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Cinéma : La fleur de Buritimanifeste pour les indigènes du Brésil

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P.présenté au dernier Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard, La fleur de Buriti a reçu un prix unique appelé « Prix global ». Une manière de récompenser à la fois le couple de réalisateurs brésiliens – João Salaviza et Renée Nader Messora – et leurs acteurs krahô, issus d’un peuple indigène du Tocantins (au centre du Brésil). Une manière aussi d’exprimer toute l’originalité de ce film.

Séquences documentaires et fiction poétique se conjuguent pour raconter l’histoire de trois personnages : Jotàt, presque adolescente, sa mère, Patpro, et son oncle, chaman. À travers ces trois-là et leurs combats écologiques et politiques – celui de Patpro contre l’administration Bolsonaro, celui du chaman contre les braconniers d’oiseaux exotiques – le traumatisme d’un peuple qui a subi les massacres des colons et les persécutions pendant la dictature et qui se bat aujourd’hui contre des forces écrasantes pour protéger son territoire.

Le contexte semble tragique et, lorsque Patpro se rend à Brasilia pour manifester, la brutalité de la ville et du monde moderne nous frappe. Mais, par sa capacité à appréhender le quotidien dans sa portée métaphysique, La fleur de Buriti respire une formidable énergie vitale. On n’oubliera pas les jeux d’enfants pleins de malice, les esprits qui rôdent dans la forêt, la préparation des rituels et la séquence finale empreinte de grâce. En explorant un autre rapport au monde, auquel les Krahô sont fidèles, le film de João Salaviza et Renée Nader Messora propose également un autre rapport au cinéma, immersif et émouvant. Florence Colombani

“La Fleur de Buriti”de João Salaviza et Renée Nader Messora (Brésil, Portugal), 2 h 5 min, avec Ilda Patpro Krahô, Francisco Hỳjnõ Krahô, Solane Tehtikwỳj Krahô, en salles le 1euh peut.

Essai : L’Histoire… et ses miracles

Ils furent bannis, emprisonnés, discrédités ou, pire, complètement oubliés de leurs contemporains. Au fond d’un trou dont ils ont pourtant fini, tantôt en quelques jours, tantôt après de très longues années de disgrâce, par remonter. Ce sont ces retours historiques spectaculaires, ceux d’Agrippine, de Richelieu, de Napoléon III, de Clemenceau ou de Churchill, que Clémentine Portier-Kaltenbach a demandé à 16 journalistes et historiens de nous raconter.

Quelle bonne idée ! Car ces retournements de situation démontrent tous, quelle que soit l’époque, que l’Histoire a la mémoire courte et que l’on porte bien souvent aux nues, à condition de persévérer, ceux que l’on détestait autrefois. Ainsi Mitterrand, que la fausse attaque contre l’Observatoire aurait dû définitivement disqualifier, se rétablit et devient président vingt-deux ans plus tard ! Ainsi Camilla Parker Bowles, qui fut pendant quinze ans la femme la plus détestée et maltraitée du royaume britannique, est aujourd’hui plus populaire que le prince Harry ! Violaine de Montclos

«Les grandes remontadas de l’histoire»sous la direction de Clémentine Portier-Kaltenbach, Buchet-Chastel, mars 2024, 238 pages, 21,50 euros.

Pocket : un rodéo féministe-existentiel

Las Vegas, 1952. Elvis et Marilyn sont dans les juke-box, la guerre est froide, mais c’est un escroc dans le désert du Nevada. Summer est l’épouse d’Edward, directeur scientifique de la base militaire du NTS. Chaque mois, pendant que les hommes bouffis d’orgueil assistent au lancement d’une nouvelle bombe, elle est aux fourneaux pour que « l’apéritif atomique » soit prêt au moment où les olives des margaritas valsent et les jupes se lèvent. « Il y a toujours quelque chose d’amusant dans l’onde de choc, n’est-ce pas ? » écrit Zoé Brisby. L’Amérique est une puissance nucléaire, Edward, un bon soldat de la nation, et Summer, une épouse parfaite. Jusqu’à l’arrivée sur la base d’une autre bombe, Charlie : libre, rock and roll, talons de douze. Pour Summer, cette rencontre marque la fin de l’ennui et le début du rodéo féministe-existentiel. On se défait les cheveux, on se déboutonne. De Femmes au foyer désespérées – version années 50 – on passe à un Thelma et Louise plein de fraîcheur, majeur et milkshakes à la fraise. Réjouissance. Marine de Tilly

« Mauvaises épouses »de Zoé Brisby, The Pocket Book, février 2024, 384 pages, 8,90 euros.

