après avoir attaqué un vétérinaire qui tentait de l’endormir avec des tranquillisants.
Quelques heures plus tôt, le félin baptisé « Juma » avait été exhibé lors du passage de la flamme olympique, à Manaus, dans le nord du pays. C’est lorsque les militaires ont voulu déplacer le jaguar d’un enclos à un autre dans le zoo militaire que celui-ci a tenté de s’échapper et n’a jamais pu être maîtrisé. “Nous avons commis une erreur en permettant que la flamme olympique, symbole de paix et d’unité entre les peuples, soit déployée aux côtés d’un animal sauvage attaché.“, a réagi le comité d’organisation de Rio 2016 auprès de l’AFP.
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