sur 122 projets d’investissement annoncés depuis 2018, combien ont été abandonnés ?

Emmanuel Macron avec le PDG de McCain Foods, Max Koeune, ce lundi.
Gonzalo Fuentes / REUTERS

Depuis la création de ce sommet annuel souhaité par Emmanuel Macron, le suivi des projets s’avère difficile. Beaucoup d’entre eux sont extrêmement stratégique»sans forcément créer de nombreux emplois, selon l’Élysée.

Une édition 2024 “enregistrer”, nous enthousiasme le gouvernement. En sept éditions du sommet « Choisissez la France », jamais autant de projets d’investissements étrangers en France, pour un montant total aussi important, n’ont été annoncés. Ce lundi, avant l’ouverture de l’événement sous les ors du château de Versailles, l’Élysée a dévoilé 56 projets d’investissement, pour un total de 15 milliards d’euros et « la perspective de 10 000 emplois créés ».

Ces cinquante projets s’ajoutent aux 122 annoncés lors des six éditions précédentes de ce rendez-vous annuel dédié à l’attractivité économique de la France, créé à l’initiative du président Emmanuel Macron en 2018. Au total, ceux-ci représentent 31,2 milliards d’euros investis en France par les entreprises étrangères. “C’est l’équivalent de ce que nous avons déjà mis dans France 2030 (le plan d’investissement post-Covid dévoilé en octobre 2021 et doté de 54 milliards d’euros sur cinq ans, NDLR)”a précisé samedi matin le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.

Pour quels résultats concrets ? En réalité, le suivi des projets s’avère difficile. A l’Élysée, on répond simplement que ces projets annoncés depuis 2018 sont « terminé ou en cours ». Tous n’ont pas encore abouti. « Les temporalités peuvent être très différentes d’un projet à l’autre », a souligné un conseiller du palais présidentiel auprès de nos confrères de Parisien . Prendre ProLogium l’année dernière l’investissement de 5,2 milliards d’euros annoncé s’étalera sur plusieurs années.» Bien souvent en effet, les investissements annoncés ne se concrétisent pas du jour au lendemain, mais s’échelonnent sur plusieurs années.

Peu de créations de nouveaux sites

Des investissements qui concernent principalement des extensions de sites déjà existants, selon une compilation de La nouvelle usine . Le magazine n’a dénombré que 27 projets sur 122 – soit un peu moins d’un quart – qui concernent exclusivement l’implantation de nouvelles usines ou de nouveaux centres de recherche et développement. Mais très peu d’abandons sont constatés. La nouvelle usine en a relevé deux, un chiffre confirmé par l’Élysée. En 2018, le groupe américain Del Monte avait annoncé l’implantation d’une usine de découpe de fruits frais dans la Somme, finalement abandonnée. En Normandie, le groupe coréen SPC, dont l’objectif était de produire des pâtisseries, n’a pas non plus donné suite.

En revanche, comme le souligne le magazine, certains des projets annoncés sont déjà opérationnels, notamment dans le numérique. Par exemple, Google a inauguré en février son centre de recherche parisien sur l’intelligence artificielle. De son côté, Snap dispose d’un studio de réalité augmentée au sein de Station F, annoncé en 2021. Le centre d’expertise d’Accenture à Brest compte une centaine de salariés.

Cependant, comme le souligne l’économiste Lucas Chancel dans une chronique récente de Le monde, « le nombre de projets compte moins que les emplois directs ou indirects qu’ils génèrent ». Sauf qu’il est difficile, voire impossible, d’évaluer le nombre de postes créés par les 122 projets d’investissement de « Choisissez la France » depuis 2018. Une chose est sûre : il existe une disproportion entre le volume des investissements et la création d’emplois. Le dernier baromètre d’attractivité d’EY, qui place la France au premier rang européen en 2023 pour la cinquième année consécutive, montre que notre pays reste « devancé par le Royaume-Uni et l’Espagne en nombre d’emplois créés par des projets d’investissements étrangers ».

L’Élysée défend la qualité des emplois créés, s’exprimant dans le cadre de « Choisissez la France » de « des projets extrêmement stratégiques, mais qui impliquent parfois très peu d’emplois ». Par exemple, celui annoncé cette année par le groupe pharmaceutique suisse Novartis, d’un montant de 30 millions d’euros, associé à la création de seulement 25 emplois. Mais « des métiers extrêmement qualifiés, car ce sont des métiers de médecine nucléaire »souligne-t-on à l’Élysée.

Elise

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