Jean-Pierre Farandou sera remplacĂ© dans ses fonctions Ă l’issue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. La dĂ©cision, annoncĂ©e mardi par le gouvernement, est controversĂ©e.
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Fin de voyage en vue pour Jean-Pierre Farandou. Le gouvernement a annoncĂ© mardi 7 mai que le PDG de la SNCF ne serait pas renouvelĂ© Ă l’issue de son mandat, qui expire le 13 mai. Il ne quittera toutefois ses fonctions qu’Ă l’issue des Jeux olympiques et paralympiques. « afin de garantir une bonne organisation » de l’Ă©vĂ©nement, a dĂ©clarĂ© l’exĂ©cutif. Mais ce dĂ©part est particulièrement controversĂ©, suite Ă la signature d’un accord sur la fin de sa carrière Ă la SNCF. Franceinfo fait le point.
Cette dĂ©cision est-elle liĂ©e Ă la polĂ©mique autour d’un accord sur la fin de carrière ?
Deux versions s’affrontent. Les syndicats ferroviaires semblent convaincus que Jean-Pierre Farandou est victime d’une sanction, d’une punition et qu’il fait office de “fusible” selon Sud Rail. De source gouvernementale, il s’agit d’un simple heurt de calendrier malheureux puisqu’il fallait une annonce avant l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle de la holding SNCF, prĂ©vue lundi prochain, sur le renouvellement ou non du mandat de Jean-Pierre Farandou. Ce dernier aurait d’ailleurs atteint, en juillet 2025, la limite d’âge de 68 ans pour diriger une entreprise publique.
Selon nos informations, selon plusieurs sources, la dĂ©cision de le remplacer et de le laisser faire une sorte d’intĂ©rim jusqu’Ă la fin des Jeux Olympiques et Paralympiques, Ă©tait en tout cas dĂ©jĂ prise, depuis au moins quelques jours. Une dĂ©cision qui n’est pas sans rappeler celle, en mars, concernant Augustin de Romanet, le prĂ©sident du groupe ADP, ex-AĂ©roports de Paris, sans que la fin prĂ©cise de ce genre d’intĂ©rim soit très claire aujourd’hui : en septembre ou Ă©ventuellement quelques mois plus tard.
Pourquoi cet accord suscite-t-il autant de commentaires ?
Peut-ĂŞtre parce que le patron de la SNCF a commis l’erreur de trop se rĂ©jouir de la signature des quatre syndicats ferroviaires. Certains de ces syndicats ont publiquement affirmĂ© que cet accord attĂ©nuerait d’une manière ou d’une autre les effets de la rĂ©forme des retraites. L’idĂ©e Ă©tait de rĂ©pondre Ă des revendications de longue date – notamment celles des contrĂ´leurs qui avaient menĂ© deux grèves dures pendant les vacances de NoĂ«l 2022 puis lors des dernières vacances de fĂ©vrier – en prenant en compte la pĂ©nibilitĂ© des mĂ©tiers.
Celui-ci offrait la possibilitĂ© aux conducteurs et contrĂ´leurs de ne plus travailler, dès 15 voire 18 mois avant leur date de dĂ©part Ă la retraite, tout en restant rĂ©munĂ©rĂ©s par l’entreprise Ă 75 % de leur salaire hors primes. Jean-Pierre Farandou est en tout cas entendu mardi après-midi au SĂ©nat au sujet de ce fameux accord sur la fin des carrières.
Quel bilan pour Jean-Pierre Farandou à la SNCF et qui pour lui succéder ?
NommĂ© en 2019 puis reconduit en 2020 pour un mandat de quatre ans, Ă la suite de la rĂ©forme ferroviaire, Jean-Pierre Farandou semblait relativement apprĂ©ciĂ© en interne pour son parcours de pur cheminot, dĂ©butant comme chef de gare, et pour sa volontĂ© de dĂ©velopper le chemin de fer. . Il pouvait aussi se targuer de bons rĂ©sultats financiers, avec des bĂ©nĂ©fices historiques de 2,4 milliards d’euros pour le groupe SNCF en 2022 puis de 1,3 milliard d’euros l’an dernier. Des bĂ©nĂ©fices qui ont permis de financer de nombreux investissements, Ă commencer par la rĂ©gĂ©nĂ©ration du rĂ©seau et l’achat de nouveaux trains comme le fameux TGV M, attendu pour le second semestre 2025.
Son mandat a Ă©galement Ă©tĂ© marquĂ© par plusieurs crises, Ă commencer par celle de la pandĂ©mie de Covid-19, qui a arrĂŞtĂ© les trains pendant plusieurs mois et nĂ©cessitĂ© l’organisation de trains sanitaires pour transporter les malades dans le pays. Plusieurs noms ont dĂ©jĂ circulĂ© ces derniers mois au sujet de sa succession, suivis parfois de dĂ©mentis, notamment ceux des anciens Premiers ministres Jean Castex et Elisabeth Borne.