Un « Entretien avec le vampire » plus contemporain

30 ans après le film avec Brad Pitt et Tom Cruise, la nouvelle version série diffusée sur Paramount+ est moderne et très fidèle à la saga d’Ann Rice.

Nous sommes à la Nouvelle-Orléans, au début du XXème siècle. Le jazz. Le quartier français. La rue de la joie, ses bordels et un de ses promoteurs, le noir Louis de Pointe du Lac qui possède plusieurs tripots. Fils d’une famille nombreuse, il rencontre un immigré français blond qui rêve de libérer cet homme du racisme et de l’homophobie ambiants. Ni une ni deux, le second mord le premier et le transforme en vampire. Cependant, la vie ne sera pas aussi simple que le disciple est mélancolique ; il préfère boire le sang des animaux plutôt que de tuer des humains.

Il s’agit de la deuxième adaptation de la saga à succès d’Ann Rice : Entretien avec un vampire. La première en 1994 s’est déroulée comme les romans du XVIIIe siècle. Le vampire, alors joué par Brad Pitt, était un propriétaire blanc en charge d’esclaves noirs. Le vampire qui l’a initié était joué par Tom Cruise. Le film avait balayé sous le tapis les relations troubles, voire érotiques, entre les deux personnages principaux.

Une série vivante et fidèle à la saga

Ce n’est franchement pas le cas pour cette nouvelle adaptation qui bénéficie d’un casting glamour : Jacob Anderson, découvert en eunuque dans Game of Thrones, incarne un romantique troublé, Louis de Pointe du Lac. Sam Reid incarne un vampire humain au bon cœur avec de longs cheveux blonds. La série, dont la première saison vient de sortir sur Paramount+, explore différents registres : social, lorsque le nouveau vampire découvre qu’il peut tuer un homme qui a proféré une remarque raciste ; humoristique lorsqu’il s’agit de découvrir les pouvoirs magiques des vampires capables d’arrêter le temps ou de lire dans les pensées ; gore quand l’une de leurs disciples, Gloria, commence à jouer au psychopathe.

Quant à l’entretien au sens littéral, il se déroule aujourd’hui derrière les vitres teintées d’un gratte-ciel de Dubaï dans lequel Louis de Pointe convoque un journaliste âgé à qui il raconte ses souvenirs, parfois ratés, comme on fait une séance psychiatrique. Voilà une série vivante, gothique à souhait, avec des vampires pas si bien dans leur plat, et plus fidèle à la saga que ne l’était le film avec Brad Pitt.