Tourisme : les sociétés de transport interrogées sur leurs tarifs

Le coût du transport est-il un frein à la fréquentation touristique en Corse ? La question revient régulièrement dans le débat public ainsi que dans les conversations de café. Ce mercredi 22 mai 2024 à Bastia, les socioprofessionnels se sont réunis pour l’aborder de front, dans le cadre d’une journée de concertation “Transports extérieurs” organisée conjointement par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse et par l’Union des Métiers et Industries de l’Hôtellerie de Corse (Umih-Corse).

Une journée divisée en deux parties : transport maritime le matin, transport aérien l’après-midi. Autour de la table : des acteurs institutionnels (CCI, Office des Transports, Agence Corse du Tourisme…), des représentants d’entreprises et de tous les secteurs d’activité liés au tourisme.

La table ronde inaugurale, censée servir à exprimer le « ressenti » de chacun, s’est vite transformée en critique à l’égard des opérateurs maritimes. “Aujourd’hui, on ressent un gros problème avec la régularité des correspondances, les annulations de dernière minute, les reports de rotation à 48 heures, déplore Carole Leccia, au nom du Cercle des grandes maisons de Corse. On sait que les gens se détournent de la Corse à cause des transports.”.

Trojani contre-attaque

Les critiques portent encore plus sur la question des prix. « Nous sommes consternés d’entendre les prix payés par certains clients pour venir en Corse, explique l’un des participants. Des prix équivalents à ceux d’un Paris-New York.”

Particulièrement ciblé, Corsica Ferries et son président Pierre Mattei, leaders du transport maritime de personnes. Comme tous les armateurs présents, celui-ci assure tout d’abord avoir revu ses tarifs à la baisse pour cette saison 2024. Mais il ajoute :« Si nous voulons que les entreprises proposent des prix attractifs en basse saison, elles doivent compenser pendant la saison estivale par des prix plus élevés. Dans ce, pasNous aimons les hôteliers. C’est pour cette raison qu’il n’est pas juste de dire que tout le problème réside dans le prix du transport. »

Une question qui suscitera un échange musclé entre Dominique Istria, représentant du secteur des tour opérateurs, et Pascal Trojani, le président de Corsica Linea. La première assure que la différence de compétitivité entre la destination Corse et les autres résulte uniquement du prix du transport : «En matière d’hôtellerie et d’hébergement, les prix ont augmenté en Croatie, au Portugal et en Italie. Ils sont aujourd’hui équivalents à ceux proposés en Corse.”

Une affirmation qui révolte l’armateur : « Nous voyageons aussi et nous voyons les services et les prix proposés ailleurs, rétorque Pascal Trojani. Dire qu’à prestations équivalentes, nous avons les mêmes prix en Corse et en Italie, ce n’est pas possible.”

« Il faudra peut-être réduire les effectifs »

Après la pause déjeuner, c’est au tour du secteur aérien. Un moment désagréable pour Air Corsica et Air France, les compagnies en charge du service public de l’île, les seules à avoir répondu à l’invitation. Parmi les critiques qui leur sont faites : des prix dissuasifs qui peuvent dépasser les 700 euros pour un aller-retour.

Jean-Baptiste Martini, le directeur commercial d’Air Corsica, souligne que ces billets “représentent 0,6% de l’offre de l’entreprise”; Jean-François Viduch, directeur commercial chez Air France, explique que « ces tarifs ne concernent que les vols complets et ne découragent personne de venir en Corse »rien ne fonctionne.

Gilles Simeoni, le président de l’exécutif, leur demande de mettre fin à cette pratique : “Chaque fois qu’un billet à 800 euros est émis, cela donne lieu à 100 posts sur Facebook qui donnent une mauvaise publicité à la destination Corse.”

Mais les recommandations vont plus loin. Aux deux opérateurs qui mettent en avant la complexité de l’équation économique à résoudre pour être compétitif sur un marché plombé par la saisonnalité, le président de l’exécutif apporte un « point de réflexion » : Pour que ces entreprises puissent réaliser des bénéfices, jeNous devons réduire en partie les effectifs et peut-être en partie réduire les rémunérations.”

Les personnes intéressées l’apprécieront sans doute.

Juliette

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