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Terrain Veolia occupé par un campement rom près de Nantes

Caravanes roms lors d’un rassemblement évangélique organisé à Nevoy (Loiret), en août 2019.
GUILLAUME SOUVANT / AFP

En février, une quarantaine de personnes ont investi dans une friche industrielle en passe d’être transférée sur la commune de Bignon, au sud de la métropole nantaise. Un projet de plateforme de compostage a dû être suspendu le temps de l’occupation du site.

Le Figaro Nantes

Le territoire est bien vivant, mais le projet de développement est au point mort. A 10 kilomètres au sud de Nantes, dans la petite commune rurale de Bignon, un terrain privé était sur le point de changer de mains lorsque, sans prévenir, un convoi de caravanes s’est arrêté sur place. Une quarantaine de Roms, soit cinq familles, ont investi les lieux et s’y sont installés, après avoir été expulsés d’un des nombreux bidonvilles qui entourent la métropole nantaise. C’était en février. Menée au nez et à la barbe de Veolia, propriétaire du terrain, cette occupation court-circuite également un projet de développement durable de la communauté locale. L’éventuel feu vert de la préfecture de Loire-Atlantique pour la dispersion des caravanes est attendu pour le mois de mai.

“Les Roms ont fait irruption dans la ville juste avant que nous achetions le terrain à Veolia, cela s’est réellement produit en quelques jours”, témoigne pour Le Figaro le maire de Bignon, Loïc Planète (sans étiquette). Les élus des environs ont des projets ambitieux pour cette friche industrielle de 1,6 hectare, située à proximité d’un bois, en retrait de la ville. L’acquisition du terrain auprès de Veolia a été approuvée en septembre dernier par les élus de la communauté de communes de Grand Lieu. “Il s’agissait d’une opération de 150 000 euros qui, à terme, devait aboutir à l’inauguration fin 2025-début 2026”, une plateforme de compostage , précise Bernard Coudriau (UDI), maire de Sainte-Lumine de Coutais et vice-président de la collectivité, chargé des déchets. Au lieu du chantier de construction attendu, le site est cependant devenu le nouveau domicile de familles roms récemment déracinées.

“C’est très compliqué pour eux”

Interrogé par nos confrères de L’Hebdomadaire de Sèvre & Maine les habitants du camp précisent s’être installés au Bignon le 11 février, après avoir été expulsés du bidonville des Sorinières, en périphérie de Nantes. « Nous voulons vivre en paix avec nos enfants, afin qu’ils soient en sécurité » » a raconté un père de famille de 24 ans à nos confrères. Le groupe est soutenu localement par le collectif Romeurope, qui fait le lien entre les familles et la commune. Ce groupe d’associations affirme que les Roms se sont retirés “là où ils pourraient”. “C’est compliqué, très compliqué pour eux” expliquer à Figaro Yannick Voisin, porte-parole du collectif. « Il n’y a pas de poubelles, pas de toilettes et les enfants ne sont toujours pas scolarisés. » constate-t-elle, sans se faire d’illusions sur l’avenir du camp Bignon.

S’il reconnaît que la cohabitation avec les riverains se passe bien, le maire de Bignon regrette le coup d’État des Roms et leur méthode du fait accompli. “ce qui inquiète une partie des habitants”. Ce n’est pas tout. L’élu énumère une série de difficultés provoquées par le petit campement. « Ils font leurs besoins dans les champs environnants, les clôtures des fermes voisines ont été endommagées, sans compter le raccordement incontrôlé à notre réseau électrique et les risques de pollution que pourraient engendrer les carcasses de voitures liées à leur activité de mécanicien. Bref, nous espérons qu’ils ne resteront pas.

La marge de manœuvre des communautés reste cependant limitée compte tenu du caractère privé des terrains occupés. Demandé par Le Figaro, la préfecture de Loire-Atlantique ne s’est pas prononcée à ce sujet. Yannick Voisin mentionne cependant avoir demandé, au nom de Romeurope, l’arrivée de médiateurs sociaux de la préfecture pour épauler les services municipaux de Bignon, peu expérimentés dans la gestion des populations roms, expulsées de commune en commune. Veolia n’a pas encore communiqué. La floraison de la station de compostage attendra.

Anna

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