« Trop vétuste et trop cher » : la ville de Boulogne-Billancourt veut fermer définitivement sa patinoire

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Coup de tonnerre pour les amateurs de sports de glisse. Alors que la rumeur grandissait depuis plusieurs jours, la Ville de Boulogne Billancourt (Hauts-de-Seine) a confirmé, mardi 14 mai 2024, sa volonté de fermer définitivement son patinoire. Une décision motivée par délabré du bâtiment, qualifié de « passoire énergétique » et dont la réhabilitation serait « trop complexe et coûteuse ».

L’opportunité aussi pour la Ville de économiser de l’argent alors qu’elle « fait face à des coûts de fonctionnement croissants, à une baisse constante des dotations et à une augmentation régulière des prélèvements de l’État ».

Une pétition pour sauver l’établissement

La fermeture devrait être entérinée le 23 mai prochain, lors du prochain conseil municipal de la Ville. Du côté des clubs et associations, qui regroupent jusqu’à 1 200 membres (dont 500 Boulonnais), l’incompréhension domine. « Compte tenu de l’ancrage de la patinoire dans notre ville, cette fermeture serait un coup fatal à l’importante communauté des usagers de la patinoire », déplorent les clubs et associations dans une lettre adressée aux adhérents. En ligne, une pétition lancée lundi 13 mai a rassemblé plus de 4 000 signatures au moment d’écrire ces lignes.

Construit en 1955, l’établissement surnommé à l’époque « La Fédérale » servit un temps de siège de la Fédération française des sports de glace. Sa glace a accueilli les pirouettes des patineurs Jacqueline Dubief, Alain Calmat, Alain Giletti et Florentine Houdinière.

Des travaux jugés trop chers

Mais les travaux de rénovation, commencés en 2004, n’ont pas suffi à faire entrer le bâtiment dans le XXIe siècle. Qualifiée de « passoire énergétique », la patinoire a vu ses coûts d’exploitation et d’entretien augmenter « de façon constante », affirme la Ville. « Le revitrage de la dernière année scolaire a nécessité près 8 millions de litres d’eau »révèle-t-elle.

De nouveaux investissements de réhabilitation ont été votés en 2023, mais n’ont finalement jamais eu lieu. « Ces travaux, et une intervention sur les condenseurs à air et leurs ventilateurs, auraient permis de résoudre les difficultés constatées », avancent les clubs.

Trop tard, répond la Ville. « La conception du bâtiment construit dans les années 1950
malheureusement c’est rééducation trop complexe et coûteux (au moins 8,5 millions d’euros) sans garantie absolue de répondre au problème du réchauffement climatique », dit-elle après avoir étudié un audit.

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A l’avenir, Boulogne-Billancourt n’envisage pas la construction d’une nouvelle patinoire mais « l’ouverture aux nouvelles attentes des Boulonnais comme le Padel« . « Sport familial, ludique et intergénérationnel, en croissance constante depuis plusieurs années, le Padel permettrait sans doute de plaire au plus grand nombre », estime-t-elle.

Fin du club de basket professionnel Mets 92

La patinoire n’est pas la seule à payer le prix des coupes budgétaires de la municipalité. Dans le même temps, elle a annoncé mettre Fin de subventions allouées aux Mets 92, l’équipe de basket de City et Levallois-Perret, qui a notamment vu émerger Victor Wembanyama, aujourd’hui joueur NBA. Elle indique vouloir se concentrer sur l’Athletic Club de Boulogne-Billancourt (ACBB) qui dispose également d’une section basket.

« Ces décisions douloureuses nous sont malheureusement imposées. Ces dernières années, nous avons tout mis en œuvre pour maintenir notre soutien financier à notre équipe professionnelle de basket-ball et à la patinoire. Mais aujourd’hui, nous devons faire des choix pour l’avenir. C’est pourquoi nous avons souhaité maintenir une offre sportive la plus large possible et pour le plus grand nombre », a réagi le maire Pierre-Christophe Baguet dans un communiqué. Le club ne sera pas réintégré en Championnat de France l’année prochaine, mettant un terme à son histoire.

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