Roman : Viktor Lazlo dans ses rivières

Elle nous a fait « Crying Rivers » dans les années 1980, mais depuis, le chanteur Viktor Lazlo est devenu actrice, écrivain et a fondé un festival littéraire dans son « pays de rêve », la Martinique. Son dernier roman raconte le destin fascinant d’Olvidia, nourri de l’histoire de son île natale et de l’esclavage féminin, comme les précédents, mais, ici, l’héroïne naît de la découverte par l’auteur d’un dessin de Nicolas-André Monsiau, L’Abolition. de l’esclavage proclamé à la Convention : aux côtés de Danton, Viktor Lazlo aperçoit une vieille femme noire, assise. Et si elle s’appelait Olvidia ? La romancière imagine cette personne anonyme racontant son parcours. Cela commence dans la plantation où est née l’enfant métisse en 1752 et se poursuit avec son « adoption » par sa maîtresse, son viol, son accouchement, puis Vienne, Paris, un voyage d’un demi-siècle qui l’emmène à la Convention. en ce jour de 1794. Inoubliable pour Olvidia qui entrevoit le mot liberté. Même si la bataille pour l’abolition était loin d’être terminée… Valérie Marin La Meslée

“Ce qui est pour toi, le fleuve ne l’emporte pas”de Viktor Lazlo, Robert Laffont, janvier 2024, 240 pages, 18,90 euros.
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Le coin du thriller : les aristos sur le bloc

En Galice, de modestes ouvriers (« effacés ») sont assassinés. L’affaire concerne Lucia Guerrero, une enquêtrice de la guardia civil, que l’on retrouve ici pour le deuxième tome de ses aventures. Mais voici qu’un autre meurtre a lieu, cette fois à Madrid. La victime ? Un milliardaire. Le message laissé sur un mur sur la scène du crime ? « Tuons les riches. » L’affaire devient la priorité numéro un du gouvernement, poussé par un peuple séduit par ce slogan. Tandis qu’un seul enquêteur traque le tueur en série depuis la Galice, toute l’équipe de Lucia, rapatriée à Madrid, s’emploie à sauver les jet-setteurs en danger. L’imagination diabolique de Bernard Minier explose dans ce thriller musclé et rythmé. Elle entraîne dans son sillage les grandes préoccupations de notre époque : lutte des classes, violences sur les réseaux sociaux, haine des femmes. Pour l’auteur, l’angoisse a toujours plusieurs visages, et beaucoup de cordes à son arc. Élise Lépine

« Les Effacés »de Bernard Minier, XO Éditions, avril 2024, 418 pages, 22,90 euros.

Musique : écouter l’étrange

Un « collage sonore spatio-temporel et transgénérationnel », tel est le serment que nous fait ce disque, Un autre monde /// Dans notre monde. Conçue par Jean-François Sanz, Hermione Volt et Laurent Paulré (fondateur du label Contours), cette capsule sonore nous emmène aux frontières de la poésie, de l’occulte et du psychédélisme à travers l’un des mouvements majeurs de la contre-culture des années 1960 : le réalisme fantastique. Nos oreilles goûtent à quelques raretés de la scène psyché française de l’époque (Haira, Guy Skornik, Martin Circus…), entrecoupées d’archives audio de Jacques Bergier, Louis Pauwels… Voilà pour la légende. Du côté des héritiers, on retrouve des inédits de The Limiñanas, Zombie Zombie, The Penelopes et Terrains Vagues, mais aussi des titres de Rubin et le Paradoxe (avec Brigitte Fontaine), Tuxedomoon et Exotourisme. Le « beau bizarre » à son apogée, pour passer l’été à planer.EL

« Un autre monde /// Dans notre monde »multi-artistes, Label Contours, distribution Kuroneko, CD : 13,99 euros.

Et aussi

Cinéma – Retour au noir. Le cinéaste Sam Taylor-Johnson dresse un portrait intime de la chanteuse de « Rehab » à travers la création de son album phare, Retour au noir, sombre et désenchanté. La lente et inexorable descente aux enfers d’Amy Winehouse, interprétée avec brio par Marisa Abela, qui ne se contente pas d’adopter sa coupe de choucroute et son eye-liner. Bouleversant. À l’intérieur.

Série – La scission. Spécialisé en droit de la famille, le cabinet d’avocats Defoe est particulièrement réputé en matière de divorce. A sa tête, l’impitoyable Ruth (Deborah Findlay) n’a pas son pareil lorsqu’il s’agit d’obtenir de merveilleuses pensions pour ses clients. Deux de ses filles (Nicola Walker et Annabel Scholey) travaillent avec elle. Mais cela entraîne des problèmes sentimentaux. Humour cinglant, dialogues acérés et rebondissements palpitants, la série britannique, écrite par Abi Morgan, nous fait vibrer. Saison 3 sur arte.tv.

Festival – Strasbourg, capitale mondiale du livre. Laurent Gaudé, Alberto Manguel, Nancy Huston, Fatou Diome, Kamel Daoud sont parmi ceux qui donneront, entre autres, le coup d’envoi de La Grande Lecture, qui se déroule jusqu’en juin. Le livre sous toutes ses formes devient le roi de Strasbourg, la ville choisie par l’UNESCO comme capitale mondiale de 2024.


Anna

À chaque coup de stylo, créez des histoires captivantes. Découvrez des vérités cachées à la fois. 📝 🔍

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