trois questions sur la baisse des taux, dont la baisse est plus rapide que prévu

La baisse, annoncée en premier lieu par la Banque de France, s’est accélérée. Les taux moyens ont atteint 3,83% à la mi-avril.

Les taux hypothécaires commencent à baisser. Ils viennent de passer sous la barre des 4%, selon l’Observatoire du crédit à l’habitat publié mardi 16 avril. Le début de l’année 2024 n’a donc plus rien à voir avec 2023. Dans le détail, les taux moyens ont atteint 3,99% au premier trimestre 2024, 3,90% en mars et même 3,83% mi-avril. En décembre, il y a moins de quatre mois, les candidats à l’accession à la propriété empruntaient à 4,21 %.

1 Le déclin était-il attendu ?

Le déclin est rapide et même un peu surprenant. En janvier dernier, l’Observatoire du crédit à l’habitat s’attendait à une stabilisation des taux au cours du premier trimestre 2024 puis seulement à une baisse au fil des mois. L’Observatoire prévoit ainsi une baisse des taux à partir du second semestre, avec un taux d’emprunt moyen autour de 3,25%. Ils sont aujourd’hui à 3,83%, la baisse a commencé tôt.

2 La baisse est-elle de nature à relancer le marché immobilier ?

La baisse des taux est encore lente et hésitante, mais le moteur redémarre. En 2023, le nombre de prêts accordés diminuera de 40 %. La baisse a été à nouveau de 35 % entre début 2023 et début 2024. Depuis la fin de l’année dernière, elle va dans l’autre sens : la demande de crédit a augmenté de 46 % entre décembre et mars. Les banques sont prêtes à prêter, un acte qui leur est redevenu rentable, avec en jeu de nouveaux clients potentiels. Mais ce sont les emprunteurs qui ne se précipitent pas. Ils attendent une baisse des prix, une baisse des taux, voire les deux à la fois.

3 Les taux vont-ils encore baisser et de combien ?

Selon l’Observatoire du crédit à l’habitat, les taux se situeront autour de 3,25% fin 2024. Cette baisse intervient notamment sous l’influence de la BCE, la Banque centrale européenne, qui est censée baisser ses taux directeurs à partir de juin prochain. La réduction peut également s’appuyer sur un assouplissement des règles d’octroi du crédit immobilier. Aujourd’hui, la barre d’endettement maximale des emprunteurs est fixée à 35 %. Les députés débattront de sa réforme fin avril.

Mais une tendance est déjà très encourageante : le montant moyen des transactions immobilières augmente pour la première fois depuis des mois. Après une baisse mémorable, le montant moyen d’une vente s’établit à 214 000 euros au premier trimestre 2024. Il passe de 266 000 euros en 2022 à 208 000 euros fin 2023. Moins de mètres carrés dans les zones les plus reculées : les acheteurs ont progressivement cédé sur le logement de leurs rêves. Cela commence à changer, le rêve serait donc à nouveau autorisé.