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Spectacle de l’école de danse de l’Opéra de Paris : un moment suspendu sur « Un ballo » de Jiří Kylián

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C’est une période de l’année très attendue par les amateurs de ballet. Pour trois représentations, la scène du Palais Garnier appartient au les étudiants duécole de danse de l’Opéra de Paris. L’occasion de découvrir de près les talents qui germent dans cette école d’excellence, d’où sont issus 90 % des danseurs de la compagnie parisienne. Actu Paris a assisté à la première représentation, samedi 13 avril 2024.

Cette année, les futurs professionnels, issus principalement des dernières années de formation, ont interprété trois œuvres clés du répertoire scolaire, le tout sur des musiques de compositeurs français : en plus de l’agréable morceau Les forains de Roland Petit, et le challenger Suite en blanc par Serge Lifar, la soirée a été marquée par un moment suspenduproposés par des artistes déjà aguerris sur le magnifique Un ballon de Jiří Kylián.

Derrière « The Fairgrounds », une histoire bien racontée

La soirée s’ouvre avec Les forains. Ballet de la jeunesse de Roland Petit (né il y a cent ans) créé pour le Théâtre des Champs Élysées en 1945 sur une musique d’Henri Sauguet – dont le thème fut ensuite repris par Édith Piaf dans sa chanson Le chemin forain -, on retrouve déjà le goût du chorégraphe pour les fils narratifs forts, racontés par des personnages aux identités travaillées, comme, plus tard, son Le jeune homme et la mort, Carmen ou notre Dame de Paris. Il a été écrit spécialement pour les jeunes danseurs.

Le ballet Les forains propose une multitude de petits rôles solistes aux élèves de l’école de danse. (©Svetlana Loboff / Opéra national de Paris)

Il est vrai que l’histoire de cette petite troupe d’acrobates fatigués, faisant rouler leur théâtre ambulant de ville en ville, contient tous les éléments pour mettre en valeur des individualités déjà affirmées. De l’ombre à la lumière, on suit l’installation d’un camp, d’une scène, puis la représentation, jusqu’au démontage du rideau et au retour sur la route, le chapeau à peine plus rempli de pièces qu’à l’arrivée.

Un clown triste la nuit, facétieux sous les projecteurs, joué avec humour par Carlo Zacone ; un prestidigitateur dans la peau duquel Martin Paul affiche aplomb et maturité dans des mouvements affinés jusqu’au bout ; « une petite fille » sur pointes interprétée par Lalie Joseph-Singamalum dont le numéro, perché sur une chaise, est adorable et plein d’assurance ; et le passage trop court de l’acrobate, où Marcos Silva Sousa, danseur débordant d’énergie, livre une performance pleine de promesses. On ne peut pas citer tous les artistes, mais ils ont tous joué leur rôle à merveille.

« Un bal », un moment de grâce

Un ballon, qui suit, est un régal pour les oreilles et les yeux. Sur le Tombeau de Couperin Alors Pavane d’une infante décédée de Maurice Ravelcette pièce de 1991 a également été créée pour la troupe junior du Nederlands Dans Theater, a expliqué Jiří Kylián.

Les élèves ont maîtrisé « Un ballo » avec brio. (©Svetlana Loboff / Opéra national de Paris-)

Si le thème de la mort du deuil est en arrière-plan, il n’y a rien de funèbre dans cette partition dansée. La simplicité qui règne sur la scène est vraiment belle : un lit de bougies flottant au ras du sol s’élève à mi-hauteur, éclairant faiblement des couples sobrement parés de noir, surgissant l’un après l’autre du fond de la scène.

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On est impressionné de découvrir, au fil de trois duos, puis un dernier pas de deux porté à l’unisson par cinq couples, des danseurs pleinement accomplis et investi, dont la musicalité et le partenariat maîtrisé épousent à merveille le vocabulaire ciselé, virtuose et transcendantal de Jiří Kylián, qui parle de son ballet comme « d’une œuvre très simple, mais très difficile à danser ».

Les passages au sol sont magnifiques, les corps engagés dans de superbes accélérations et accentuations. Soudain, en toute retenue, la file de danseurs défile comme au ralenti dans une succession d’attitudes, face au public. Les corps flottent ou se plient, se plient ou se brisent, dans une alternance mouvante entre terre et ciel. Dans cet ensemble de haut vol, on note particulièrement Manon Baranger et Nael Dimbas, vifs et aériens, ainsi que Natalie Henry et Ilyane Bel-Lahsen, précis, musicaux, excellents.

« Suite en blanc », un formidable exercice de style « école française »

Enfin, quoi de plus bel exercice de style « école française » que Suite en blanc, de Serge Lifar ? Créé en 1943 sur des extraits de Namouna d’Edouard Lalo, ce ballet a été imaginé pour mettre en valeur la virtuosité des danseurs de l’Opéra de Paris, tout en proposant une chorégraphie néoclassique innovante pour l’époque.

Un défi technique relevé par les danseurs en fin de formation. (©Svetlana Loboff / Opéra national de Paris)

C’est sur ce ballet parsemé depièges techniques formidable que l’on perçoive le chemin qui reste encore à parcourir pour ces artistes encore en formation. Néanmoins, l’ensemble est en très bonne forme, et le public ne recule pas devant son plaisir, saluant par une forte exclamation l’ouverture du rideau sur la scène d’introduction. Nous découvrons le 36 danseurstous vêtus de blanc, prenant diverses pauses, face à la pièce, formant ensemble un dessin au raffinement travaillé.

Le ballet est un succession de variantes mettant en avant différentes formations : solos, pas de deux, trios, pas de cinq, le tout encadré par un corps de ballet très constitué.

On notera particulièrement la prestation hautaine d’Ève Belguet, dont l’adage avec Milo Mills est un beau moment de danse. Ses longues arabesques penchées, tenues en équilibre, son jeu de pointes intelligent sont l’œuvre d’un orfèvre. La variation de « La Flûte » qu’elle interprète elle aussi avec beaucoup de style est une réussite. L’assurance ensoleillée d’Anaïs Morin-Choukrin dans le tableau de « La Siesta » qui ouvre le ballet, la géniale « Sérénade » de Jasmine Atrous, et les éclairs impeccables de Natalie Henry en finale sont tout aussi mémorables, et signent une soirée définitivement. plein de promesses.

Anna

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