YOAN VALAT / AFP
Thierry Breton le 21 mai 2024 à l’Élysée.
UNION EUROPEENNE – Un adieu en fanfare. Le commissaire européen Thierry Breton a annoncé, lundi 16 septembre, sa démission de son poste de commissaire européen au Marché intérieur. Son départ intervient dans un contexte de tensions récurrentes avec le président de la Commission.
Dans un message publié sur X, le Français ne cache pas la raison de son départ : Ursula von der Leyen. Alors que le président français Emmanuel Macron avait proposé sa reconduction au sein de la nouvelle législature européenne, « Il y a quelques jours, dans la dernière ligne droite des négociations sur la composition de la future commission, vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles dont vous ne m’avez jamais directement informé », écrit Thierry Breton. « À la lumière de ces derniers développements, je dois conclure que je ne peux plus exercer mes responsabilités au sein de la Commission. »il ajoute.
Thierry Breton reproche à Ursula von der Leyen d’avoir « a offert, en échange, un portefeuille plus conséquent à la France dans la future commission. » « Un autre candidat vous sera désormais proposé »il a écrit.
Thierry Breton est commissaire au Marché intérieur depuis 2019, un portefeuille très large qui inclut le numérique et l’industrie. Il s’est imposé comme une figure de proue de la Commission en s’attaquant aux abus de pouvoir des géants de la technologie.
A l’issue des élections européennes, et alors qu’Ursula von der Leyen est réélue à la présidence de la Commission, Emmanuel Macron a proposé la reconduction du Français à un poste clé au sein de l’UE. Mais le choix du portefeuille revient au président de la Commission… qui n’entretient pas d’excellentes relations avec Thierry Breton.
Les deux hommes sont affiliés à des partis différents : Ursula von der Leyen est membre du PPE, tandis que Thierry Breton est membre de Renew. Leurs relations sont notoirement tendues depuis que ce dernier a mené une révolte au sein de l’exécutif bruxellois au printemps pour contester le style de leadership du président, jugé peu collectif.
Le commissaire français avait publiquement mis en cause l’éthique d’Ursula von der Leyen après la nomination fin janvier d’un envoyé chargé des petites et moyennes entreprises, un poste grassement rémunéré au sein de la Commission.
Le poste avait été attribué à l’eurodéputé allemand du Parti populaire européen Markus Pieper, quelques semaines avant un congrès à Bucarest début mars au cours duquel le PPE apportait son soutien à un second mandat d’Ursula von der Leyen.
La controverse a conduit à un vote de défiance à son encontre du Parlement européen, en pleine campagne pour les élections européennes de juin, et finalement au retrait de Markus Pieper.
Juste avant le vote qui a renouvelé la présidence de la Commission, Thierry Breton avait lui aussi raillé le bilan de celle-ci, dont la candidature avait été soutenue de justesse par le PPE. Ursula von der Leyen est mise en minorité par son propre parti. La vraie question désormais : est-il possible de (re)confier la gestion de l’Europe au PPE pour 5 années supplémentaires, soit 25 années consécutives ? Breton se moqua alors.
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