La mĂ©tĂ©o, les chutes ou un Ă©vĂ©nement extĂ©rieur improbable… Au dĂ©part de la 107e Ă©dition du Tour d’Italie, samedi 4 mai, Ă Venaria Reale, dans la banlieue de Turin, les adversaires de Tadej Pogacar se retrouvent ailleurs que dans le peloton actuel, puisqu’il est l’immense favori de l’Ă©preuve Ă laquelle il participe pour la première fois. temps.
Dès ce samedi et jusqu’au 26 mai, le Slovène de 25 ans va surtout se mesurer aux seuls coureurs du passĂ© ayant atteint son objectif de 2024 : remporter le Giro et le Tour de France la mĂŞme annĂ©e. Sept grands noms du cyclisme se sont dĂ©jĂ succĂ©dĂ© dans cet enchaĂ®nement qui dĂ©fie les règles de la physiologie: Fausto Coppi (1949 et 1952), Jacques Anquetil (1964), Eddy Merckx (1970, 1972 et 1974), Bernard Hinault (1982 et 1985), Stephen Roche (1987), Miguel Indurain (1992 et 1993) et Marco Pantani, en 1998, l’annĂ©e oĂą le Tour de France subit l’explosion de l’affaire de dopage Festina.
“La route est très longue, c’est un vĂ©ritable dĂ©fi, mais l’objectif est très clair”, a dĂ©clarĂ© Pogacar aux mĂ©dias ces derniers jours. Avec sept victoires (dont Liège-Bastogne-Liègne et les Strade Bianche) en dix courses cette saison, un ratio exceptionnel, Pogacar aborde ce Giro avec un appĂ©tit et une confiance non dissimulĂ©s.
Devenez « le meilleur de tous les temps »
Le leader de l’Ă©quipe UAE Emirates dit vouloir ” cocher “ sur sa liste “tous” les plus grandes courses et aspire Ă devenir rien de moins que « le meilleur de tous les temps ». Cependant, une once de prudence lui est venue en regardant la carte du parcours du Tour d’Italie : « Tant de choses peuvent arriver en trois semaines. Il y aura peut-ĂŞtre moins de stress que sur le Tour de France, mais je m’attends Ă du mauvais temps, des Ă©tapes difficiles et de longues montĂ©es. »
Dès la première Ă©tape (140 kilomètres entre Venaria Reale et Turin), ce samedi, Pogacar pourrait avoir l’opportunitĂ© d’enfiler le maillot rose de leader, grâce Ă un profil accidentĂ© qui correspond Ă son explosivitĂ©. “Ce n’est pas l’objectif principal, il nuance cependant. Il s’agit d’ĂŞtre en rose Ă Rome (26 mai). Au dĂ©but, vous devriez dĂ©jĂ voir comment sont les jambes. Mais si l’opportunitĂ© de gagner une Ă©tape ou de prendre le maillot rose se prĂ©sente, il faut la saisir. »
La fougue de Pogacar, sa tendance Ă vouloir Ă©liminer la concurrence Ă la première occasion, mĂŞme si elle se prĂ©sente Ă une distance dĂ©raisonnable de la ligne d’arrivĂ©e, est le sujet qui interpelle les vĂ©tĂ©rans du peloton. « Le doublĂ© Giro-Tour est très difficile Ă rĂ©aliser, » estime ainsi l’Espagnol Miguel Indurain. Il faut savoir mesurer ses efforts. » « Il faut ĂŞtre parfait pendant 21 jours, 20 ce n’est pas suffisant. Une mauvaise journĂ©e peut tout changer »prĂ©vient Ă©galement l’Italien Vincenzo Nibali, vainqueur du Tour en 2014 et du Giro en 2013 et 2016.
Dans ce contexte de domination sans partage, certains d’entre eux veulent se battre pour les miettes que le jeune Slovène veut leur laisser. L’Australien Ben O’Connor (DĂ©cathlon-AG2R La Mondiale), le Britannique Geraint Thomas (INEOS Grenadiers) et le Français Romain Bardet (DSM) ambitionnent de monter sur le podium final. Deux autres tricolores, Christophe Laporte (Visma-Lease a bike) et Julian Alaphilippe (Soudal-Quick Step), visent une ou plusieurs victoires d’Ă©tape.
Devant leur tĂ©lĂ©vision, le Danois Jonas Vingegaard, le Belge Remco Evenepoel et le Slovène Primoz Roglic, tous victimes de chutes en dĂ©but de saison, croiseront les doigts pour que le succès promis au leader de l’Ă©quipe UAE Emirates soit Ă la hauteur. moins facile que prĂ©vu. S’ils se remettent de leurs diffĂ©rentes fractures, ce seront eux qui tenteront de contrecarrer les projets de doublĂ© de Pogacar lors du prochain Tour de France (29 juin-21 juillet).