Un mandat d’arrêt européen émis contre un meurtrier présumé

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Grenoble : marche silencieuse dimanche en hommage à l’employé municipal tué

Une marche silencieuse a lieu dimanche à la mi-journée à Grenoble en hommage à Lilian Dejean, un employé de la ville tué par balles il y a une semaine par un homme toujours en fuite. Organisée par la famille, la marche partira vers midi du boulevard Jean Pain, où a eu lieu le drame, pour rejoindre le quartier où il a grandi, le Village olympique, au sud de Grenoble, en faisant un détour par les bureaux de propreté urbaine où il travaillait. Le maire Eric Piolle et d’autres élus devraient y participer, selon la municipalité. “Il y aura beaucoup de monde”, a assuré à l’AFP un ami de la famille du défunt, unanimement décrit comme apprécié et très engagé dans la communauté. Lilian Dejean, agent de propreté et père de famille de 49 ans, avait été atteint d’une balle dans la poitrine tôt le 8 septembre alors qu’il tentait d’empêcher de fuir un homme qui avait provoqué un accident de la circulation au volant d’une puissante voiture de location immatriculée en Pologne. Il est décédé peu après à l’hôpital, suscitant une immense émotion chez ses collègues et les habitants qui lui avaient rendu de vibrants hommages au lendemain du meurtre. Le corps de Lilian Dejean a été remis à sa famille par les enquêteurs cette semaine et devrait être inhumé mercredi en Guadeloupe, selon l’amie de la famille, qui n’a pas souhaité donner son nom. – Connu de la justice – Quant au meurtrier présumé, âgé de 25 ans et dont la carte d’identité a été retrouvée dans la voiture accidentée qu’il a abandonnée sur place, il est activement recherché depuis une semaine. Les policiers ont mené plusieurs perquisitions, notamment à son domicile, à Saint-Martin-d’Hères, dans la banlieue de Grenoble. Aucune personne n’a été placée en garde à vue, selon le parquet. Une information judiciaire a été ouverte pour “meurtre sur personne chargée d’une mission de service public”, “blessures involontaires” “aggravées par vitesse et délit de fuite”, et “détention d’armes de catégorie B”, selon le procureur de Grenoble Eric Vaillant. Le suspect est connu de la justice notamment pour « vols, violences et trafic de stupéfiants », et pour avoir tabassé, avec cinq codétenus, un autre détenu de la maison d’arrêt de Varces (Isère) en juin 2023. Jugé en août 2023 pour ces violences, il a été condamné à quatre mois de prison avec interdiction de détenir une arme pendant cinq ans. Une semaine après son retour en prison, il était impliqué dans de nouveaux faits de violences pour lesquels il devait être jugé le 3 octobre. La conductrice du véhicule percuté par le suspect lors de l’accident, une femme âgée, a été légèrement blessée. Le drame est survenu dans un contexte de tensions dans la métropole alpine après un été marqué par de nombreux actes de violence et fusillades entre trafiquants de drogue. Au moins 18 épisodes de violences par arme à feu ont été recensés sur le territoire depuis le début de l’année et les autorités n’hésitent plus à parler de « guerre des gangs ». “La haine n’avance pas, ne grandit pas. La communiquer encore moins. Il y a de la colère, c’est sûr, par rapport à cette personne”, a déclaré à France Bleu Isère l’un des frères de la victime, Jean-Marc Dejean.ahe/epe/as/lpa