trois policiers blessés après avoir refusé d’obtempérer

Trois policiers, intervenant en renfort pour un refus d’obtempérer, ont été blessés samedi matin près de Mulhouse (Haut-Rhin) par un automobiliste qui a percuté volontairement leur véhicule, a-t-on appris de source policière. Les trois policiers, âgés de 24, 35 et 36 ans, ont été blessés dans la collision frontale survenue vers 6h45 à Kingersheim. Ils ont été transportés à l’hôpital dans une relative urgence, les plus touchés ayant des suspicions de fractures de la jambe et du bassin.

Le conducteur du véhicule qui a percuté les policiers a également été blessé. Agé de 37 ans, il a été transporté à l’hôpital et devrait être placé en garde à vue dès que son état de santé sera jugé compatible.

« Les deux véhicules sont des épaves »

Un peu plus tôt dans la matinée, il avait refusé de s’arrêter pour un contrôle de police, accélérant et prenant la fuite à près de 160 km/heure en pleine ville, selon une source policière. Alertés, d’autres policiers sont intervenus pour soutenir sa poursuite.

Ils se sont retrouvés face au fugitif qui roulait à contresens sur une rampe d’accès à la voie rapide et ont été percutés de plein fouet à près de 100 km/h. « Les deux véhicules sont des épaves, tous les airbags ont explosé »décrit Christophe Berger, du syndicat UNSA police 68, “il aurait pu y avoir des morts”.

Les autres équipes de police arrivées sur les lieux de la collision ont tenté d’arrêter le conducteur qui avait d’abord “rebelle” avant d’être mis sous contrôle par la police, nous apprend une source policière. Selon les premiers éléments de l’enquête, le conducteur roulait sous l’emprise de drogues et d’alcool dans un véhicule non assuré.

Ce Mulhousien est bien connu des services de police pour avoir déjà été interpellé douze fois. Selon nos informations, il a notamment été interpellé en juin 2020 par la police municipale de Mulhouse alors qu’il était au volant d’une voiture à la plaque d’immatriculation illisible. L’alcootest s’est révélé positif et il a reconnu avoir bu deux verres de whisky.

« Actes odieux »

« Depuis plusieurs mois, nous observons des refus d’obtempérer. Cela devient courant. Et il faut appliquer des règles de sécurité avec des effectifs en baisse. Cela pose aujourd’hui de vraies questions quant à la sécurité des fonctionnaires mais aussi de la population.a réagi Christophe Berger de l’UNSA.

De son côté, le représentant zonal du syndicat Un1té, Abdel Nahass, indique Le Figaro « en a plus que marre de ces individus qui tentent délibérément de tuer des policiers, alors que la qualification pénale d’un refus d’obtempérer reste, aujourd’hui, un délit. Il est impératif et urgent, pour l’Un1té, de convoquer une commission parlementaire concernant les refus d’obtempérer et de légiférer enfin pour criminaliser ces actes odieux. La vie des policiers et des citoyens est en jeu.»