Dans un entretien commun sur TF1 et France 2, ce jeudi 6 juin, le président français s’est adressé aux Français à l’occasion des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Il a évoqué la situation internationale mais aussi les élections européennes et a mis en garde contre une victoire de l’extrême droite en Europe.
“Nous proposons de transférer des Mirage 2000 en Ukraine et de former 4 500 soldats ukrainiens”
Interrogé par Gilles Bouleau de TF1 et Anne-Sophie Lapix de France 2, en duplex à Caen, Emmanuel Macron a commencé par évoquer les perspectives de paix en Ukraine. Il a insisté sur le fait que « La paix n’était pas la capitulation de l’Ukraine. La seule paix que nous défendons est une paix négociée par les deux parties et qui respecte le droit international et fait de la place au Donbass. Le président a insisté : “La paix doit passer par la négociation, mais ce moment n’est pas encore arrivé car la Russie continue d’avancer.” La paix ne peut venir que si l’Ukraine le peut “résister”.
Pour aider l’Ukraine, Emmanuel Macron a donc proposé un « nouvelle coopération ». Il propose de former 4 500 soldats ukrainiens sur le sol ukrainien, « une brigade de 4 500 hommes, entraînée dans la zone ouest qui est une zone libre ». Ces aidespermettra à l’Ukraine de protéger son sol. Il a également annoncé le transfert vers l’Ukraine d’un avion de combat, le Mirage 2000. Il donnera des précisions à ce sujet vendredi, lors d’une conférence de presse conjointe avec Volodymyr Zelensky.
« La France reconnaîtra l’État de Palestine lorsqu’il fera partie d’un ensemble qui permettra la paix et la sécurité pour tous dans la région »
Interrogé sur la reconnaissance de la Palestine, Emmanuel Macron estime qu’il n’a pas “un sujet tabou” : “le moment viendra et la France le fera.” Mais pour l’instant, “Tant que le Hamas est dans les tunnels, cela n’est pas raisonnable.” Concernant l’importation du conflit en France, Emmanuel Macron a insisté : “Nous serons implacables face aux actes d’antisémitisme, ils se sont multipliés d’une manière absolument inexplicable, inexcusable, inacceptable.”
Il revient sur les conflits et controverses qui touchent certaines universités françaises : “Quand je vois les jeunes qui sont touchés par Gaza, je le comprends, mais quand être touché par Gaza ou manifester pour la paix tourne en devenant la justification d’actes antisémites, pour empêcher tel ou tel étudiant, parce qu’il est juif, entrer dans une université, abîmer, être violent, quand c’est manquer de respect envers les institutions, ce n’est plus la même chose.
« Si l’extrême droite dispose d’une minorité de blocage en Europe… »
Sur les élections européennes, le président français a pu s’exprimer quelques minutes à l’issue de l’entretien qui a duré une demi-heure. Le chef de la majorité présidentielle a insisté sur l’abstention, souvent élevée aux élections européennes. « Allez voter le 9 juin !», Il a répété. Emmanuel Macron a mis en garde contre un vote en faveur de l’extrême droite en France mais aussi dans d’autres pays européens. Il a énuméré plusieurs risques, martelant la même phrase : « si l’extrême droite a une minorité de blocage en Europe… »
« Si demain l’extrême droite a une minorité de blocage en Europe, vous n’aurez pas une Europe des vaccins, ce seront les gens qui vous donneront de la chloroquine ou le vaccin Spoutnik ». Puis il poursuivit : “Si demain l’extrême droite dispose d’une minorité de blocage en Europe, c’est une extrême droite qui pourra bloquer le prochain plan de relance que nous avons voté malgré elle.” Avant de terminer, “Si demain vous avez l’extrême droite qui a une minorité de blocage en Europe, face à l’immigration clandestine que nous subissons, vous n’aurez plus les textes qui nous protègent parce qu’ils croient à la réponse nationaliste et non à la réponse européenne.”
Mise à jour : à 21h avec suite de l’interview ; à 21h30 avec le détail de l’entretien.