Le nom, sous forme d’injonction, choisi par le groupe automobile Stellantis pour sa campagne de rappel 530 000 DS3 et Citroën C3 en disent long sur la gravité de la situation : Arrêtez le lecteur.
Retour à l’atelier indispensable
Ces véhicules sont équipés d’airbags Takata, du nom d’un sous-traitant japonais qui a fait faillite en 2017. Airbags défectueux dus à la détérioration, au fil du temps, du gaz propulseur de l’airbag suite à une exposition à des températures élevées. températures élevées ou humidité élevée.
En se déployant lors d’un impact, ces dispositifs de sécurité destinés à sauver des vies peuvent libérer des particules métalliques qui fusionnent à la vitesse d’un projectile sortant du canon d’une arme à feu. Leur remplacement peut donc s’avérer vital.
En réalité, des millions de rappels
Cependant, selon Le Parisien (édition de 7 Juin 2024), qui a interviewé Catherine Bieth, cheffe du Service de surveillance du marché des véhicules et moteurs (SSMVM) rattaché au ministère de la Transition écologique, Stellantis a effectivement programmé le rappel dans le monde du 8.3 millions de véhicules à partir de décembre 2023, dont 1,4 millions en France (6 millions de la marque Opel et 2,3 millions des marques Citroën et DS Automobiles).
Après des tests sur le terrain, « aucune panne n’a été constatée sur les véhicules C4, DS 4 et DS 5, ni sur les véhicules Opel, qui utilisent des références d’airbag différentes », souligne le groupe tout en reconnaissant avoir mis en place « mesures de rappel préventif « .
Au moins quatre décès en France
Cette affaire Takata, qui concerne d’autres constructeurs (Audi, BMW, Cadillac, Dacia, Ford, Honda, Land Rover, Lexus, Mazda, Nissan, Seat, Skoda, Suzuki, Volkswagen et Toyota), a débuté il y a une dizaine d’années.
Depuis, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l’autorité américaine de sécurité routière, a formellement imputé vingt-sept morts et plus de quatre cents blessés à ces airbags défectueux.
En France, ils sont à l’origine du décès d’au moins quatre conducteurs, en outre-mer et en métropole. Le mois dernier, un groupe s’est constitué sur Facebook avec, à ce jour, 2 200 propriétaires de DS3 et C3. L’idée d’une action judiciaire collective a été avancée. « S’il a été lancé, nous n’avons pas été officiellement informés », assure Stellantis.
5% des bénéfices 2023 provisionnés
Pour le groupe automobile issu de la fusion, début 2021, des groupes PSA et FCA (Fiat Chrysler Automobiles), l’impact économique, à ce jour, est énorme.
À 31 ans Décembre 2023, il en avait provisionné 941 millions d’euros, soit plus de 5 % des bénéfices réalisés l’année dernière (18,6 milliards d’euros) pour ses campagnes de garantie et de rappel menées en Europe élargie, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique.
« Le rappel des DS3 et C3 concerne les pays du pourtour méditerranéen, au sud de la ligne Clermont-Ferrand/Lyon pour la France », précise Stellantis.
Plus de 60 000 DS 3 et C3 réparées ou en cours de réparation
Sur les 530 000 véhicules concernés, » plus de 60 ans 000 ont été réparés ou seront réparés avec des rendez-vous prévus dans les prochains jours « . Le groupe de quatorze enseignes affirme également avoir déployé un maximum de véhicules de courtoisie et doublé la capacité de ses centres d’appels.
Et pour conclure : « Aucun risque n’a été identifié pour les autres modèles équipés d’autres composants. Les risques associés aux airbags Takata sont continuellement surveillés et gérés par le biais de rappels de routine. » La routine, ici, a plutôt un côté urgence.