THierry Breton a-t-il vraiment été poussé vers la sortie ? Près d’une semaine après sa démission brutale, l’ancien commissaire européen au Commerce intérieur est sorti de son silence, dimanche 22 septembre, dans l’émission Questions politiques de France Inter, France Info et Le monde.
Il faut dire que tout s’est passé en l’espace de quelques jours. Alors que les relations entre l’ancien ministre de Jacques Chirac et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’étaient envenimées ces dernières semaines, cette dernière, qui s’apprêtait à finaliser sa nouvelle équipe pour son nouveau mandat de cinq ans, avait lancé un ultimatum à Emmanuel Macron, raconte l’ancien commissaire européen. « Soit c’est Thierry Breton mais avec un portefeuille plus petit, soit c’est quelqu’un d’autre, mais avec un portefeuille plus gros. » Alors que la France avait dans un premier temps indiqué qu’elle soutenait sa candidature, l’ingénieur de 69 ans a finalement décidé de tirer sa révérence, expliquant que « dans ces conditions, (il) n’avait plus (sa) place dans ce collège ».
Une décision qui n’est pas prise à la légère
Si l’annonce de son départ a fait l’effet d’une bombe, Thierry Breton a néanmoins tenu à faire taire les rumeurs et expliqué que sa décision n’avait pas été prise “à la légère”. “Personne n’a eu ma peau, c’est moi qui ai démissionné parce que j’ai senti que je devais le faire”, a-t-il ajouté, précisant : “Si vous estimez que vous n’avez plus les conditions, vous en tirez les conséquences”.
À LIRE AUSSI Démission de Thierry Breton : Emmanuel Macron est-il si faible ? Désormais, c’est l’ancien ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné qui remplacera Thierry Breton dans ses fonctions après la proposition faite par Emmanuel Macron à la présidente de la Commission. Un choix, validé depuis par Ursula von der Leyen, qui a suscité pas mal de critiques dans les rangs de la gauche et du Rassemblement national. L’eurodéputée Manon Aubry a fustigé “un clone” de Thierry Breton, tandis que Thierry Mariani (RN) a dénoncé “l’art de reloger les petits marquis déchus de la Macronie”.