Sur le « front énergétique » ukrainien, entre turbines et bombes

L’usine résonne du vrombissement des machines et du grincement des grues qui soulèvent les poutres endommagées et dégagent les débris. Les générateurs sont enfouis sous des tonnes de béton. Pendant ce temps, les soudeurs s’affairent. Et au milieu de toute cette agitation, les turbines survivantes continuent de tourner.

Au-dessus de nos têtes, quatre trous béants percent le toit de l’usine. « Nous travaillons désormais dans une décapotable » glisse un ouvrier.

Il est impossible de savoir exactement combien de fois cette centrale a été attaquée par des bombes russes. DTEK, propriétaire du site et plus grand producteur privé d’électricité ukrainien, ne veut rien révéler. C’est un secret d’État. On saura seulement que les bombardements sont fréquents.

Il fait chaud ce jour-là, l’hiver est encore loin. Mais il finira par arriver, et alors l’Ukraine aura un problème. Un très gros problème.

Coupures de courant fréquentes

Ce n’est pas un hasard si les lieux, les dates et les détails techniques sont présentés ici de manière approximative. Les infrastructures civiles telles que les centrales électriques et les barrages sont des cibles pour l’armée russe, qui les frappe délibérément depuis des mois – et le réseau de distribution d’énergie