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Les automobilistes n’ont jamais reçu autant de contraventions. Police municipale ou voiture radar aussi surnommée sulfate à PV, rien ne leur échappe, et certains soignants ou personnes handicapées s’estiment victimes d’amendes excessives.
Indépendante depuis 10 ans, Julina Destilice, infirmière libérale dans les Hauts-de-Seine, n’aurait pas imaginé un jour refuser des patients pour cause de stationnement. En principe avec son caducée, elle peut se garer gratuitement sur des places payantes, mais elle les trouve rarement. Il se gare donc parfois sur les espaces de livraison. Régulièrement verbalisée, elle a fini par choisir ses patients, en fonction de leur adresse.
“Je demande aux clients où ils habitent et selon que je les emmène ou non. Une amende de 135 euros pour un soin à 7 euros, ça n’en vaut pas la peine”
Julina Destilice, infirmière libérale dans les Hauts-de-Seine
Dans l’oeil de 20h
Car depuis plusieurs années, il croule sous les amendes. Dans son bureau de Rueil Malmaison, elle en expose plus d’une vingtaine sur son bureau. Elle ne les a même jamais comptés “que ça va me faire pleurer”, dit-elle. L’infirmière considère que c’est injuste et qu’elle Ne vous garez pas mal exprès. Dans En 2022, elle s’est même fait saisir plus de 2 000 euros sur son compte bancaire.
Le système LAPI, un cauchemar pour les automobilistes
Depuis 2018, les amendes sont gérées par les communes qui fixent elles-mêmes le prix des amendes, devenues FPS, forfait post-stationnement. Ils peuvent confier les amendes aux agents municipaux, mais aussi aux entreprises privées qui utilisent des voitures équipées d’un système appelé (LAPI) lecture automatique des plaques d’immatriculation. Mais ces robots roulants avec leurs caméras sur le toit, aussi appelés machines à sulfate PV, ne voient ni le caducée ni les cartes des personnes handicapées.
Un caducée devenu obsolète
A Toulouse, Karen Jeuland l’a vu à ses dépens. Atteinte d’une maladie chronique, avant, grâce à son badge, elle se garait sans souci. Aujourd’hui son macaron ne lui sert plus à rien. Comme beaucoup dans son cas, elle affirme n’avoir pas été prévenue de la nécessité de s’inscrire en mairie. DDepuis le système LAPI, elle accumule aussi les amendes. Elle a même dû emprunter pour les payer et les appels ne lui laissaient que peu d’espoir.
“L’impact est énorme, j’ai commencé à recevoir plusieurs amendes par jour et j’ai dû avancer plus de mille euros”
Karen Jeuland assistante sociale handicap Toulouse (Haute-Garonne)
Dans l’oeil de 20h
Pour les villes qui ont investi dans ces voitures radars, le stationnement est devenu une aubaine.
Selon ces documents que nous avons obtenus, chaque année les bénéfices augmentent :
2,7 millions de revenus en 2021, 3,3 millions en 2023 et près de 6 millions attendus cette année pour la métropole toulousaine. Pour éviter les erreurs, après avoir été numérisées, les plaques des voitures garées sont vérifiées dans une salle de contrôle. Mais de l’aveu d’un officier municipal, certaines professions sont mises à mal.
Avant, quand on était à pied et qu’on voyait une note sur le pare-brise des soignants, on avait la liberté de dire, c’est bon, on te laisse tranquille. Maintenant, ce n’est plus possible.
Un agent anonyme de la ville de ToulouseDans l’oeil de 20h
Contactée, la mairie de Toulouse précise que les agents doivent désactiver le système LAPI à l’approche des lieux handicapés, qu’aucun objectif chiffré n’est demandé aux équipes, le but étant selon elle de mieux partager l’espace public.
PARMI NOS SOURCES :
https://www.budget.gouv.fr/files/uploads/extract/2023/PLR/CAS/PGM/753/FR_2023_PLR_CAS_PGM_753_STRAT.html
Minutes électroniques | ANTAI.gouv.fr
L’échec du forfait post-stationnement : restaurer les droits des usagers