Entré chez Thales Alenia Space (TAS) en 1996, Guilhem Ganivet, syndicaliste de Force Ouvrière, ne se souvient pas avoir connu un plan de restructuration d’une telle ampleur. « C’est sans précédent et la situation est grave », “C’est un honneur pour nous tous”, se lamente ce technicien, micro en main, devant 700 salariés réunis à l’appel d’une intersyndicale FO, CFE-CGC, CFDT, CGT, sur le terre-plein central à l’entrée de l’usine de Toulouse, mardi 17 septembre. « Ce plan est stupide et incohérent car notre charge de travail est fixée jusqu’à fin 2025. Nous exigeons qu’il soit complètement arrêté et nous ne renoncerons pas. »
Le secrétaire FO du Conseil social et économique (CSE) de Toulouse ne mâche pas ses mots pour décrire le « plan d’adaptation » de la coentreprise détenue par Thales (67%) et Leonardo (33%), spécialisée dans la fabrication de satellites et segments sol. Il prévoit, sur une période allant de 2023 à 2025, la suppression de 1 237 emplois en Europe, dont 980 postes en France.
Le site de Toulouse, siège de la branche française spécialisée dans la fabrication de charges utiles de télécommunications, est particulièrement touché, avec la suppression de 650 emplois sur un total de 2.700 personnes.
A quelques kilomètres de la ville rose, 600 salariés se sont retrouvés sur l’autre site français de TAS, à Cannes (Alpes-Maritimes). Dédiée à l’assemblage, l’intégration et les tests de satellites de télécommunications et d’observation, l’usine perd 330 emplois sur 1.800. « Les personnes concernées par les suppressions d’emplois seront relocalisées au sein du groupe Thales. Il n’y a donc pas de suppression d’emplois. “, déclare la direction de Monde. « L’objectif est que l’entreprise soit rentable et compétitive à moyen terme dans le secteur des télécommunications. »
Cécile Larue n’est pas convaincue. « L’entreprise liquide des compétences », déplore cet ingénieur système venu au rassemblement « pour voir les dégâts. » « Sauf que dans le spatial, les emplois, pour la plupart, sont spécifiques sur des cycles longs. On ne forme pas les gens en quinze jours. »
Sur le marché hautement concurrentiel des satellites de communications géostationnaires civils, les commandes mondiales ralentissent. « Avant, il y avait une vingtaine d’appels d’offres par an. Or, depuis trois ans, il n’y en a plus que dix, pas plus. “, explique l’entreprise pour justifier ce plan. Résultat, en 2022, elle a remporté six appels d’offres, en 2023, aucun et en 2024, un seul.
A cette raison s’ajoutent deux autres, selon le groupe : la nouvelle génération de satellites – numériques -, reconfigurables en orbite, nécessite moins de main d’oeuvre et les difficultés technologiques ont retardé leur développement. Les syndicats relativisent toutefois les choses. « Il ne faut pas mélanger les aspects mais les traiter séparément. “, recommande Fabrice Rialet, délégué central CFE-CGC. « Et surtout, il faut établir une stratégie et une vision dans un marché en croissance ” suggère ce responsable d’appel d’offres et de projet.
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